milieu de ççs plaques, cet oukaze, par rapport à la désignation
du prix de ces dernières, emploie des termes
qu’on ne rencontre pas ordinairement dans, des actes
similaires. Le législateur est très explicite dans notre cas,
il dit : « ces plaques porteront l’inscription fixant le prix,
de chaque plaque », tandis qu’à l’ordinaire il s’explique
laconiquement, il y aura à tel ou tel endroit le mot :
rouble, poltina (5o cop.), grivna, etc.
Notons encore que cet oukaze ne fait aucunement mention
que ces plaques sont des signes monétaires,de réelles
monnaies ; ce ne sont que des plaques portant inscription
de i rouble, de 5o cop., etc.
Il nous paraît évident que le gouvernement russe
n ’avait pas en vue, en émettant ces plaques, de créer un
nouveau système de monnaie de gros poids, paralèlle à
celui qui existait déjà (la monnaie de 40 roublesau poud),
mais se proposait plutôt de faciliter la circulation du,
cuivre en donnant la possibilité de produire ce métal sur
le marché en petite quantité.
Le prix du cours d’un poud (4° livres) étant en ce
temps de 10 roubles, il fut facile d’exprimer certaines
quantités de poids du cuivre en parties entières (non en
fractions) de notre unité monétaire — le rouble contenant
100 copecs. La première espèce de plaques pesant
4 livres et coûtant 1 rouble, Jes subdivisions suivantes
de deux et de une livre trouvaient leur expression en
nombre entier de copecs : 5o et 2.5 copecs (poltina e t ;
polpoltina).
Les divisions de la livre (contenant 96 zolotniks) ne
pouvaient plus être exprimées en copecs entiers : la plaque -
d’une demi-livre (48 zolotniks) devait coûter 12 1/2-de
copecs.
Pour éviter les fractions, il n’y avait qu’un moyen, ne
plus s’en tenir au-système choisi. Effectivement le gouvernement
s’était arrêté à la pièce de 2/0 de livre (la plus
proche de la demi-livre), correspondant au prix de
10 copecs.
Le fait que l’oukaze du 4 février ne fixe pas d’autres
subdivisions du rouble et s’arrête à celle de 10 copecs,
comme la plus proche (par son poids) de là demi-livre,
confirme notre supposition que cette loi n’avait pour but
que de donner un plus libre cours au cuivre que produisaient
les mines russes et non de créer un nouveau système
de monnaie pour une contrée très éloignée.
L émission des plaques de la valeur de 5 et de 1 copecs
aurait, présente sous ce rapport beaucoup plus d’avantages,
car les pièces de cette valeur étaient déjà connues
de la population, puis, vu leur valeur inférieure à celle
des plaques de 10 copecs, les pièces de 5 et 1 copecs
auraient été beaucoup plus commodes pour les transactions
quotidiennes de la population peu aisée.
, Examinons, maintenant, le tableau indiquant la quantité
des plaques de cuivre fabriquées dans le cours de
l’année 1726.
La frappe de ces plaques commence dès le mois de
janvier.
Les grosses espèces, celles de 1 rouble et de 5o copecs
ne sont presque-pas fabriquées (6 pièces dans l’espace de
quatre mois); on frappe, en revanche, des pièces de
10 copecs et une quantité insignifiante de plaques de
1 livre (25 cop ).
Ce n ’est qu’au mois de mai que commença la fabrication
des plaques de 1 rouble (il en fut fabriqué en tout
pour la somme de i ,683 roubles), puis vers la fin du mois
de juillet celles de pièces de 5o copecs (pour la somme
de 1 ,1 0 4 r, 5o cop.). Leur émission cessa dès le 3 i août
et ne se renouvela plus.