géants et les navires des gueux de mer qui s’approchent.
(Pl. X III, i.) Il y a un rapport très frappant entre cette
médaille (v. Loon, I,pp. 194-192) et une estampe (Millier,
674); là nous voyons la ville représentée absolument de
la même manière; les fortifications, les cours d’eau, tout
est indiqué d ’une façon absolument identique, il n’y a
aucun doute que le médailleur n ’ait examiné l’estampe.
Le siège de Leyde est un des faits mémorables du
commencement de cette longue lutte connue dans l'histoire
sous le nom de la guerre de quatre-vingts ans. Un
des points culminants de cette guerre avant la trêve, fut
la bataille de Nieuport où le prince Maurice de Nassau
remporta une victoire si éclatante. Tous les amateurs
connaissent la belle médaille frappée à cette occasion, où
l’on voit le prince Maurice de Nassau au milieu des combattants
(v. Loon, I, pp. 548-535, 1); il y a une seconde
médaille, frappée à la même occasion, avec les troupes
hollandaises et espagnoles, les unes en face des autres,
le fonds est formé par les dunes et la plage, en mer les
navires s’éloignent de la côte (v. Loon, I, pp. 548, 2,
535, 2). Une planche (Muller, i i 42 ) nous reproduit cet
événement exactement de la même manière. Une observation
générale peut trouver sa place ici, c’est qu’il y a
des limites pour les médailleurs quand ils copient une
estampe; tandis que le graveur n’est pas contraint de
rendre les événements d’une manière concise, le medail-
leur est tenu à ne donner qu’une partie de la scène qu’il
veut représenter parce que la médaille ne lui laisse pas
la place et la liberté nécessaires.
En 1604, la garnison hollandaise dut abandonner la
ville d ’Ostende après un siège de trois ans et quatre-vingts
jours. Les troupes quittèrent la ville avec tous les honneurs.
Spinola les traita non comme des vaincus mais
presque comme des vainqueurs, le prince d’Orange^
Maurice de Nassau, les reçut avec grande solennité et les
États généraux firent frapper une médaille. Sur cette
médaille l’on voit le plan de la partie de Zeelande, contigue
à la Flandre, en haut la petite ville d’Aardenburg,
au milieu Sluys; sans doute, l’auteur de la médaille van
L0011, II, p. i 5, 1, a vu l’estampe. Tous les détails concordent.
(Muller, 1209.)
Un autre exemple encore nous est procuré parla guerre
des Hollandais et des Espagnols. En 1622, le stadhouder
déli vre la ville deBerg-op-Zoom, assiégée par les troupes
espagnoles.
Cette victoire fit grand bruit dans le pays, ët les
médailleurs ne tardèrent pas à la célébrer, sur une
médaille (v. Loon, II, p. i4g, 2). Nous voyons le plan
de la ville avec ses environs fidèlement copié d’une
estampe de Muller, 1467. Les fortifications, le « Zuid
schans » et le « Beck af », sont placées de la même manière,
le cours de l’eau est indiqué sur la médaille et
l’estampe de la même façon ; même la situation des
navires dans le fleuve concorde.
La médaille van Loon, II, 288-278 nous donne un
autre exemple encore. La prise de Hulst, par Maurice
de Nassau, y est commémorée, à l’avers, la vue de cette
petite ville est représentée, tandis qu’une longue inscription
au revers célèbre ce haut fait. Le rapport avec
l’estampe, de Muller, 1904“, est fort curieux : au milieu
des maisons basses s’élèventla grande église,une chapelle
et l’église des Frères Mineurs.
En i 65o, un drame se passa dans l’histoire intérieure
de notre pays. La ville d’Amsterdam, fière de son pouvoir,
ne voulait pas obtempérer à la volonté et aux désirs
du Stadhouder Guillaume I I ; elle i'efusa net le crédit