n’existaient pas dans l'atelier celles, que l’on possédait (i).
C’est ainsi que les artistes furent amenés à se négliger,
à ne pas buriner avec soin ou affiner des figures dont la
ressemblance était sans importance, puisqu’elles ne répondaient
pas aux noms inscrits dans les légendes.
D’autre part, les gouvernements grossiers de Galère,
de Sévère II et de Maximin Duza n ’étaient pas favorables
au développement des arts. La renaissance de l’Hellénisme.
qui s’était produite dès la fin du IIIe siècle,
lorsque Maximien Hercule et Dioclétien eurent assuré
la paix à l’empire (2), ne se manifesta pas sous les princes
de la tétrarchie, par la frappe des médailles artistiques,
commémoratives des grands événements de l’empire.
Galère, Sévère II et Maximin Duza étaient des hommes
incultes. Constance Chlore Seul aurait pu protéger les
arts, mais ses principes de stricte économie s’y opposaient.’
Il était ménager de l’argent des peuples et des
particuliers (divitiis provincialium ac privatorum stu-
dens) (3); il fut si modeste dans les habitudes de sa vie,
que lorsqu’il devait traiter, aux jours de fête, un plus
grand nombre d’amis, il envoyait demander de porte en
porte aux particuliers l’argenterie nécessaire à sa table :
<■ Adeo cultûs rnodici, ut, feriatis diebuS, si cum ainicis
numerosioribus esset epulandum, privatorum ei argento
ostiatim petito, triclinia sternerentur » (4),
Ce prince, trop excellent administrateur, ne pouvait
pas distribuer d’abondantes sportules, ni encourager les
arts par son faste. Il en fut différemment de son fils,
Constantin le Grand. Ce dernier était un souverain aux
vastes conceptions et dont les aspirations se firent jour
(1) Numism. Constantinienrte, t . I , pp. 1 à 17.
(2) C. J u l l i a n . Ausone e t B ordeaux, p p . 63 e t s. q.
(3) et (4) Eiitrope, X, 1.
dès le début de sa vie (tum a puero ingens potensque
animus) (i). A peine était-il’monté sur le trône, qu il fit
célébrer par des médailles et des discours ses victoires
sur les Allemands et sur les Francs. Mais il n’était
encore empereur que par l’adoption de son beau-pere
Maximien Hercule. Ce dernier ayant été condamné à
mort èn 3 io ,à la suite d’une révolte, Constantin voulut
tenir directement l’empire de son père Constance Chloré
et fit proclamer dans un discours officiel le principe de
l’hérédité par le sang dans la famille impériale: il fit
ainsiremontersadynastiejusqu àClaudeIIleGotbique(2).
Là proclamation de celte dynastie eut des conséquences
importantes pour l’art de la gravure. On se mit à. ciseler
avec soin les effigies de Constantin le Grand sur les belles
médailles frappées à son nom à 1 occasion de tous les
grands événements qui eurent lieu dans 1 empire, ainsi
que celles dé ses fils à partir du moment où ils furent
élevés au rang dé César, le i er mars 317. Non seulement
les effigies des princes régnants furent soignées parce
qu’elles représentaient la dynastie régnante et devaient
être offertes à la vénération des peuples (3), mais Constantin
veilla dès le début de son règne au bon fonctionnement
des ateliers. On peut constater combien des
lors les émissions des ateliers d’Occident furent supérieurs
au point de vue artistique à celles des ateliers
d’Oriént situés dans les États de Galere, de Maximin
Dazà et de Licinius.
Constantin créa dès l’année 3og le Solidus ou 72° de
(1 ) V i c t o r , de Çaesaribus, 4 0 .
(2) O Seeck . Geschiclite dur Untergangs der antiken W elt, 3e é d itio n .
B e rlin , .9 .0 , p p . io 4->.o5 - J - M au k .ce, d an s Comptes rendus, Acad des
n s c rip t. e t b.-le ttre s . Paris, 1909, p p . 167 e t s. q. ; et îy io , p. çQ ,P a n e g .,\U .
(3) C a d . T h î o d . , IX, 2 2 , 1 ! « i » quibus N o stri vultus ac veneratio e s t» .