III.
On considère généralement comme ayant été frappée
en vertu d’un accord conclu entre le duc Jean I er, de
Brabant, et son fidèle allié, Arnould, comte de Looz,
lors de la guerre de la succession du ducbé de Limbourg,
toute une série d’esterlins portant un écu, tantôt parti
au lion de Brabant et au lion de Limbourg, tantôt au
lion de Brabant et aux burelles de Looz. L’une de ces
pièces, au nom d’Arnould, sort de l’atelier de Bonn sur
le Rhin ; les autres portent indifféremment les légendes :
DVXLIMBVR6IE—COiDES ARNOLD VSouOEOiRËS
DS LOS - DV2C BRABAIOTIE (i).
Le texte de la convention n’est malheureusement pas
parvenu jusqu’à nous.
IV.
L’alliance monétaire de la Flandre et du Brabant, qui
devait se prolonger jusqu’à la constitution de l’Etat
Bourguignon,semble avoirpris naissance sous le règne du
duc Jean II. C est l ’époque où Gui de Dampierre, comte
de Flandre, cherché partout des alliés pour l ’aider dans
sa lutte contre le roi de France, Philippe le Bel. La première
manifestation officielle de cette alliance remonte,
à notre sentiment, à un décret publié au nom du comte
de Flandre, àGand,le 11 juin 1299, par lequel il déclare
que i les esterlins au coin du comte de Flandre, du duc
» de Brabant et de l’évêque de Liège auront cours pour
» trente-deux sols le marc ; personne ne pourra les
» refuser et ceux qui voudraient en donner davantage
(1 ) Histoire monétaire des ducs de Brabant, n oJ 2 7 5 à 2 7 $ .
» ne le pourront. Les sixains aux dicts coins courront
» pour six deniers, et celui qui les refusera paiera cin-
>> quante livres d’amende, à moins qu’il n’y ait une pièce
» percée ou qu’elles ne soient fendues jusqu’à la pre-
» mière lettre » (i).
A cette époque, l’évêque de Liège avait nom Hugues
III, de Chalon (1296-1301). Il frappa des gros tournois,
des demi-gros à l’aigle et des esterlins. Le duc de Bra-
bant émit, au cours de son règne, des gros et des demi*-
gros tournois, des gros aux quatre lions, des demi-gros de
divers types et de nombreux esterlins. En 1299 le système
monétaire flamand comprenait des demi-gros à
l’aigle et des esterlins.
L’acte posé par Gui,.le 11 janvier 1299, fut d’ailleurs
suivi, dès le 3 i octobre d’une convention monétaire passée
entre son fils aîné, administrateur du comté, et le duc
de Brabant, Jean II. En voici l’analyse d’après VHistoire
monétaire des ducs de Brabant (2).
« Les bénéfices de la fabrication devaient être égale-
» ment partagés entre les partis qui ne pouvaient avoir
» chacun que trois ateliers en activité, Jean II se réser-
» vant, cependant, le droit d’en établir d’autres dans
» ses possessions d’outre-Meuse.
» A chaque atelier flamand était attaché un garde,
» nommé par le duc; à chaque atelier brabançon, un
» garde, nommé par le comte, chargés de contrôler la
» fabrication. Dans chacun des ateliers en activité, il
u devait être ouvré ' par semaine, en dehors d’autres
» espèces-, 25 marcs de menues monnaies. Il devait aussi
(1 ) L e G l a y . Analyses chronologiques de quelques chartes concernant les
monnaies de Flandre. Revue française de numismatique, t. II, p. 212. Cet
auteur dit « pièce perdue #, ce qui n’a pas de sens, il faut lire « percée #.
[ T. I, p. 91.