premier souverain Ayoubite de Hisn Keïfa. II y régna
jusqu’en 635 et ensuite il alla régner en Syrie (636 a. h.
ia 38 a. d.) et enfin en Égypte (637 a. h. 123g a. d.)
Son fils El-MoadhdamTourân Scliah lui succéda. Sous
le règne de ce prince les Seldjoukides d’Asie-Mineure
s’emparèrent d’Amid (Diarbékir), la ville la plus importante
du royaume (1).
Comme son père, Tourân Schah alla aussi régner en
Egypte en 647(1249). Makrizi nous donne même le jour
de son départ : c’était un jeudi le 15 du mois de rama-
dân (2).
Il laissa Hisn Keïfa à son fils El Mouwabid Abd Allah.
Celui-ci y régna jusqu’à l’invasion des Mongols en Mésopotamie
et fut tué en l’an 658 (1259).
Je ne sais au juste combien dura le joug des Mongols.
Lès détails sur les règnes de son fils El Kamel Abou
Bekr et du fils de celui-ci El Adel Modjir el din
Mohammed sont restés obscurs.
Quant au règne du fils et successeur de ce dernier El
Adel Schehâb el din Ghazy,l’on sait d ’après la chronique
intitulée « Djami el duvel (3) » de Munedjdjim bachi
Ahmed, qu’il dura assez longtemps.
Son fils El Sâléh, qui lui succéda, régna aussi assez
longtemps. Ce prince d ’un caractère faible abandonnait
(1) Po u r les détails, voir Hist, des Seldjoucides d'Asie-Mineure. Texte
persan publié p a r M. Th. Houtsme, Leide, 1902, pp. 223-227.
(2) p ) ( 3 ^ S J :'1—jLT L
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p ar Makrizi. Codex n° 887, manuscrit de la bibliothèque de Yéni Djâmi,
Stamboul (Constantinople).
(3) Codex n° 5o20, de la bibliothèque Oumoumi (B. Nationale), Stamboul
(Constantinople). J ’ai emprunté tous ces détails su r l’histoire des Ayoubites
de Hisn-Keïfa de ce manuscrit.
les affaires de l’État à son vizir Bedr el-din. Mais en 779
(1877) une révolte ayant éclaté contre le prince fit perdre
la vie à son vizir. L’ordre ne’ fut rétabli que par
l’abdication d’El Sâleh en faveur de son frère Izz el din
Soleïmân qui se trouvait à ce moment en pèlerinage à la
Mecque.
Izz el-din ou bien Fakhr el din monta sur le trône de
ses ancêtres sous le titre d’El’Adel en 780 ( 1 3 7 8 ). SoleiV
mân réussit à rétablir l’ordre dans son pays et à soumettre
les tribus rebelles Kurdes dans les années 783,
7 8 5 et 7 8 6 ( i 3 8 i , i3 8 3 et 1 384).
En 786 ( i 384) Ie sa soeur, nommé El-Kaher
Issa, souverain Ortokide de Mardin, lui demande secours
contre Kara Mohammed, prince Kara-Koyunlu (Turco-
mans du Mouton Noir), alors maître de Moussoul. Soleïmân
envoya des soldats sous les ordres de son frère
détrôné El Sâleh, tout en lui conseillant de faire une
entente avec Kara Mohammed. Mais son conseil n’ayant
pas été suivi, l’armée d’El Kaher fut mise en déroute et
son commandant tué. Mais à la fin, El Kaher parvint à
conclure un traité avec Kara Mohammed, à qui il maria
sa soeur tout en lui donnant de grandes richesses.
En 787 ( i 385), Soleïmân attaqua la tribu de Bakliti,
qui saccageait les villages et entravait la sécurité des
routes. Le chef de cette tribu Abd Allah se rélugia dans
sa forteresse. Soleïmân ne pouvant s’en emparer,en construisit
une autre tout près de celle-ci avec l’aide de Kara
Mohainmed, pour le contraindre à se rendre.
Entre temps, Tamerlan après avoir conquis Moussoul
et Tekrit, parvint à El Roha (Edesse) et Soleïmân se vit
obligé avec ses notables d’aller lui présenter ses hommages
et de lui offrir des présents. Touché de sa soumission,
Tamerlan accepta ses cadeaux et permit à Soleïmân de