ce mode de publication, du répertoire, qui, si nous saisissons
bien le projet, nous apparaît comme une oeuvre
collective, faisant appel à toutes les bonnes volontés,
chaque collaborateur gardant sa note personnelle, s’engageant
à dépouiller telle publication, à traiter tels jetons
ou telle série et à soumettre son travail à un comité qui
approuve ou propose des modifications et finalement fait
imprimer.
M. Visart de Bocarraé, nous n ’en doutons pas, a longuement
mûri son projet; il l ’a. examiné sous toutes ses
faces. Il ne manquera pas de mettre en lumière les
avantages de son système au point de vue du classement
de l’étude; il nous dira qu’il a tout prévu, qu’il a
ses apaisements au sujet de la possibilité de mener l’entreprise
matériellement à bonne fin. Nous le croirons
d’autant plus volontiers que notre sympathie est acquise
à l’avance à ce mode de vulgarisation, dont l’excellence
n’est plus à démontrer. Nous nous permettons cependant
quelques petites réserves.
Il y a quelque cinq mille jetons des Pays-Bas. A raison
d’un jeton par fiche et de 5oo fiches par volume pour
l’amateur qui songerait à les faire relier, c’est la matière
de dix forts volumes. C’est beaucoup. Nous craignons
que ce ne soit trop aux yeux de certains confrères.
Il est des jetons qui présentent un si mince intérêt,
d autres qui offrent entre eux des affinités si grandes (nous
ne parlons pas de simples variétés), d’autres encore qui,
appartenant à une même série, sont pourvus de si maigres
références, que nous nous sommes demandé si, dans le
cas de l ’exécution du travail projeté, il y aurait lieu de
consacrer une fiche distincte à chacun d’eux. Déroger au
principe de la fiche par jeton ou du jeton par fiche,
serait-ce nuire au caractère de l’oeuvre? Il en serait un
peu dans notre conception comme dans certains inventaires
où sous une même rubrique sont réunis plusieurs
objets de la même famille ou présentant de la ressemblance.
La réunion de deux spécimens sur une même
feuille peut, dans des cas déterminés, contribuer à fortifier
l’argumentation en faveur d’une commune origine.
Autre considération. Dans la rédaction de fiches consacrées
à des jetons déjà étudiés ailleurs, il serait toujours
aisé, les références dispensant de longs développements,
de condenser la matière de façonà ne pas dépasser
les limites restreintes d’une fiché, le recto d’un feuillet,
d’après notre manière de voir.
En serait-il toujours de même s’il s’agissait de pièces
inédites ou de pièces sur lesquelles on possède une documentation
inédite? Pour certaines, ne faudrait-iJ pas,
pour arriver à la condensation désirée, faire paraître
au préalable, dans une publication spéciale, une étude,
une notice, si courte soit-elle, permettant la production
de textes, au besoin leur discussion?Nous craignons que,
sans ce soin préliminaire, telle fiche ne manque d’intérêt,
de clarté, disons tout,ne produise pas la conviction
chez le lecteur.
Nous nous permettons un exemple. Les recherches
que nous avons entreprises avec M. Van Werveke sur
les jetons scabinaux gantois, en vue du travail déjà cité
plus haut, nous ont mis en possession de quelques données
inédites sur un jeton d’ailleurs connu. Nous nous
sommes assigné la tâche de rédiger quelques lignes en
forme de fiche. Nous les transcrivons ci-dessous.