devenu, dans les dernières années de sa vie, l’adversaire
déclaré du roi de France et l ’âme de la ligue formée
contre lui par l’empereur Louis de Bavière etEdouardlII.
Cet acte a pour objet la frappe en commun « d’un blanc
» denier d’argent de dix sols et quatre deniers de compte
» (124) au niarc Troyes et de neuf deniers d a r-
» gent le Roy et courront ces blancs deniers par tous nos
» pays les deux pour un gros » (1) et devront valoir en
Hainaut huit deniers tournois nouveaux et en Brabant
douze deniers brabançons.
On n ’a pas retrouvé jusqu’ici de ces pièces. Il est vrai
que le comte Guillaume ne survécut que trois mois au
traité.
VIII.
Le 22 juillet i 338, le roi Édouard débarqua à Anvers.
Il y passa l’hiver et, au témoignage de Froissart, y fit
faire en sa qualité de vicaire de l’empire, «monnoies d’or
et d’argent à grand foisson ». Les monnaies d’or sont les
chaises à l’écu à l’aigle, au nom de Ludovicus dei gratia.
romanorum imperator (2). Il y a tout lieu de croire que
le duc de Brabant, Jean III, y fit forger concurremment
d’autres chaises d’or à ses armes et à son nom (3).
De tout temps les numismates belges ont été unanimes
pour considérer comme une monnaie commune au roi
d’Angleterre et au duc, des demi-gros à tête, au type
anglais, sans nom de souverain, marqués, au droit, de
la légende MODELA NRA 7ÎIOTWERP? (4)-
( 1 ) d e W i t t e . Supplément aux recherches sur les monnaies des comtes de
lla in au t p. 17.
(2) Histoire monétaire des ducs de Brabant t. I, n°» Î74 et 375.
(3) Histoire monétaire des ducs de Brabant, t. I, n°> 333-335.
(4) Histoire monétaire des ducs de Brabant, t. I, n°s 376 et 377.
IX.
Peu après, à l’instigation du roi d’Angleterre et sous
la pression de Jacques van Artevelde, à cette époque tout-
puissant en Flandre, où il personnifiait le parti anglais,
le comte Louis de Crécy et le duc Jean III, que le traité
de Termonde du 3 i mars 1336 avait réconciliés, conclurent
à Gand,le 3 décembre i 33g, un pacte d ’alliance,
dont un des articles est consacré à la Monnaie. Cet article
porte : « Nous avons ordonné pour entretenir ledit
» commerce et négoce dans les susdits païs, que 1 on
» ordonnera et frappera une monnoye commune et loyale,
» qui aura cours dans les deux pais susdits, laquelle
» demeurera en un même point, sans qu’il y soit jamais
» fait aucun changement si ce n’est du consentement
F unanime des deux princes et païs susmentionnez.
» Pourquoi seront choisies deux personnes de la part de
» chacun desdits seigneurs et une personne de chacune
.. des trois villes de Brabant, savoir Louvain, Bruxelles
» et Anvers, et de Flandre,savoir Gand, Bruges et Ypres,
» qui en seront estimateurs. Savoir est que les estima-
» teurs choisis de Brabant mettront le prix à lamonnoye
» de Flandre, et les estimateurs choisis de Flandre,
» de Brabant. Lesquels estimateurs de Brabant viendront
» dans la ville de Gand, et les estimateurs de Flandre
.» dans la ville de Louvain, chaque trois mois tout au
» moins, en sorté que l’avantage en demeure éternelle-
» ment et ils feront leur essay loyalement et de bonne foy
» et sur le serment qu’ils en prêteront chaque fois; qu on
» le refera ou renouvellera.
« Bien entendu que toute 1 autre monnoie et spéciale-
» ment celle qui aura cours dans les susdits pays sera