Grèce. Nickel. Borrel,
La Guadeloupe. Nickel. Patey.
Haïti. Argent. Roty.
Indo-Chine. Argent. Barre., .
Id. Bronze. D. Dupuis,
Princ. de Lichtenstein. Or et argent. Deloye.
Maroc. Bronze. Borrel.
La Martinique. Nickel. Borrel,
Mexique. Argent. PUlet.
Princ. de Monaco. Or. Ponscarme, puis Roty.
Montenegro. Argent. Chez A. Bertrand.
La Réunion; Nickel. Lagrange.
Tunis. Or .et argent. A. Dubois.
Siam. Argent. Patey.
Zanzibar. Nickel et bronze. Borrel.
Ici comme ailleurs, j’ai soin de ne nommer et je ne
me hasarde à juger que les artistes français. Des collègues
très autorisés nous ont parlé ou nous parleront de l’école
belge, de l’école autrichienne, de l’école hongroise, de
l’école allemande, de l ’école anglaise, de l’école américaine.
Toutes ont leurs gloires ou leurs espérances et nul
ne les suit dans leur inarche d ’un regard plus sympathique
que moi.
Mais toutes aussi rendent un sincère hommage à l’école
française. Et je ne puis me défendre d’un orgueil patriotique
quand, dans les vitrines d’un musée ou d’une exposition
comme la vôtre, Messieurs, je vois ces noms
éclatants : Chaplain, Roty, Daniel Dupuis, Ponscarme,
Degeorge, s’entourer de tant d’autres noms dont chacun
a des titres à notre reconnaissante estime : Vernon,
l’éminent successeur de Chaplain à l’Académie des beaux-
arts, Georges Dupré, Louis Bottée, Patey, à qui le Salon
de 1910 vient de mériter la médaille d ’honneur, Charpentier,
Coudray, Vernier, Dubois père et fils, Borrel,
MmeLancelot-Croce, etc...
J ’en passe : comment les nommer tous ?
En vérité, si haut qu’on remonte dans l ’histoire de
l’art, je doute qu’on puisse y rencontrer un peuple dont
les médailleurs aient su réaliser, en si peu de temps, une
aussi abondante, une aussi riche moisson !
Cependant le temps marche et, comme tout le reste, la
médaille évolue. Elle a même pour évoluer des raisons
qui lui sont spéciales. La fin du XIXe siècle a vu coïncider,
pour la médaille, avec l’avènement d’une nouvelle
esthétique, l’introduction d’un outillage nouveau, d’un
outillage extraordinairement perfectionné dont on n’avu
d ’abord que les bienfaits, mais dont les dangers commencent
à s’accuser aussi. Il n’est pas rare ici-bas qu’une
même cause enfante, tour à tour, des effets contraires.
C’est à l’invention du « tour à réduire » que je fais
ici allusion. Qu’est donc ce mystérieux engin? Quelques
explications peuvent être ici nécessaires pour ceux de
mes auditeurs qui ne sont pas du métier.
Les médailles se frappent— et les monnaies aussift-au
moyen de coins gravés en creux, et les creux s obtiennent
eux-mêmes au moyen de poinçons en relief, par voie
d’enfonçage. Poinçons et coins sont en acier de qualité
supérieure et les diverses opérations d’où ils résultent
ne sont réalisables que grâce à l’étrange propriété que
possède l’acier de se durcir par la trempe et de s amollir
par le recuit. Le même métal devenant ainsi, à volonté,
très résistant ou assez tendre, on peut se servir de l’acier
lui-même pour attaquer l’acier,tandis qu’on ne pourrait
pas se servir du cuivre, par exemple, pour attaquer le
cuivre.
Or, autrefois le graveur, quand il avait un poinçon à
tailler, le burinait directement. C’était long, pénible,
fatigant pour la main, fatigant pour les yeux. Puis la
moindre maladresse, le moindre accident, risquaient
d’anéantir la besogne de bien des jours.