« L’oeuvre deviendra davantage une oeuvre d’art, si
c’est la main de l’artiste qui fait « directement » l’ouvrage.
»
Je donne volontiers mon adhésion à ce principe et
il, ne s’agira donc que de discuter les différents moyens
de conserver le plus possible le travail original de
l'artiste dans les différents procédés de fabrication.
Remarquons qu’il est question ici de la médaille avec
effigie en relief dont il s’agit d’obtenir une reproduction
en masse aussi parfaite que possible.
Examinons d’abord les deux moyens de reproduction
possibles qui sont ■:
i° la fonte ;
2° la frappe.
La fonte se fait d ’après un modèle qui peut être fait de
différentes façons.
Toute médaille coulée est, sans exception, couverte
d’une très fine couche granuleuse, qui peut, il est vrai,
lui donner un aspect pittoresque, mais qui fait que la
médaille n’est plus l’absolue reproduction du modèle.
Pour arriver à l ’absolue reproduction du modèle,
une retouche serait nécessaire et, il est même superflu
de le dire,quand même l’artiste modeleur lui-même
retoucherait deux ou trois exemplaires de ses propres
mains, il se lasserait vite d’en remanier davantage et
bientôt la finesse de l’achèvement laisserait à désirer.
Le procédé de la fonte n ’a donc pasóles qualités
requises quand l ’absolue reproduction du modèle est
exigée,,
Quand, ce qui arrive, le modeleur, à cause du pittoresque,
aime à tirer parti de cette couche granuleuse,
il compte sur un avantage accidentel, résultant du procédé
et il ne peut'plus être question d’une reproduction
absolument exacte du modèle.
Le procédé de la multiplication par la frappe possède
la faculté de la reproduction absolue. Les empreintes du
coin sont parfaitement égales et rendent toujours d’une
façon absolument juste l’image renversée du coin.
Voilà donc le procédé par excellence pour la multiplication.
L’exécution du coin sera donc le point important de
notre discusssion.
Le coin peut être fait de trois façons :
i° gravé en intaille;
- 2° gravé en relief (poinçon), afin d’en obtenir ensuite
par la presse l’empreinte en creux (matrice) ;
j 3° par des moyens mécaniques d’après un modèle en
grand.
Ces trois procédés ont chacun un caractère qui leur est
propre, provenant du procédé lui-même. Dans le premier
on travaille en sens inverse : ce qui doit être en
relief, est travaillé en creux.
Dans le second, on produit directement ce qui est
désiré.
Dans le troisième, on produit ce qui est désiré à une
échelle plus grande.
Il nous faudra répondre à la question : lequel de ces
procédés rend le mieux les intentions de l’artiste?
On peut donner pour certain :
i° que le premier procédé, se faisant en sens inverse,
les empreintes cl’un coin fait de cette façon trahiront
toujours, malgré leur relief, le caractère d’un travail
en creux,' ce qui n ’échappera jamais à quelqu’un qui
a l’oeil expérimenté;
2° que le second procédé serait à préférer si la gra