C est là la marche régulière du développement.
Mms dans un pays où le prince et les gouvernants n ’ont
pas d affection pour leur pays, l’art de la médaille ne peut
que vegeter. C est ce qui est arrivé en Hongrie où l’art de
la médaillé et des plaquettes n’a pu se développer que
dans la période actuelle.
L’histoire de la Hongrie a suivi une' marche qui n ’a
point permis que la médaille se développât comme un art
hongrois. Sous la règne de Mathias Corvin (de i 458
a 1490) les chefs-d’oeuvre de la gravure destinés pour la
Hongrie furent faits en Italie. Plus tard, ce furent des
maîtres allemands qui travaillèrent dans la Monnaie de
Jvormoczbanya. Les princes de Transsylvanie aimaient
a perpétuer sur des médailles le souvenir de leur règne
plus ou moins prospère. Le prince François Râkoczy II
■ M a T7 10) commandait ses médailles à Varou.
A l étranger, on rencontrait toujours des graveurs originaires
de Hongrie. Il est possible que ceux-ci se soient
inspires a 1 étranger de sentiments hongrois ou,que l ’un
ou I autre parmi les étrangers venus dans ce pays soit
devenu un bon hongrois, ou bien que l’auteur inconnu
de tel chef-d oeuvre ait été un hongrois. Mais tout cela ne
constitue pas ce qu’on pourrait appeler l ’oeuvre organique
de la nation hongroise.
Nous avons indiqué la cause de ce fait. On aurait tort
de dire que c’est la génie de l’art qui a fait défaut, car
nstoire de l ’art hongrois fournit assez de preuves de
I existence de ce génie. C’est bien l’état politique et économique
du pays qui a causé la pénurie de la médaille-
hongroise.
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La période qui marque les débuts de l’État hongrois
moderne, c’est l’époque du comte Etienne Széchenyi, dans
la première moitié du XIXe siècle. Tandis que les
périodes précédentes étaient remplies de guerres pour la
liberté et de guerres religieuses, la période de Széchenyi
vouait ses efforts aux réformes politiques et aux progrès
économiques.
La vie intellectuelle de cette période se manifestait
dans la politique et dans la littérature. Quelques grands
seigneurs, qui tournaient les yeux vers l’Occident, furent
les seuls à se soucier des beaux-arts. Il n’y avait ni
artistes, ni amateurs. Mais le développement politique
donnait déjà quelques impulsions à la vie artistique. Et
c’est cette période qui nous a donné l’éminent sculpteur
hongrois dont les travaux marquent les premiers débuts
de la médaille hongroise.
Ce sculpteur, Étienne Ferenczy, naquit à Rimaszom-
bat, le 23 février 1792. Son père, un brave serrurier, le
destina pour son propre métier, mais le fit pourtant
inscrire au lycée. Le garçon eut d autres ambitions. En
1814, il se rendit à Vienne pour y faire des études. Il
s’engagea d’abord dans l’aciérie Turiet ; puis, il se fit
inscrire comme auditeur volontaire dans la classe de la
médaille de l’Académie des Beaux-Arts. En 1817, il
gagna un prix avec une médaille n§r bêlas! perdue ij— qui
fleurait Salon, et fut admis comme élève ordinaire des
O 1
maîtres Fischer et Klieber.
En 1817, il modela une plaque circulaire qu il désigna
comme l’allégorie de la Paix. La figure principale y est
une jeune femme placée dans une pose un peu romanesque
parmi les emblèmes qui justifient la désignation.
Le modelage dévoile un sculpteur à la main sûre et la
gravure un médailleur de vocation. Il faut regretter que
Ferenczy ne soit pas resté graveur. Mais l’état écono