vure sur acier ne donnait pas lieu à un dessin trop
linéaire et si, en polissant et en riflant pour obtenir une
disposition naturelle des plans, on n aboutissait à quelque
chose de morne et de monotone dans le travail ;
3° que le troisième procédé enfin, savoir celui de faire
un modèle ou Ion peut toujours au fur et à mesure
apporter toutes les corrections voulues, ne peut mener
qu a un résultat mûri, libre de tout accident de technique
ou autre, bien réfléchi et travaillé soigneusement.
Quant a savoir si la reproduction sur acier par la
machine à réduire n enlève pas à l’oeuvre une part de
son originalité personnelle, on peut assurer qu’il n’en
est rien. La machine bien maniée donne une reproduction
absolument fidèle.
Ce ne serait donc que la réduction en elle-même qui
pourrait amener un changement d ’aspect non voulu.
Aussi voilà le point Je plus important de la question des
procédés.
Oui, la réduction pourrait tromper le modeleur, si
celui-ci n était pas instruit auparavant du changement
des proportions ou s il ne s’en était pas suffisamment
rendu compte, ce qui n ’était que trop souvent le
cas jusqu’à présent, on pourrait même dire, presque
toujours.
Car où trouvera-t-on une médaille de 60 millimètres,
faite selon ce procédé qui donne vraiment l ’impression
d un travail original de 60 millimètres? :
G est en vain qu’on la cherchera. Or, vdfeî donc la
faute ; le modeleur omet de travailler comme l’architecte
qui fait un petit plan pour un grand bâtiment, il
oublie que la médaille aura une autre dimension que
son modèle. C’est la maladie infantile de la médaille de
nos jours; elle doit l’avoir eue pour devenir une oeuvre
d art qui porte la marque de notre siècle.
Voici maintenant ma conclusion :
Ce n’est pas la fabrication des coins par la réduction
mécanique qui est cause du manque de caractère de la
médaille moderne, la faute se trouve seulement dans le
fait que la conception du modèle n ’est pas bien comprise.
Le procédé n’a fait qu’aider à ce relâchement.
Un mot encore sur la conception du beau de la médaille
modelée.
Il est inutile de dire que cette conception est tout individuelle.
Je me mets au point de vue qu’on peut
atteindre à la beauté sereine dans un travail bien achevé
et que des effets primitifs, si jolis soient-ils, peuvent se
réduire à un effet décoratif dont aucune oeuve parfaite ne
saurait se passer.
Une critique de quelques oeuvres d’art réunissant
des qualités toutes différentes fera peut-être discerner
les bonnes et les mauvaises'et démontrera la possibilité
d’obtenir une oeuvre parfaite en n’y apportant que les
qualités désirables.
Prenons d’Antonio Pisanello la médaille de Mala-
tesla (fig, 1), et du Maître à l’Espérance celle de Nonina
Fig. 1. FiB- 2-
Strozzi (fig. 2) et admirons ces portraits si étincelants
de. vie. , ;