La fabrication des plaques de la valeur de 10 copecs
fonctionna avec plus de succès : elle se continua presque
sans interruption pendant treize mois. Il en fut fabriqué
en tout pour plus de 3o,ooo roubles.
La fabrication des plaques de i rouble et de 5o copeCs,
en quantité aussi insignifiante, peut être expliquée certainement
par les difficultés que présentait l’ajustement
de ces plaques au poids fixé. Du moins, les documents
du i 3 et du 14 octobre T726 nous en parlent, ainsi que
nous l’avons dit plus haut. Rappelons-nous que les mon-
nayeurs avaient présenté, le i 4 octobre 1.726, une
demande dans laquelle iis priaient qu’il y eut une tolérance*
quant au poids fixé dans la confection de ces
plaques.
Il nous paraît certain cependant que la vraie cause
d’une si minime production dés plaques de 4 *fe
2 livres fut en réalité tout autre.
Ces plaques de 2 et 4 livres étaient d’un maniement
trop incommode pour les négociations et, en outre, le
besoin en était certainement bien moins grand que des
monnaies de moindre valeur pour les transactions de la
vie courante.
Au point de vue de l’unité de poids, la plaque la plus
commode pour la circulation était certainement celle
d’une livre (valant 25 cop.); et, en effet,tin en a fabriqué,
en 1726, pour une somme trois fois plus grande que
celle des plaques de 2 livres (5o cop.) et pour le double
comparativement à la quantité des pièces de \ livres
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Nous remarquons en même temps que la fabrication
des plaques se concentre principalement sur les pièces
de 10 copecs. Ainsi, vers le 3o juillet, il y a pour
i4,qoi roubles de plaques de 10 copecs frappées-contre
2 ,6 7 7 roubles de pièces de la valeur de 25 copecs, c’est-
à-dire pour une somme cinq fois supérieure à celle des
plaques de 25 copecs.
La plus forte demande, à en juger d’après notre
tableau, était pour les plaques de 10 copecs, et ceci
non parce qu’elles présentaient la quantité de cuivre la
plus accessible aux moyens d’achat d’une population
pauvre, mais pour le motif que, sous celte forme de
plaques relativement de petite dimension., elles pouvaient
être employées comme valeur d ’échange. Le
peuple s’habitua à ces plaques et finit par les envisager
comme des pièces de monnaie.
Les autorités de l’endroit, d’autre part, ayant constaté
ce fait, eurent l’idée de frapper des plaques de 5 et
de 1 copecs, comme subdivisions des plaques de 10 copecs,
devenues monnaie.
Le général de Henning, comme le démontre notre
tableau, fit frapper, au mois d’août, dés plaques d’essai
de la valeur de 5 et de 1 copecs et les envoya à Saint-
Pétersbourg en guise de pièces d’étalon.
Il fit frapper, en décembre 1 7 2 6 , d’autres plaques de
cette même valeur, mais d’un antre dessin. Enfin, de
nouvelles plaques de 5 et de 1 copecs furent frappées en
1 7 2 7 .
Nous n’avons pas de données certaines concernant le
sort du projet de Henning relatif à l’émission des pièces
de 5 et de 1 copecs. Cependant, vu l ’ordre envoyé de
Saint-Pétersbourg d’interrompre la fabrication des
plaques, de les retirer de la circulation et de procéder à
îa fabrication des flans pour les pièces de 5 copecs ordinaires,
on peut en conjecturer que le gouvernement
n ’approuva pas ce projet et né consentit pas a transformer
les plaques en cuivre en une monnaie de gros poids.,