encore en 1822; carie poinçon qu’il grava pour la médaille
de l’Institut royal d’Amsterdam, et que conserve le Musée
de la Monnaie de Bruxelles, porte en toutes lettres:
BRAEMT F. PARIS 1822.
Braemt est une des grandes figures de la médaillis-
tique belge et son oeuvre marque une date. Pendant une
trentaine d’années, il fut le graveur autorisé des médailles
officielles, tant sous le règne de Guillaume I er que sous
celui de Léopold I er et c’était justice ; car il était de loin
supérieur à ses contemporains : les Jouvenel, les Veyrat,
les Dargent, les Distexbe, les Jebotte, les Lambert, les
Leclercq, les De Hondt, les Van Ackere, les Barbier,
les Geefs, les Hart et les Stordeur, dont les quatre derniers
furent ses élèves. Son étoile ne commença à pâlir
qu’à l’apparition des frères Wiener.
On peut dire que Braemt fut le rénovateur de l’art de
la médaille en Belgique. Sa méthode est celle des graveurs
français du temps, qu’il égale pour le portrait,
bien qu’il ne sût que rarement insuffler au métal Pim-
pression de la vie. Ses revers, fort fouillés, sont chargés
de compositions académiques qui, si elles pèchent souvent
par la lourdeur du modelé, ont au moins le mérite
d’être adéquates au sujet et, par suite, d’une compréhension
facile.
L’une de ses dernières oeuvres, la médaille offerte par
les habitants de Bruxelles, en i 856, à leur bourgmestre,
Charles de Brouckere, passe pour son chef-d’oeuvre, et,
pour dire vrai, elle a grand air, tant l’archange saint
Michel, fièrement campé au revers, sort, par son attitude,
de la banalité qui lui est coutumière.
Joseph Braemt exerça les fonctions de graveur des
monnaies et poinçoins du royaume de Belgique de i 832
à 1864, date de sa mort. C’est à lui qu’on doit la gravure
des premières monnaies belges. Le type, si caractéristique,
du lion appuyé sur la table de la Constitution
destiné à marquer le cuivre, est encore en usage aujourd’hui,
après quatre-vingts ans, pour les pièces de
deux centimes et d’un centime.
Comme médailleur, l’oeuvre de Braemt est considérable,
et elle n’est guère dépassée que par celles des
Wiener.
Avec les frères Wiener la réputation de l’école mé-
daillistique belge s’étend et dépasse les frontières des
anciens Pays-Bas. Nos artistes travaillent pour la France,
pour l’Angleterre, pour l’Allemagne, pour le Portugal et
même pour l’Amérique.
Cette extension flatteuse du cycle d’activité des graveurs
belges est due surtout à Jacques Wiener, qui eut-
l’heureuse inspiration d’éditer une galerie métallique
des principaux monuments de l’Europe, entreprise-’d'intérêt
général, bien accueillie dans tous les pays du monde,
grâce au talent spécial de son auteur.
Jacques.Wiener, né en i 8i 5,. à HoersLgen, dans la
Prusse rhénane, après avoir travaillé à Aix-la-Chapelle
chez son oncle Barucli, et à Paris, s’était établi à Bruxelles.
Ses débuts datent de l’année 1840. « Nul mieux
que lui ne sut faire revivre sur le bronze les beautés des
vieux édifices civils ou religieux, fixer leurs contours
dans leurs plus minutieux détails, rendre la poésie majestueuse
de nos temples ou l’imposant aspect de nos
hôtels de ville. »
Son oeuvre dépasse le chiffre colossal dé 35o médailles,
pour la plupart taillées dans l’acier, afin de conserver
aux détails architectoniques la netteté que le modelage
aurait fatalement atténuée. On est généralement d’accord
pour considérer comme son « standard work » la mé