on a constaté que, bien que dans lé nombre des monnaies
qui ont été pesées il y en ait dont le poids est le
double de celui des autres, néanmoins, 100 monnaies,
prises au hasard, constituent un poids normal qui est le
poids théorique de la nominale à laquelle ces monnaies
appartenaient : on comprendra l’importance de ce résultat,
puisqu’il donne aux dites monnaies une valeur
qu’elles n ’auraient pas si on s’en tenait à la thèse admise
jusqu’ici. Je crois donc utile de recommencer les expériences
avec une quantité plus grande de monnaies, afin
de leur donner une précision plus absolue.
Prenons 1000 monnaies du plus grand module, dont
le poids total est de 10000 grammes. Répartissons-les
d’abord en deux lots, puis en quatre, puis en huitj
et nous trouverons que ces derniers lots renferme
125 pièces chacun, d’un poids total de i 25o grammes
environ.
Si nous prerfons maintenant 1000 monnaies du plus
petit module et d’un poids total de 1666 gr. 666,
divisées comme précédemment; nous trouverons que les
derniers lots contiennent [25 pièces chacun; enlevons
ensuite 25 pièces, et nous trouverons que les 100 restantes
pèsent 166 gr. 666 environ.
Il est un fait avéré, que, dans l’antiquité, plus encore
qu’aujourd’hui, les gros paiements devaient être contrôlés
par la balance et les expériences que nous venons
d’effectuer prouvent que les paiements de quelqueimpor-
tance, l ’oscillation des poids des monnaies n ’était pas
une cause de perte appréciable si elle ne produisait pas
de profit; Quant aux petits paiements; l’échange de
profits et pertes se balançait naturellement.
Si l’oscillation des poids des monnaies n ’est pas tolérée
par l’état social de notre époque? ce n ’est pas l’objet de
cette étude d’en rechercher les causes; mais nous ne
sommes pas autorisés à déclarer qu’une grande part de
l’oscillation des poids des monnaies antiques doit être
attribuée à la fraude des. gouvernements d’alors ou à
celle de leurs agents.
■ Je dirai, en premier lieu, dans 1 antiquité, 1 oscillation
du poids était une nécessité de l’époque. En ce temps-là,
pour des raisons bien connues, les monnaies restaient en
circulation pendant une période indéterminée; il était
donc nécessaire de conserver aux vieilles monnaies le
prestige des nouvelles.
Gomme, parmi ces dernières, il s’en trouvait qui avaient
un poids inférieur au poids normal, leur valeur pouvait
devenir égale et même inférieure à celle des monnaies
vieilles et usées, mais émises à un poids dépassant la normale.
Outre cela, l’oscillation du poids donnait certains
avantages aux systèmes anciens, avantages inconnus aux
modernes. En effet, grâce aux oscillations des poids, les
sommes à payer pouvaient avoir une valeur effective,
réelle, avec un poids minutieusement théorique. Par
exemple, étant établi qu’un versement de 1000 GB. donnait
comme résultat un poids inférieur au poids théorique
de 10000 grammes, il était aisé de porter les
1000 GB. au juste poids, en enlevant quatre ou cinq
des pièces légères faciles à reconnaître et en mettant à
leur place la même quantité de pièces plus lourdes.
L’opération contraire pouvait être faite et si les 1000
pièces pesaient plus que la normale. Cet avantage fait
défaut aux systèmes monétaires actuels. Je me permettrai
d ’ajouter ici que nous avons trop bonne opinion de nous-
mêmes.ce qui nousporle à croire que nos monnaies à base
de poids normal sont l’idéal des systèmes monétaires. Bien
au contraire, car, ainsi que nous l’avons constaté, l’oscil