fonde, de façon qu’on reconnaisse, comme pour une sentence
bien frappée de Schiller, qu’on ne pourrait mieux
dire.
Avant d ’abandonner le domaine de l'histoire, citons
encore la belle figure de Ghaplain, symbolisant la résistance
de Paris durant le siège. Quoiqu’elle ait un caractère
plus épisodique que celles que nous venotis d ’analyser,
nous en parlons parce qu’elle nous montre
comment l’éminent artiste a su donner un style moderne
à la ville de Paris, fièrement campée dans un bastion
isolé, un fusil dans les bras, une capote de soldat drapée
sur les épaules, un ceinturon à la taille, la tête bandée et
la légion d’hônneur sur la poitrine.
Dans le même ordre d’idées, la médaille des communications
aériennes de Degeorge montre la ville de Paris
assise sur l’affut d ’un canon, tendant les mains vers une
colombe, tandis qu’un ballon se perd dans la brume de
l’éloignement. La scène s’explique d’elle-même, sans
inscription; le mouvement de la figure, bien drapée, est
gracieux, la médaille serait parfaite si l’on n ’y sentait la
transcription d’un bas-relief par la machine.
Nous sommes embarrassés de .citer un type de médaille
qui consacre le caractère pompeux d’une exposition
internationale; peut-être le thème est-il trop complexe,
trop indéfini.
Cliaplain a gravé, pour l’exposition de 1900, à l’avers
de sa médaille, une tête de République, de physionomie
moderne, une branche du chêne qui l’ombrage lui fait
une couronne; cela se comprend mal, un simple mouvement
de tête la découronnerait. Le regard sévère est peu
accueillant. C’est le type gravé pour la pièce d’un sou.
Au revers, une génie transporte vers l’exposition P.ro-
mélhée qui vient de ravir le feu du ciel ; l’allégorie,
quoique peu neuve, n’est pas claire et paraît banale.
On reconnaît pourtant que l’artiste a cherché, avec
raison, à donner de la noblesse et de la grandeur aux
deüx faces. Pour célébrer une exposition internationale,
on concevrait une République manifestant l’amabilité
française vis-à-vis de ses botes, et au revers une allégorie,
soit au concours des nations apportant leurs produits à
Paris, soit une allusion à l’art centuplant la valeur des
produits de l’industrie par sa collaboration.
Plus clair est l’avers de la médaille des Congrès internationaux
de 1889 d’Henri Dubois. Quatre continents :
l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique, caractérisés,
non par des symboles, mais par leur type, écoutent un
discours de la France. Par une fenêtre on aperçoit la
tour Eiffel. Il y a une parfaite convenance entre l’objet
de la mëclaille et sa composition.
Les événements qui excitent de pures émotions au sein
des familles ont peut-être inspiré tout d’abord les graveurs
de la Hollande,,de même que ce sont ses artistes
qui ont le plus et le mieux peint les intérieurs et leur
charme intime.
A notre époque nous constatons que ce sont principalement
les plaquettes qui reproduisent les traits des
époux ou des grands parents dont on veut célébrer le
jubilé, ou les visages naïfs et bouffis des enfants ; d’ordinaire
ces petits bas-reliefs n’ont pas de revers. Ce sont
donc surtout des oeuvres qui ont le caractère de médailles
coulées. Nous avons déjà parlé du style qu’exige la
technique de ces petits bronzes.
Tout le monde connaît la jolie médaille de mariage
de Roty : deux époux assis, l’un devant l’autre, échangent
leur serment de fidélité à la face du ciel. La vertu
de l’épouse, pudiquement enveloppée de ses voiles, est