Un dernier exemple nous est donné par la traversée de
la rivière leBoyne en Irlande par les armées du roi Guillaume
III (van Loon, III, 492x 1 1 2-)
Nous voyons le roi à cheval, entouré de ses cavaliers,
traversant le fleuve à la nage. Sur les estampes du temps
nous voyons ce fait illustré de la même manière, mais ici
de nouveau le médailleur a dû omettre un grand nombre
de détails à cause de la petitesse de la médaille.
* ★*
Une autre série de pièces réclame maintenant notre
attention : ce sont les médailles qui ont rapport aux
batailles navales et à nos célèbres marins.
Les Piet Heyn, les Kortenaer, les Tromp, les de Ruy-
ter « vivent en métal », comme dit une inscription sur
une médaille.
Quant aux portraits à l’avers, ce sont des copies de
gravures du temps, il est peu probable que les amiraux
aient posé devant les médailleurs. Beaucoup plus intéressante
est la question des motifs des revers.
Le premier événement commémoré sur la médaille est
la défaite de l’Armada, l ’immense flotte que le roi
d’Espagne, Philippe II, dirigea sur les côtes des Pays-
Bas pour châtier ses infidèles sujets. Mais, grâce a la
bravoure des marins hollandais et surtout par la force
de la tempête, la flotte fut dispersée, car, comme dit la
Duègne dans « La Légende des Siècles » de Victor Hugo :
Tout sur terre appartient aux princes, hors le vent.
Chez van Loon (I, pp. 39o, i - 3 94 , x),nous trouvons
la médaille au revers de laquelle sont représentés deux
navires de guerre qui se brisent contre un rocher, tandis
que les matelots se noient au milieu des vagues agitées
par la tempête.
La médaille veut symboliser sans doute la vanité des
efforts humains contre la volonté de Dieu, l’inscription
dit : « Tu Deus Magnus et magna facis, tu sol us Deus. »
Surles estampes nous trouvons le même motif mais traité
d’une autre manière, là aussi il y a deux navires, mais
ils se combattent, et le rocher delà médaille est remplacé
parla fumée de la poudre; le médailleur a donc introduit
dans une simple représentation de la médaille, 1 idée
philosophique du pouvoir de Dieu et de la fragilité des
efforts humains.
En 1607, une bataille en mer eut lieu sur la côte
d’Espagne en vue de Gibraltar, l.amiral van Heemskerck
y succomba en se battant vaillamment. Chez van Loon
(II.p . 3oJ,nous voyons reproduite la médaille qui célébré
ce fait.
La manière de la représentation du combat sur la
médaille est absolument identique à celle d’une estampe
(Muller, 1241)
La situation de la ville de Gibraltar est indiquée de la
même manière, sur les deux pièces 1 on voit au milieu
une jetée construite dans la mer dont les canons sont
dirigés contre la flotte hollandaise; un peu plus bas se
trouvent deux tours. La distribution des navires en mer
est la même, sans aucun doute le médailleur s est inspiré
de l’estampe et l’a très fidèlement copiée.
Une des figures les plus populaires de toute notre histoire
est l’amiral Piet Heyn qui, en 162g, s’empara du
« zilvervloot », flotte transportant l’argent des colonies
espagnoles à fa métropole.
Les Hollandais furent éblouis par les trésors que