plète du procédé de la fabrication d’une médaille et
de son achèvement.
Quels sont les sujets traités sur nos médailles? Il faut
1 avouer, ce sont, pour la plupart, des médailles d’une
composition officielle,des médailles frappées en mémoire
de faits d’importance publique, tels que anniversaires,
inaugurations des monuments ou des édifices, épisodes
de guerre, etc. ; ensuite, ce sont des médailles en honneur
des hommes illustres; nous voyons encore des
séries de médailles de récompense, distribuées par
le Gouvernement, les sociétés, les institutions scientifiques,
etc.
iVlais nous ne découvrons qu’une quantité insignifiante
de jetons et médailles, traitant des événements importants
pour des particuliers ou des familles, tels que noces
d argent, par exemple. Nous ne voyons que très peu de
médailles ou plaquettes, traitant des sujets abstraits, du
paysage, du genre, des médailles qui seraient des tableaux
miniatures. Mais de pareilles médailles ne sauraient être
frappées sur les commandes officielles du gouvernement.
L’espoir d’éveiller quelque intérêt pour son oeuvre, d’être
compris, pourrait seul inspirer le médailleur pour la
création d’une médaille de ce genre. Mais l’intérêt pour
1 art de la médaille manque à notre grand public, qu’il
serait bien injuste, du reste, d’accuser d’indifférence
pour les autres arts,la peinture, la musique, par exemple.
A l’époque actuelle, une vraiment belle médaille peut
passer sans succès, inaperçue de tout le monde, sauf des
amateurs. D’un autre côté, une médaille médiocre peut
satisfaire aux exigences du public qui ne sont pas si
grandes qu’une médaille pareille ne puisse passer pour
une médaille d’art. On peut noter, tout de même, des
symptômes qui nous donnent l’espoir qu’un jour cette
absence de goût pour la médaille disparaîtra, et qu’en
ornant notre intérieur nous ne penserons pas seulement
aux peintures et statuettes, mais aussi nous ferons honneur
aux miniatures, beaux objets d’art, créés par les
artistes médailleurs..
Revenons à l’époque actuelle. Comme nous avons
essayé dei’exposer,le grand public ne sert pas d’appui au
médailleur; il cède cet honneur au Gouvernement.
Chaque année un prix de 2,000 roubles (5,333 francs) est
distribué entre les sept médailleurs (1) de l’Hôtel des
Monnaies pour leurs meilleures oeuvres. Les médailleurs
sont envoyés par le Gouvernement, pour leur perfectionnement,
dans les centres de la vie artistique de l’étranger.
En conclusion de ma communication, j’ai le grand
honneur de soumettre au Congrès quelques médailles
de l’Hôtel des Monnaies de Saint-Pétershourg. Cette
petite collection (ig exemplaires) contient des médailles
des XVIIIe, XIXe et XXe siècles (2).
Les médailles du XVIII0 siècle et certaines médailles
postérieures de la' collection sont frappées en cuivre et
patinées en brun ; le lustre de quelques-unes d’elles a
été conservé pour leur donner le caractère qu’avaient
nos médailles d’autrefois ; la plupart des autres médailles
de la collection sont frappées en bronze, et on les a patinées,
comme la Monnaie le fait aujourd’hui.
Voici la liste de ces médailles :
XVIIIe S iè c l e :
1. En mémoire de la fondation de Saint-Pétersbourg,
en 1703, par l’Empereur Pierre le Grand (cuivre).
(1) Les médailleurs actuels de la Monnaie sont : MM, Bosyleff, Grilichès
(fils), Malycheff, ScoüdnofF, Stadnitzky, Vagénine et Vassiutinsky.
(2) Les noms des médailleurs voyez dans la description ci-jointe.