Les données relatives au comté d Orange sont limitées.
Un diplôme de Charles, roi de Provence, prouve
sa constitution avant 862 (1). Bertrand, comte de Provence,
mentionne ses droits m conatatu A i ctusico
(io4o) (2). Un texte de n 36 rappelle le clausum comi-
tale dont l ’installation était peut-être fort antérieure à
cette dernière date (3). Un nombre très restreint de
textes pourraient être encore cités.
La requête de l’ëvêque d’Orange fut présentée au roi
Charles par deux comtes, Fulchradus et Aldricus. Ils
n’étaient pas comtes d’Orange, mais iis furent comtes
d’Arles (4) et leurs noms sont connus. A mon sens,
Fulchradus doit être traduit par Fulerand ou par For-
crand, noms encore portés à notre époque et non par
Fourrât. De même Aldricus a donné naissance à Auric*
L’existence du comté d’Orange à une époque ancienne
n’est pas douteuse, sans que ce comté ait possédé des
comtes particuliers au XIe siècle. L état actuel de nos
connaissances ne permet pas d autres conclusions. Ce
comté fut à cette époque aux mains des maisons de Provence
et de Toulouse (5).: - :
L’origine de la comtesse Adélaïde, femme de Bertrand-
Raimbaud, n ’est pas connue. M. de Manteyer propose de
l’identifier avec Adélaïde, veuve du comte de Provence-
Avignon, Guillaume-Bertrand, mort entre les années
io 65 et 1067 (6). Cette hypothèse séduisante permet de
résoudre de nombreuses difficultés, mais elle pourrait se
heurter au fait de la possession par cette comtesse de
(1) Mémoires de VAcadémie de Vaudeuse, p . 385.
(2) B ouche, Hist. chion. de Provence, t. II, p . 6 6 .
(3) De R ip e r t , op. cit., p . 14.
(4) De Manteyer, ibid., p . 77.
(5) D e M a n te y e r , op. ciLf R. 3o8-g .
(6) Ibid., p . 310*
biens à Orange par droit d’hérédité. La famille de la
femme de Guillaume-Bertrand est elle-même inconnue.
Quoi qu’il en soit, la mère de Raimbaud I était de haute
naissance. La solution de la question pourrait être
atteinte si l’on découvrait l’origine du nom de Tiburge.
Une fois ce prénom adopté, il fut conservé, en effet, avec
affectation, durant un certain temps, comme s’il attestait
unebrillantealliance.Toutesles recherches effectuées dans
ce sens sont demeurées infructueuses. Le seul nom analogue
à un certain point que j’ai pu découvrir est celui de
la femme d’un viguier ou mistral du canton d’Avignon,
Fuidburga, vivant vers io 5o (i). D’autre part, Vit-
burga, fille d’un personnage important, se trouvait à
Apt vers gq3 (2). Cette dernière forme pourrait au
besoin avoir donné naissance à Tiburge.
VIII.
Douce, fille de Tiburge, veuve avant 1167 de R. de
Gironde, serait issue, à la rigueur, du mariage de Tiburge I
avec Giraud Adhémar (3\
Quant au notaire Raymond de Aurenga et à Raymond
d’Aurengua, ils étaient certainement parents, si tant est
qu’il ne s’agisse pas du même personnage. Le blason du
dernier prouve qu’il appartenait à une famille distincte
à la fois de la maison d’Orange-Montpellier et de la maison
d’Orange-Baux ayant adopté l’écu de la précédente.
Dès le second tiers du XIa siècle, les châtelains prirent
ou reçurent, « quand ils s’absentaient de chez eux », le
nom de la cité ou du château qu’ils gardaient. Ce fait a
(1 ) D e Ma n t e y e r , ibid., p . 4 2 3 * — Cart. de St-Victor, n ° 1 7 3 ..
(2) Ibid., 231.
(3) D e R i p e r t , op. c i t , p . l i e t suiv..