qu’entourent l’inscription "b LANB(E)RTVSI, pièce qui
aurait été frappée par le duc de Lothier, Godefroid
d Eenham et son allié, l’évêque de Liège, Balderic II, de
Looz (1008-1018). Si cette thèse était admise, nous nous
trouverions en présence de la première monnaie d’alliance
qui aurait été émise dans les anciennes provinces
belges; mais il sè peut fort bien que le nom du duc de
Lothier ne figure sur le denier de l’église de Saint-Lam-
bert qu’en signe de reconnaissance de sa qualité de représentant
de l’Empereur par. l’évêque Balderic, fait qui
expliquerait la présence, au droit de la pièce, du profil
impérial, et dès lors notre monnaie appartiendrait tout
simplement au monnayage liégeois.
II.
Pour trouver une monnaie résultant, d’une façon
certaine, d’un accord entre souverains, il faut nous
reporter au temps où Jean d’Aps occupait le siège épis-
Côpal de Liège (1229-1-235), alors que le due Heïiri Ier
régnait sur le Brabant et qu’ils étaient co-propriétaires
de la ville de Maestricht, dans laquelle ils battirent les
deux deniers suivants :
11 Di'iOit) Buste d’évêque mitré, tourné à gauche,
tenant une crosse : I — OiÿS.
Revers) Cavalier galopant à droite, le casque en tête et
l’épée haute : DVX.
d e C h e s t r e t , Numismatique de la Principauté de
Liège, n° 189; de W it t e , Histoire monétaire des ducs
de Brabant. n° 3 1.
2. Droit) Aigle au vol abaissé, passant à droite et
tenant dans ses serres un serpent.
Revers) Cavalier galopant à droite, le casque en tête
et tenant l’épée haute : DV — X.
d e C h e s t r e t , Numismatique de la Principauté de
Liège, n° 189*; d e W i t t e , Histoire monétaire des ducs
de Brabant, n° 32.
Ce sont là, comme l’a remarqué justement M. le
baron de Chestret, après M. Chalon, « des deniers
» mixtes, moitié liégeois, moitié brabançons; mais
» au type liégeois, dont le coin avait été pris à Liège,
» une monnaie, en un mot, tout à fait conforme
» aux prescriptions du concordat de février 1284, qui
» cependant lui est postérieur d’un demi-siècle ».
Cette constatation est intéressante. Un des articles du
concordat de 1284 passé entre le duc de Brabant. Jean Ier.
et l’évêque de Liège, Jean de Flandre, porte, en effet :
« Item il est ordenei et accordei ke li monnoie de la
» ville de Treit soit commune aussy bien al Eveske ke
» au Duc et tout li proufit ki en venront aussy seront
» portables autant al un daus que al autre et li un daus
» ne peut li faire monnoie par lui, mais tout ensemble
» et de commun accort le puissent faire et non autre-
» ment, et doit cette monnoie estre ferue toute en un
» mesme coing et toute d’un pois et d’une valeur, et
» doi t on prendre le coing à Liège » (1).
Malheureuseme'nt, nous ne connaissons aucun produit
de ce monnayage maestrichtois, car la pièce que le baron
de Chestret a tenté de lui attribuer (2) est en réalité,
on le sait, un esterlin forgé à Blénod par l’évêque de
Toul, Jean d’Arzilières (1309-1320).
( 1 ) d e M é a n . Observations, etc., t . III, p . 2 0 5 .
(2) Numismatique de la Principauté de Liège, p. 3g.