piste pour découvrir le monogrammiste RVT, et les
priais de me dire si, depuis notre dernière entrevue, ils
en avaient trouvé le nom. Tous eurent la bonté de me
répondre qu’ils regrettaient de n’en rien savoir, et qu’ils
verraientavec joie que lesuccès couronnât mes recherches.
Alors la lettre de M. Herrera fut publiée dans le Boletín;
et le même jour je me fis un devoir et un vrai plaisir
d’en envoyer un exemplaire à chacun de ces messieurs.
Ils eurent tous l’extrême obligeance de me féliciter par
des lettres chaleureuses. M. Domanig s’exprimait ainsi :
« V ien n e , 19 a v ril 1905.
» Je vous remercie beaucoup et vous félicite pour l’intéressante
et très importante découverte que vous m annoncez
Je ne l’ai pas fait plus tôt. car j attendais
l’article de M. Herrera.
» En présence de la photographie de la médaille que
vous avez acquise par un si heureux hasard, je ne puis
douter un instant du bon fondement de votre supposition
; RVT, le médalliste énigmatique si longtemps
cherché,'a été finalement découvert.
» Parce que dans le terrain exclusif de l’art, il ne peut
pas y avoir le moindre doute sur l’identité du styrle du
maître qui signait RVT etR?*, et l’auteur de la médaille
de RVTILIVS GACIVS et BEATRIX A ROJAS ; et
puisque ce Rutilio Gaci était un sculpteur italien qui au
temps de Philippe III et PhilippelV travaillait à la Cour
d’Espagne, chose reconnuepar Cean Bermudez: et puisque
maintenant, grâce à M. Herrera, le fait du mariage de
Rutilio avec Donna Beatrix est public, et que vous possédez
la médaille avec les deux portraits, de facture
identique à celles de RVT, initiales de Rutilio, il ne
peut, à mon avis, subsister 1 ombre d un doute que les
signatures RVT et RJ1 i^aussi, semblables que l’on pourrait
dire qu’elles n’en font qu une) doit se lire RUTILIO
GAGE
» Armand ne connaissait pas ce maître, et il paraît
aussi être une énigme pour le Dr Simonis. Si vous me le
permettez,je communiquerai cette très importante découverte
au Dr Simonis, à qui, je suis sur, elle fera autant
de plaisir qu’elle m’a fait à moi.
» Avec mes remerciements renouvelés... etc.
» K a r l D o m a n ig » .
J'ai tenu à publier cette lettre, car elle résume avec
une grande clarté les arguments qui donnent la certitude
de l’attribution.
Je dois faire mention aussi de la lettre du regretté
Solon Ambrósoli, qui me dit que le Cabinet Bréra dont
il avait la direction, possède une médaille uniface de
Beatrix de Rojas, signée RVT GA, confirmation évidente
de notre attribution. Comme je l’ai déjà dit, mon
exemplaire, signé au burin sous la tranche, nè porte que
RVT G.
Ce n’est pas seulement Cean Bermudez qui mentionne
le nom de Rutilio Gaci. Son Diccionario histórico de los
mas ilustres profesores de las Bellas Artes en España
paruten 1800. M. Herrera nous rappelle qu’en 1633 Vicente
Carducho publia ses Diálogos de la Pintura. I l était
peintre du Roi, contemporain et ami de Rutilio, et dans
son livre il décrit avec enthousiasme plusieurs des
oeuvres de sculpture et de glyptique de celui-ci.
En 1641 F ran cisco Pach eco, le beau-père de Velasquez,
obtient la permission de publier son livre E l Arte de la