pour le maintièn en service des troupes. Tous les discours
et toutes les réclamations du prince se brisèrent
contre l’obstination des marchands de, la ville. Enfin, le
prince prit la décision d’user de la force et fit marcher
les garnisons de Nimègue et d’Arnhem © © sur Amsterdam.
Le prince lui-même partit de La Haye pour l'armée, mais
Amsterdam fut sauvé comme par miracle: le courrier de
Hambourg, en traversant les environs de la ville du côté
du Zuiderzee, fut frappé par le grand nombre de soldats
qu’il avait rencontrés sur son chemin et avertit le magistrat
d’Amsterdam qui en toute hâte fit percer les digues,
ouvrir les écluses et mettre la ville en état de défense;
en hâte on fit bâtir des « blokhuizen » et couper par des
barrages la rivière l’Amstel. Les troupes du prince ne
purent pas avancer, et lui-même dut retourner penaud et
vexé à La Haye.
La joie des habitants d’Amsterdam fut immense et se
manifesta par la frappe et la gravure d ’un grand nombre
de médailles. Le Cabinet des Médailles et la Collection
municipale d’Amsterdam en possèdent des épreuves magnifiques,
nous signalons, par exemple, van Loon, II,
pp. 344 et 345 (33o et 332) et le catalogué du Cabinet
des Médailles de La Haye, pl. IX, n° 787.
Ici de nouveau se rencontrent les médailleurs et les
graveurs d’estampes. Sur les médailles frappées, le mot
i f Je plus en vogue, est la vue de la ville, prise de
l’Amstel. On aperçoit Je fleuve où naviguent un grand
nombre de bateaux chargés d’hommes armés. Une allée
bordée d’arbres s’étend à gauche, les clochers des églises
se dressent au milieu des maisons de la ville.
On trouve représentée la vue de la même manière sur
une estampe de Muller, 1993 ; la médaille donne une
vue plus étendue, mais la ressemblance des détails est
très grande.
Le Cabinet de La Haye possède une médaille, brillamment
gravée ou l’on voit les « blokhuizen » et les bar-
rages au milieu de l’Amstel, tandis qu’au loin s’étend
la ville d’Amsterdam. Sans aucun doute, cette médaille
est inspirée sur l’estampe de Muller, 1 9 9 9 (de Zeeman).
Une autre période de l’histoire de notre pays nous
donnera encore quelques exemples.
C’était de 1672 à 1674, années malheureuses
pour notre pays. Louis XIV avait passé le Rhin et les
Français pénétraient partout ; grâce au courage du prince
Guillaume,stadhouder et capitaine général, et à l’énergie
des habitants du pays, ville par ville fut reconquise, et
les Français durent se replier de plus en plus vers le
sud. En 1673, Naarden, petite ville de la Hollande septentrionale,
est reprise. Sur une médaille (van Loon,
III, 1 2 3 - 1 1 8 ) , nous voyons la silhouette de la ville,
entourée de ses murs et l’église au milieu des maisons
basses, à gauche se trouve un moulin. Sur une estampe
(Muller, 24g5A) nous voyons absolument la même représentation
de la ville et de ses fortifications.
Un exemple, fort curieux, nous montre un autre fait
de guerre du Stadhouder, c’est la prise de de Graaf, en
1674 (III, i5 g , 1 et 2 ; i 5 i , 1 et 2). L’avers de la médaille
porte le portrait du prince, au revers on voit Je
plan de la ville, devant les fortifications se tient debout
le prince. Sur l’estampe de Muller, n° a56i, nous
voyons le plan de la ville pris de la même manière et sur
le devant, le prince entouré des heureux habitants de la
ville délivrée qui le félicitent de sa victoire. Sur la
médaille la place manquait pour faire figurer les habitants.
Le médailleur a été pourtant frappé par la personne
du prince debout devant la ville et le reproduit seul sur
sa médaille.