M a lg r é ces n om b r e u x t r a v a u x , T e le s d i t to u jo u r s
q u ’i l n 'e s t p a s u n v é r i t a b le m é d a i lle u r , c a r i l n ’a p a s fa it
d é tu d e s s p é c ia le s ; n u l n e lu i a e n s e ig n é à fa i r e d e s p l a q
u e t te s e t c e n ’e s t q u e le je u d u h a s a rd q u i l ’a am e n é à
c r é e r ta n t d e m é d a i lle s e t d e p la q u e t t e s .
G’est possible qu’il en soit, ainsi. Mais nous devons
toutefois constater que nous devons à Teles non seulement
des plaquettes, mais encore des médailleurs. C’est
Telesquí a engagé Louis Berân, Jules Murânyi, Jules
Juhâsz et Joseph Reménji à créer des plaquettes. Ces
jeunes artistes se sont laissé instruire par l’art consommé
de Beck, mais c’est Teles qui a excité leur zèle et leur
ambition.
Louis Berán, né en 1882, s’est voué exclusivement à
1 art de la médaille et de la plaquette. Le nombre des
oeuvres qui sortent de son atelier augmente chaque
année, de sorte qu’il est, après Beck et Teles, le plus
fécond médailleur de notre pays. Il joint à l’assiduité
beaucoup de scrupule dans l’étude des secrets techniques
de son métier. Il ne se contente pas des succès
faciles qu on peut obtenir à l aide du procédé de; réduction;
il apprend à graver sur l’acier, à sculpter le bois et
la pierre, a préparer la matière même de ses médailles.
Les progrès qu’il fait à cet égard sont visibles. Le chemin
qu’il a parcouru depuis la plaquette de Trefort,,ancien
ministre de l ’instruction publique (1904), jusqu’à celle
d Alexandre Kôrôsi Csoma, explorateur de l’Asie centrale
(1909), est bien long. Dans la première plaquette
nous sommes frappés par la routine de la facture et la
facilité de la solution du problème. Dans sa création la
plus recente nous voyons une individualité vigoureuse,
une tête modelée dans une manière personnelle. Ici
1 artiste évite les formes plates, mais son oeuvre est pourtant
une médaille; sur la tête nous croyons voir la ligne
du burin, nous ne voyons pas la facture pâteuse que les
artistes faibles aiment à imiter. Nous contemplons une
médaille et le procédé auxiliaire qui a précédé la réduction
ne nous vient pas à l’idée.
L’oeuvre de Berân porte l’empreinte d’une certaine
virilité. Le revers porte souvent des études d’actes qui
dénotent un bon observateur artistique de la vigueur et
de la beauté viriles.
Les médailles de sport de Berân sont belles et habiles;
actuellement il s'occupe à modeler dix médailles de sport
qui rehausseront la popularité de l’artiste et celle de
l’art de la plaquette.
L’enthousiasme de Berân pour cet art est égalé par
celui de Jules Murânyi. Cet artiste, né en 1882. débuta
comme Statuaire et se fit remarquer par la finesse de son
sentiment.
Ce n’est qu’en 1906 qu’il se mit à modeler des plaquettes,
mais il le fil avec un profond dévouement. Sa
première création fut une plaquette modelée d’après un
portrait de Heine. Cette oeuvre nous surprend par la
hardiesse avec laquelle l ’artiste supprime dans le visage
du grand poète allemand l’expression doucereuse qui a
hanté les meilleurs modeleurs de Heine.
Après ce beau début, il se mit à modeler de nombreuses
figures vivantes. Il recherche les lignes droites et le
calme. Le trait caractéristique de ses dispositions c’est
qu’il trace un cadre pour la création et que l’inscription
reste hors du cadre, ce qui lui fait éviter l’inconvénient
que peut causer telle lettre mal réussie de l’inscription
Joseph Reményi a obtenu de beaux succès avec ses
portraits. En 1909, il modela pour la Société des Amateurs
de Médailles la plaquette de Kalotaszeg. Ce fut un