par Telcs qui ne se bornait pas à créer d’excellentes plaquettes,
mais il fut encore un apôtre très actif, remuant,
de l’art de la plaquette, j
Edouard Telcs naquit en 1872 à Baja. En 1887 il vint
à Budapest et fréquenta l’école de sculpture de François
Vâradi. En 1888 il fut admis à l’Académie des Beaux-
Arts à Vienne et fut pendant quatre ans l’élève de Zum-
buscb. Il fit son volontariat d’un an, passa ensuite une
année dans l’atelier de George Zala, et finit par établir
son propre atelier.
Telcs n’a pas débuté par des plaquettes comme Beck.
Il se destinait à l’art statuaire. Après avoir établi sa
réputation avec un certain nombre d’oeuvres de sculpture
monumentale et de petite plastique, il se mit â
modeler des plaquettes et ne tarda pas à se faire une
belle renommée dans ce domaine.
Cette oeuvre de Telcs remonte à 1903. Depuis ce
temps les plaquettes de Telcs arrivent fréquemment.
Mais il a quelques créations antérieures aussi. En 1896
— l’année du millénaire qui nous a donné les créations
de Szârnovszky et de Beck — marque décidément une
époque dans l’histoire de la plaquette hongroise. Telcs
modela le buste de Mau ri ce Benedikt et en 1897 celui du
docteur Joseph Gruber. Ces deux plaquettes, modelées
d ’une ferme main de maître et avec uta vigoureux réalisme,
dénotent déjà la vocation du portraitiste-médail-
leur.
Ces plaquettes ont une curieuse histoire. Les exergues
de ces plaquettes furent gravées par le modeleur viennois
Edouard Staniek, qui devint plus tard professeur à
Francfort. Staniek s’avisa d’exposer la plaquette Benedikt
au Salon de Francfort sous son propre nom, mais Telcs
protesta et la plaquette fut enlevée. L’incident fut relaté
tout au long dans les journaux; dans la littérature, la
plaquette 11’en continue pas moins à figurer comme
oeuvre autrichienne sous le nom de Staniek.
En 1896 et 1897, Telcs modela encore le portrait de
M. et Mmo Louis Jârosy. Puis il se consacra pendant plusieurs
années à l’art statuaire monumental et ne revint
aux plaquettes qu’en 1903.
Parmi ses nombreux portraits fort bien réussis, nous
relevons celui du célèbre violoncelliste David Popper,
portrait qui se distingue par la fine observation psychologique.
Nous y voyons un intéressant visage en profil; il
ne nous regarde pas, il regarde au loin; il écoute évidemment
les sons de son instrument ; sa main gauche serre
le manche marqué par une vigoureuse ligne, le reste de
l’instrument n’est pas visible, la main même ne se montre
qu’en partie.Les détails secondaires s’effacent et toute
notre attention est absorbée par les choses essentielles,
parla sensation musicale qui se dégage de cette plaquette.
Le portrait deFrançois Szoldatics, modelé en 1909, est
encore un chef-d’oeuvre de Telcs. Nous y voyons la tête
vénérable d’un vieillard qui a voué une longue vie au
culte de Dieu et de l’art. La tête est posée verticalement,
la ligne verticale se répète vigoureusement dans la forme
oblongue ingénieusement employée q u i—pour nous servir
d’une comparaison musicale — complète le premier
ton par un vigoureux accord.
Telcs est portraitiste. Mais maintes fois il s’occupe
aussi d’autres thèmes et recherche parfois les effets psychiques,
par exemple dans sa « Maternité », une oeuvre,
modelée en 1906, qui se distingue aussi p a rla technique
consommée de la sculpture. Dans la médaille modelée en
1909 pour l’Association Nationale des Jeunes Filles, ils
produit des effets légers et tendres,