J e t o n c o m m é m o r a t i f d u m a r i a g e d e C h a r l e s II a v e c
M a r i e -A n n e d e N e i t b o u r g , 1689 (r).
Droit. Effigies conjuguées du roi et de la reine, à
gauche. Inscription : CAROLVS- E T - MARI ; ANNA'
REX-ET REGIN A -
Revers. GANDA v o v e t r é g i REGES c o m i t e s q v e D v -
c e s q u e 1689.
Ce jeton, de frappe bruxelloise, fait allusion au mariage
que Charles II d’Espagne, veuf de Marie Louise de
Bourbon, décédée au début de 1689, contracta, Ja memei
année, dans un intérêt dynastique, avec Marie Anne de
Neubourg.
On sait qu’au receveur des travaux de la ville de Gand
incombait le soin de procurer aux éclievins leurs jetons
d’étrennes. Dans leur séance du 8 octobre 1690, ce fonctionnaire
exposa que le moment de se préoccuper de sa
commande était arrivé. Il fit entendre que le coin gravé
en vue de là frappe de quelques jetons pour le compte
du gouverneur général,à l ’occasiondu mariage du souverain,
existait encore (« noch in wesen is » . Il proposa
aussi -|èsans succès —de l’utiliser pour la confection des
pièces de la prochaine distribution, insistant sur 1 avantage
de l’emploi d ’un coin unique.
Ün coin unique, tel est le cas de notre jeton, puisque
le revers ne porte qu’une inscription.
Gand avait fait frapper par Philippe Roettiers des
médailles commémoratives du même mariage. Parmi les
personnages gratifiés de ce souvenir a titre purement
gracieux, figurait le marquis de Castanaga, gouverneur
. (1) Il s’agit du jeton décrit par Dugniolle sous le n° 4M9 et dans le Catalogue
de Coster sous le n° 58o.
général. On peut voir un effet de sa gratitude dans la
mention du nom de la ville sur le jeton. De plus, il n ’a
été fait que quelques exemplaires de celui-ci. Van Loon
en constatait déjà la grande rareté. Ainsi se trouve identifiée
la pièce.
L’inscription du revers n’est qu’une paraphrase de celle
du revers de la médaille : INFANTES • MARI ; ANNA.
DABIT • QVOD • GANDA • PRECATVR • Sur les deuk
pièces, le nom de la reine est écrit MARI I ANNA avec
un double trait d ’union. Malgrécedouble rapprochement,
on aurait tort d’attribuer au graveur général la paternité
du jeton. La facture en est trop maladroite.
Les pièces des bonnes années de son collègue, Jean
Van Hattem, qui était en même temps graveur particulier
de 1 atelier de Bruxelles, témoignent d’unsoin habile
autant que délicat. Les derniers coins exécutés par lui
pour la ville de Gand accusent du déclin. Sur les 81
douzaines de jetons de 1690,? 18 furent même refondues
en 1691 à la demande des détenteurs. A supposer qu’il
soit l’auteur du coin fait pour le marquis de Castanaga,
il est admissible que le receveur des travaux ne l’a intentionnellement
pas nommé à la séance du 8 octobre 1690,
sachant le peu de faveur que rencontrerait son nom.
Il est possible aussi que le jeton du second mariage
de Charles II ne soit que l’oeuvre d’un obscur sous-ordre.
Suivraient les références, qui seraient nécessairement
une indication des sources sans plus, c’est-à-dire sans
production des textes visés. A nos lecteurs déjuger si pareille
notice leur donnerait satisfaction.
Un dernier mot. Dans notre esprit, cette fiche affecte
les dimensions et la forme adoptées par le comité de
publication de Y Inventaire archéologique de Gand. D’a