ayant un diamètre variant entre neuf et quinze millimètres
(t).
J ’aurai à parler plus loin du grand trésor de Jublains.
En attendant, je vais signaler la découverte faite près de
Verdes (G™ d’Ouzouer-le-Marché, arr. de Blois.; Loir-et-
Cher), en janvier 1900 (2). Il s’agit d’un Vase de terre
qui contenait 4 ,o0o à 5 ,000 pièces dont j’ai pu examiner
la plus grande partie, et dont j’ai acquis 200 spécimens.
Ge sont de très petits flans ayant de six à dix millimètres
de diamètre, tous indubitablement de Tetricus
père et fils, sans aucun mélange de monnaies d’autres
empereurs. Quelques-unes de ces pièces sont d’un travail
assez remarquable avec des légendestrès nettes (pl. XXX,
■i-n),Le dépôt de Verdes fournit certainement des matériaux
beaucoup meilleurs que ceux connus jusqu’à ce
jour pour la question de ce curieux monnayage.
Deux des plus grandes pièces de ce dépôt portent très
nettement, autour d’un buste radié, la légende correcte
IMP C TETRIGVS P F AV. Au revers,unefiguredebout,
tenant un sceptre, est accompagnée de l’inscription PAX
AVG. Sur d ’autres exemplaires, la légende du droit se
présente avec les formes suivantes : f . CVTETRIGVS.. ;
TETIC...; T IR I.,.., ou des débris mal venus de
légendes analogues. Le revers de ces variétés, dont quelques
unes sont très petites (om.oo6), présente des défor(
1) Bull, de la Soc. d’agvicult., sciences et arts du Mans, i 836- i837, t. I I ,
p . -227,
(2) Verdes est une localité où l’on a trouvé beaucoup d ’antiquités romaines;
voy. Bull, de la Soc. archéol. de VOrléanais, t. II , 1854-1858, p 817; Mém.
de la Soc. d'agricult., des b.-l. et arts a’Orléans, t. I I I , 1807, pp. 5 3 40;
Bull, de là Soc. dunoise, t. VII, 1-891 - i 8c)3, pp. 83 et suiv. En; m ême temps
que les monnaies dont j'ai signalé la découverte dans la Rev. tium. dë 1900,
p-. 1*04* on a découvert les restes d ’une voiè romaine et divers débris, parmi
lesquels une statuette de déesse-mère en te rré blanche.
mations du type de P a x (i) et d ’autres types, parmi
lesquels on peut reconnaître celui du Soleil (2),
La plupart de ces pièces portent le visage barbu de
Tetricus père; d’autres, moins nombreuses, Ont le visage
imberbe de son fils, avec une inscription plus ou moins
complète, analogue à celles-ci : IIIII C. .RIGUS;
..IIID IC II; ... ICVS CIL., etc. Le revers est toujours
plus ou moins déformé, avec des légendes incomplètes.
Beaucoup d ’exemplaires, surtout les plus petits, présentent
des types incomplets, produits par des coins trop
larges pour les flans réduits 3).
On a vu plus haut que M. Stiickelberg repoussait
l'hypothèse des ateliers clandestins. Il ne se doutait pas
que la question avait déjà été traitée, en 1880, par
Eugène Hucher, dont la conclusion était précisément en
faveur de l’existence d’ateliers clandestins, ou même
tolérés, chez chaque peuple de la Gaule, vers 270 (4L
Hucher avait même désigné plusieurs variétés provenant
(1) Il y a des exemplaires avec la légende renversée.
(2) C’est le type accompagné de la légende Invictus.
(3) Citons encore une trouvaille faite, près de Montdidier (Somme), au
commencement de 1910; elle a fourni beaucoup de pièces dégénérées des
Tetricus, de divers modules (je dois ce renseignement à mon cher confrère
M. Félix Collombier). Le dépôt important d’Etival-les-Le'Mans (Sarthe)>
découvert en 1908, énfoui certainement avant la fin du I I I e siècle, contenait
quelques pièces, mal frappées, des Tetricus, et aussi plusieurs petits
flans sans trace de frappe (Je remercie M. Jullien Chappée de ce
renseignement. )
(4) Rev. histor. et archéol. du Maine, t. VIII, 1880, p. 234.
On ne saurait douter q u ’il y ait eu des ateliers locaux, irréguliers, pour
cette période. Ainsi, à Vesvres-sous-Chalancey (arr. de Langres), on a trouvé
n eu f pièces de T etricus père, accompagnées de 141 flans aplanis au marteau et
de petits lingots cisaillés (A F o u r o t , dans la Rev. de Champagne et de B rie,
t. X I I I , 1882, p. 94). A Châteaiibleau (1’ahcien Riobe, Seine-et-Marne),
parmi les nombreux moules monétaires, trouvés dans des puits romains, il y
en avait de Postume et de T e tricu slils (Annuaire de la Soc. de Num., t. 1er,
1866, p. 227).