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ce point que le 19 janvier il y eut déjà quatre pièces de
chaque espèce (1 r., 5o c., 25 c. et 10 c.) frappées.
A en juger par le nombre de ces pièces, il est probable
que ce sont là des pièces d’essai, car ce n’est qu a partir
du mois de mai que la fabrication développe une plus
grande activité.
En février et en mars on frappa principalement des
plaques de 10 "copecs et 1,020 pièces d’un quart de
rouble.
La fabrication des plaques de 1 rouble commença au
mois de mai et cessa le 3 i août ; à ce moment on suspend
aussi la frappe des pièces de 5o copecs commencée à la
fin du mois de juin.
Ces plaques furent mises en circulation au fur et à
mesure de leur fabrication.
Nous ne sommes pas à même de préciser jusqu'à quel
point ces pièces se répandirent, vu que les documents
officiels, dans l’espace de deux siècles environ, n ’en font
aucune mention. Il est permis de supposer que ces pièces
n ’ont pas pénétré dans la Russie européenne. En tout
cas, ces plaques n ’ont jamais été dans la circulation ni à
Saint-Pétersbourg ni à Moscou, mais seulement en échantillon.
Les documents nous prouvent, en revanche, que
ces pièces étaient répandues dans le pays trans'ouralien.
Il résulte, par exemple, de l’ordre émanant de la
direction, des usines minières de Sibérie dp 13 octobre
1726 (i), prescrivant de veiller à ce que les plaques mises
en circulation aient le juste poids, des indications positives
sur ce point qu’il y a eu, en Sibérie, des plaques
carrées en circulation; qu’il s’en est trouvé même un
certain nombre ayant un poids inférieur à celui que la
loi prescrit.
(1 ) L e g r a n d - d u c G e o r g e s , v o l . IX , p a r t i e I r e , d o c u m e n t n o 2 0 .
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Ces pièces — malheureusement le document n ’indique
pas leur espèce — ont attiré l ’attention de l’administration,
d’où s’ensuivit une enquête afin de découvrir le
coupable. Mais on n ’aboutit à aucun résultat, d’autant
plus que les pièces à conviction avaient été retirées de la
circulation, ce qui fut officiellement constaté. On a ttribua
donc tout simplement cette monnaie faible à l’altération
du métal.
Néanmoins le directeur en chef des mines de Sibérie
ordonna, sous peine de mort, de ne plus mettre en circulation
des plaques d’un poids supérieur ou inférieur à celui
prescrit par la loi, et il ordonna de nouvelles recherches
parmi les ouvriers.
Les ouvriers monnayeurs présentèrent le i/\ octobre
1726 (1) une déclaration, dans laquelle ils expliquaient
qu’ils n’étaient pas en état de fabriquer des plaques du
poids exact, prescrit par la loi, et qu’il était nécessaire
de déterminer une tolérance quant au poids de ces pièces
et de la fixer comme à la Monnaie de Moscou. En ce qui
les concerne ils ont proposé une tolérance au-dessus et
au-dessous du poids légal :
De 6 zolotniks pour les pièces de i rouble.
— 4 — — 5o copecs.
— 3 — — 20 -
— 2 — 10 — i
— 1/2 — — 1 —’
Cette déclaration présente un intérêt tout particulier,
attendu qu’elle mentionne deux espèces de plaques dont
l’oucase de 18 juin 1725 (4 février 1726) ne dit mot : ce
(1) Le grand-duc G e o r g e s , vol, IX, partie Ire, document no. 20.