la livre d’or et fit frapper des médaillons qui sont des
multiples de cette pièce (i).
Son règne fut dès le début plein de munificence. Les
grands événements de l’empire, tels que : la conférence
de Milan en 3 13, les consulats de Constantin et plus tard
ceux de ses fils, l’élévation de ceux-ci au rang de Césars
en 3 17, les victoires de Constantin le Grand, de Crispus,
de Constantin I I sur les Allemands ; sur les Sarmates;
sur les Goths ; les séjours de Constantin à Rome (Advenli
Divi), les constructions de ponts, de forteresses; la prise
de Gonstantinople et son baptême en 3a4 ; son inauguration
en 33o, etc., etc., furent l’occasion de la frappe de
beaux médaillons (2).
Ilyeut toutefois un ordre de solennités auquel fut associé
tout spécialement l’émission des médaillons. Ce furent les
fêtes célébrées tous les cinq ans aux jours annivërsaires
des élévations au pouvoir de Constantin et de ses fils.
Cette célébration des Natalia impériaux a joué un si
grand rôle dans l’histoire artistique du IV® siècle, qu’il est
nécessaire de s’y arrêter. Ce fut Dioclélien qui leur donna
un regain de splendeur à partir de la célébration de son
premier anniversaire de cinq ans en 289-290. On célébrait
dès lors ces fêles deux années de suite, l’année qui se
terminait par l ’achèvement des cinq ans de règne et l’année
suivante. C’est ainsi que l’orateur qui avait préparé son
discours pour fêter les cinq ans accomplis de Maximien
Hercule au printemps de 291, pouvait les célébrer d’une
(1) Numismatique Constantinienne, t. I. Introduction, pp x l i i ; l x ix et
texte, pp. 38g-3go.
(2) Voir pour la suite de ces événements, Num. Const., t. I . Introduction ;
pour le baptême : Les origines de Constantlnople dans : Mémoires du Centenaire
des Antiquaires d e France. Paris, 1909, pp. 287 et s. q,; pour le pont
sur le Danube et la construction de Constantiniana Dafne : Mémoires des
Antiquaires d é France, 1809, pp. 279 à 288; pour les victoires sur les Allemands,
les Sarmates, les Goths : Num. Constant., 1 .1. L ’atelier de Trêves,
pp. 38g, 401, 442, 447 à 452, 482 à 4S4.
façon anticipée en 290, de façon à faire coïncider cet
anniversaire avec celui de Dioctétien dont les premiers
cinq ans de règne s’étaient terminés en novembre 289
(ut expectationem sermonis ejus quem tuis quiquennali-
bus praeparaveram haec gemini natalis praedieatione
compensent et dicendi munus quod tune voti promis-
sione susceperam nunc religionedebiti repraeserftem) (1).
Les grands anniversaires du règne de Constantin, ses
Decennalia en 3 i 5-3 i 6 , ses Yicennalia en 325-320, ses
Tricennalia en 335-336, furent tous fêtés deux fois (2) ;
il est facile de constater qu’il en fut de même pour les
anniversaires des Césars élevés à ce rang en 317, de telle
sorte que les années 327 et 337 furent également des
années de fêtes.
On prononçait en cette occasion des discours qui rappelaient
et amplifiaient les grandes actions du souverain
pendant la période de cinq ans qui répondait aux voeux
accomplis et en exaltait ses bienfaits a venir pendant les
années sur lesquelles portaient les voeux nouveaux. On
fondait la foi dans l ’avenir sur la félicité des voeux accomplis
(venturis fidem superiorum felicitale sancimus) (3),
et on inscrivait sur les médailles les souhaits des V ota V
accomplis (soluta) pu réalisés par les empereurs, avec ceux
des Vota X reçus (suscepta) pour l’avenir (quinquennalia
.... (1)- P a n e g III, c. 1.
(2) *En 3 15, des inscriptions font coïncider les Vola X. de Constantin avec,
son IV« consulat (c. I. L„ t.VIII, 8.476,8.477.) L’arc de Constantin est élevé à
Rome ; - en 3 16 a lieu l'accomplissement des voeux j — en 325, saint Jérôme
indique la première célébration des Vicennalia a Nicomédie, (anno 2,342),,
lesquels seront fêtés à Rome en 826, selon les Consularia Constantinopoli-
tana, sous le VIe consulat de Constantin (Monum. Germ H ist., IX. p. 202).
Les mêmes fastes indiquent en 335 la première célébration des Tricennalia.
Saint Jérôme fait de même; tandis qu’Eusèbe parle des fêtes de 1 année,
336 (de Vita Constantini, IV, 49.)
(3) Paneg., X, c. 2.