M. Edouard Lantéri, un autre Français, mais naturalisé
Anglais, s’est également essayé dans l’art de la médaille.
On possède de lui des médaillons d’Andreas
Grass, i888i. Sir Squire Bancrofl, 188g, Georges Mor-
lon, 1889, B. Bertrand, 1889, Sir Augustus Harris,
1890, Sir J. Edgar Boehm, 1891, Miss Adélaïde M.
Moore, 1892; médaille de l’Hôpital français à Londres,
1895; plaquette au portrait de R. Phirié Spiers, igo5 ;
Mrs L .-W. Carnegie et sa fille, etc. Doué d’un tempérament
artistique, M. Lantéri a modelé avec une dextérité
remarquable l’argile et en a tiré des portraits vigoureux,
pris sur le vif.
Mme la comtesse Gleichen a signé plusieurs médailles
et des portraits de la reine Victoria, de la princesse de
Galles* Alexandra, d’une facture élégante et distinguée.
Les médaillons de Miss Elinor Hallé, élève de Legros,
ont une grande ressemblance avec ceux du maître.
Quelques-uns sont exposés au Musée du Luxembourg à
Paris. Je citerai d’elle les portraits des cardinaux Man-
ning et Newman, Sir Charles Hallé, Sir Henry M, Stanley,
G.-F. Watts, Sir Henry Taylor, Josepb Joa-
cbim, etc.
Sir Edward Poynter, président de la « Royal Acade-
my » de i 857 à 1906, est un des artistes qui, avec le
professeur Legros, ont remis en honneur l’art de modeler
des portraits en cire à la manière des médailleurs du
cinqùe-cento pour les reproduire en fonte. Le médaillon
de A.-G. Liddell Esq., exécuté de cette manière, porte
la signature de Sir Edward, auquel on doit également
une médaille de la Société d’histoire de Cambridge, la
médaille militaire pour la campagne contre les Acbantis,
plusieurs types de revers des monnaies de Victoria et
d’Édouard VII, les portraits de l’actrice Mrs Lily
C’est cependant plutôt en dehors des membres de la
« Society of Medallists » qu’il faut chercher les réels
champions de la médaille moderne dans notre pays.
M. Frank Bowcher, élève de M. Onslow Ford et de
l’école française, est l ’un de nos premiers médailleurs
contemporains. Avant lui déjà, le regretté graveur de la
Monnaie royale, G.-W. de Saulles, avait su s affranchir
de la manière sèche et précise de ses prédécesseurs en
créant des portraits pleins de vie, modelés avec souplesse
et élégance ; mais Bowcher a fait un pas de plus.
Il a compris que le retour en faveur de la médaille en
France était dû au changement apporté dans sa conception
et il s’est efforcé, dans ses oeuvres, d’offrir, au lieu
des solennelles effigies de l’école ancienne, des portraits
intimes et vivants, et des scènes de l’existence journalière,
dépeintes fidèlement, au lieu des allégories glaciales
qui ornaient jadis le revers des médailles. M. Bowcher
est surtout très habile portraitiste. Tels de ses portraits
sont d’une sûreté d’expression et .de mouvement remarquables;
ce sont des études pénétrantes de l’individualité
des modèles. De ce nombre, je mentionnerai le buste
imposant et digne de Sir John Evans, dont la physionomie
est rendue avec une délicatesse exquise et un accent
de vie intense ; celui de Sir Joseph Hooker; plusieurs
têtes de femmes, délicatement modelées; et parmi ses
oeuvres les plus récentes, la médaille au buste du roi
Manuel de Portugal, commémorant sa visite en Angleterre
en novembre igo5 . Plusieurs des médailles de
Frank Bowcher ont été éditées par la Maison Spink and
Son Ld de Londres.
M. Albert Bruce-Joy est un artiste distingué, l’un des
maîtres de la sculpture contemporaine en Angleterre. Il
s’est aussi essayé dans l’art de la médaille, et depuis 1897