deux thalers ,$ilvermynt, un thaler et 1/2 tlialer. Le
premier devait servir de modèle aux roubles, le second
aux demi-roubles (poltinas) et le dernier aux quarts de
roubles (25 copecs ou polpoltinas). •
Les modèles avec la spécification : deux tbalers silver-
mynt,dont parle le Règlement, ne pouvaient être que des
monnaies-plaques (plat) de Suède, car il est notoire que
de pareilles plaques étaient fabriquées dans ce pays. La
première émission de ces plaques se fit vers 1025; la
frappe de cette monnaie continua sans relâche jusqu’à
là n 1759. Ces pièces étaient de valeur différente : de 12,
10, 8 ,6 , 3 tbalers, etc. (1).
Vu que la valeur intrinsèque des plaques suédoises
correspondait au prix du cours du cuivre qu’elles contenaient,
elles trouvaient facilement des acheteurs à
1 étranger. Ces plaques, tout à fait comme le cuivre en
barres, James, feuilles, etc., étaient exportées et disparaissaient
de la circulation intérieure (2).
Avec le temps, la quantité de métal qu elles contenaient
commençant a diminuer, il arriva, comme toujours,
selon la loi économique bien connue, que cette
monnaie discréditée resta en Suède.
Ainsi nos plaques carrées en cuivre de 1725-1-727 ont
pour prototype les monnaies carrées, frappées jadis en
Suède.
Le maître-ouvrier Deichmann, allemand ou peut-être
même suédois d’origine, dont il est question dans le
I (,)- V° ir ; Numismatiska medddanden, uttgifna o f Svenska numisma-
iisca fbreningen, fasc. IX et XII. « En kort berâttselse am Afwesta
» crono bruk, sa till thess belâgenhet och forna sont fûr tiden varande
» tillstand, etc. »
(2) Voir : P. J. M a s p e r g e r s . Schweiicher Kauffmann, etc. Leipsig
.1706, pp. 255, 256. 'g
Règlement du 9 octobre 1725, fut probablement un des
ouvriers-monnayeurs de la Monnaie de la ville d’Avesta
où se fabriquaient les plaques suédoises.
Il est evident en tout cas que ce Deichmann connaissait
a fond toutes les machines et les instruments dont
on se servait pour la production de ces plaques: nous
avons vu plus haut qu’il était arrivé à Ékatérinbourg
avec des modèles de laminoirs, de découpoirs, etc., et
qu’il devait diriger la construction de ces machines.
Ayant constaté le fait que le gouvernement russe
avait suivi l’exemple de la Suède en introduisant ce
système de monnaie de gros poids, voyons si le système
emprunté fut introduit intégralement ou avec certaines
modifications.
La valeur intrinsèque des plaques suédoises ne correspondait
plus, vers l’époque dont il est question, c’est-
à-dirë vers 1725, à la valeur nominale : elles furent
transformées en monnaie fiduciaire de gros poids.
L’oukaze du 4 février 1726, comme nous l’avons vu,
fixait le prix de ces plaques d’après le coût du cuivre que
contenait chaque espèce.
Un poud (4o livres russes) de cuivre était de 10 roubles
sur le marché ; le prix d’une plaque de 4 livres fut
fixé à 1 rouble; la plaque pesant 2 livres fut évaluée à
5o copecs et ainsi de suite.
Il faut remarquer ensuite que l’oukaze du 4 février
souligne expressément que les frais de fabrication ne sont
pas compris dans le prix fixé pour chaque plaque. Ce
point est tout a fait contraire à cé que nous voyons se
produire pour les plaques suédoises (1).
Puis en donnant la description des empreintes du
(1} Voir : Numismatisca meddelanden, etc., fac. IX.