dant la période Conslantinnienne est particulièrement
intéressante.
Certaines d’entre elles, comme Fortuna, ne se transformèrent
pas. Cette divinité parut de 307 à 3og avec
1 epithète de Redux et ses attributs ordinaires, la corne
d’abondance et le gouvernail, et cessa ensuite d’être
représentée sur les monnaies et médailles. Les génies
Genius Imperatoris— Populi Romani, etc., qui représentaient
une des formes de la religion romaine à laquelle
la philosophie stoïciennes’étaitlemieuxadaptée(i)
disparurent des monnaies de Constantin vers l’époque de
la conférence de Milan, en 3 i 3 (2).
Mais le plus grand nombre des divinités allégoriques
subit des transformations, accomplit une évolution pen-
dantla périodeconstantinienne. C’est cette évolution que je
voudrais mettre en lumière à l’aidede quelques exemples
particuliers.
Providentiel a été représentée entourée de Ja légende :
Providentiel Deorum quies Augustorum, au revers des
monnaies d’abdication de Dioclétien et de Maximien
Hercule, de 3oo a 307, sous l’aspect d ’une figure féminine
drapée (3). Elle tend la main en signe de protection
vers une autre femme qui tient le sceptre et un rameau
baissé et qui est la tranquillité ou le repos assuré à l'empire
romain par les Augustes. Cette Providence était une
divinité personnifiée, c’est à elle que s’adresse Maximien
Hercule comme à son bon génie avant sa guerre contre les
Allemands « tu enim divinae providentiae Imperator
( 1 ) Voir G a s t o n B o i s s i e r , La religion romaine d’Auguste au x Antonins,
t. II, pp. i 3o à i35.
(2) Voir les ateliers de Trêves et de Lyon dans Num. Constant., t. I,
pp. 372 392 et Mémoires des Antiquaires de France, t. LXIII, pp. 23 à 71.'
(3) Voir mes études sur les ateliers monétaires, notamment les Ateliers
dA qu ilé e e t d e Trêves. Num. Constant., I, pl. XX et XXII, n» i.
consilio prius quam vi bellum gerendum ratus»(i) Ceci
se passait dans la partie occidentale de l’empire; tandis
que dans la partie orientale où la dynastie Iovienne fondée
par Dioclétien dura avec Licinius jusqu’en 324, Providence
était représentée sous l’aspect de Jupiter tenant
le globe surmonté d ’une victoire et un sceptre (2'.
Lorsque Constantin réunit tout l’empire romain sous son
sceptre en 324, Ie caractère de cette divinité changea
complètement. Elle devint une qualité, une vertu impériale,
une prévoyance supérieure à celle des simples
mortels qui veillait pour l’empereur au salut de l’empire
et fut en conséquence représentée par des symboles tels
que la porte de camp, le plan d’un camp, une porte de ,
ville, etc. Cette qualité ou vertu impériale se distinguait
de l’empereur suivant la théorie néoplatonicienne qui
voulait que les vertus de l’âme fussent elles-mêmes des
divinités (3).
Virtus subit une évolution tout à fait analogue. Elle
fut représentée en occident par Mars portant un trophée
ou des armes; par Hercule tenant la massue image, de la
force;ou par le lion qui symbolise également la force; ou
par la massue, attribut de Hercule (4). Ces divers aspects
d’une même divinité firent place peu à peu à des images
symboliques déjà usitées depuis longtemps par lés graveurs,
mais qui éliminèrent les autres; et représentèrent
seules la Virtus Augusti, divina virtus des Panégy-
(1) Paneg.y II, c. 5 .
(2) J. M a u r i c e . L ’atelier de Nicomédiet dans Numismatic Chronicìe,
1908, p. 248.
(3) Apulée : Du dieu de Socrate (igitur et bona cupido animi, bonus deus
e st).—• Voir le Paneg., VI, c. 2 et 3..
(4) Voir pour ces derniers aspects l'Atelier d’Arles dans Riv. ita l. di Numismatica,
p. 57 et pl. II ; pour la Représentation de M a rs , tous les ateliers
d’Occident.