M . F o r r e r s’étendent également sur les monnaies barbares
de la Hongrie.
Pour faire un bon travail, d ’abord il fallait faire un
recueil des données authentiques sur les trouvailles et
réunir les matériaux numismatiques et littéraires. Pour
y arriver, la série des monnaies barbares du pays du
M usée national hongrois à Budapest, qui comptait en
1897 865 pièces, fut enrichie au point qu’elle contient
aujourd’hui 2,629 pièces. Des collections de particuliers
se formèrent aussi:, l’une, comprenant un millier de ces
monnaies, fut acquise en grande partie par le Musée
national ; d’autres, en partie moins considérables, existent
encore. Des notices furent faites aussi sur le matériel
numismatique des musées provinciaux. Puis, après avoir
consulté une grande partie de la bibliographie; oeuvres et
périodiqu es accessibl es, et in ventai res de musées, j’ai dressé
une liste des trouvailles, tant considérables que spora-
diques, et celle des lieux de trouvailles de toutes sortes
de monnaies barbares du pays. Les données bibliographiques
y furent inscrites et la carte géographique des
lieux de trouvailles fut aussi dressée, pour illustrer plus
évidemment leur répartition.
Jusqu’à ce jour, je possède des données sur plus de
4oo trouvailles, faites à plus de 35o endroits, Sans
compter les découvertes analogues, faites au delà des
frontières de la Hongrie,dans les provinces autrichiennes
ou dans les États de la Péninsule balcanique. Je continue
à recueillir des données additionnelles, puisqu’en face des
contrées parsemées richement de trouvailles, comme la
partie de sud-ouest des : alentours, du Danube, Tisza,
Drave et Maros,et de la Transylvanie, quelques comtés
des frontières Mu nord, nord-est et de l’est n’ont
fourni, à notre su, que peu ou point de trouvailles.
La plus grande partie des trouvailles importantes
(par exémple celles de Aranyos-Medgyes, Budapest,
Kis-Szederjes, Nàdasd, Nagybiszterecz, Raffna, Rète,
Szalacska, To'tfalu et Velem) fut publiée principalement
dans le périodique : Numizmatikai Kôzlôny, et en partie
aussi ailleurs. Le monnayage barbare de certaines contrées
(par exemple du comté de Borsod, du territoire des
Jazyges, etc.) a servi de sujet aux autres mémoires.
Il existe une grande quantité d’espèces de monnaies
barbares, connues, d’ailleurs (par exemple une partie
des imitations des monnaies de Philippe de Macédoine),
dont on n’a fait, jusqu’ici, que des trouvailles spora-
diques. Pourtant, à l’aide de la liste susdite et de la carte
géographique des lieux de trouvailles, j’ai essayé de délimiter
le territoire de leur circulation. IL est incontestable
que l’imitation des types de Philippe prédominait
presque dans notre pays entier, excepté dans les contrées
de l’ouest, faisant jadis partie du royaume Noricien, où
la tête imberbe se trouve souvent sur les monnaies barbares,
jointe au revers au type du cheval ou du cavalier.
Puisque les espèces de meilleur style de ces monnaies
(par exemple les nos 9901 et 9907 de l’atlas) se trouvent
plus au nord de la Pannonie, tandis que, plus au sud, les
grandes trouvailles des bords de la Drave (par exemple
celles de Kozarevac et de Sz. Gyôrgy, — voir la fig. 3o6
de Forrer) offrent un style beaucoup plus dégénéré, on
pourrait supposer que le type de la tête imberbe fut
introduit en Norique par l’ouest, peut-être par la vallée
du Danube, et ne fut pas copié des monnaies de Philippe,
dont il serait difficile de démontrer quelles circulaient
ordinairement dans ce pays. Puis, vu que les imitatious
des monnaies de Philippe, de style immobilisé et propres
à certaines contrées (par exemple nos figurés 1 et 2, et