Les considérations de style ne sont pas toujours suffisantes
pour déterminer la date d’un sceau. La lettre
caractéristique de la légende du nôtre est un M pourvu
d ’une boucle fermée. Cette lettre se retrouve reproduite
de cette manière sur un grand nombre de sceaux provençaux
du X IIIe siècle. La légende du sceau de Mabile,
vicomtesse de Marseille (1247), nous offre deux M de
cette nature; le surplus est analogue à la légende du
sceau de Raymond d’Aurengua (1). qui peut être daté du
milieu du X IIIe siècle.
I I .
L’une des premières maisons d Orange passe pour
avoir eu comme dernier représentant mâle Raimbaud
d ’Orange, mort en 1218./
Cependant, il m’a été possible de retrouver tout
d’abord quatre personnages portant lenom de cette famille.
Le 14 février 1234, R. de Aurenga dressa, comme notaire,
un acte à Saint-Tropez (Vnr)„ à la requête du comte de
Provence : « E t ego R. de Aurenga, a domino R. B-,
» comité Provincie et Forçai querii, notarius constitu-
» tus ...... hanc carta.ni scripsi et hoc meo signo si-
» gnavi» (2 \ Rien ne s’oppose à ce que ce notaire appartienne
à une importante maison de la cité d’Orange. Ses
fonctions, très considérées de son temps, étaient assez
fréquemment remplies par des personnages d’une certaine
naissance. Quoiqu’il eil soit, Raymond, notaire public
créé par le comte de Provence Raymond-Berenger V.
' ( , ) B l a n c a r d , Iconographie des sceaux et bulles des Bouches du Rhône,
( , U ' de Saint-Victor de Marseille, t . I I . p . 4*4 - L e .n o m d e c e n o t a i r e
n e f i g u r a n t p a s à l a t a b l e , i l é t a i t d i f f i c i l e d ’e n r e t r o u v e r l a t r a c e .
rédigea des actes à la mêmé époque (i). Il ne saurait être
identifié avec Raymond d’Orange, car dans un acte dé
1 2 3 6 , il est dénommé B. Raimundi (2). Au siècle suivant,
Raymond d’Orange, écuyer dé Hugues de Baux de Berré,
est mentionné dans un testament dressé en Provence
juillet i 3 io ) '3 ) . Enfin,. Imbert de Aurasica, moine
de l ’abbaye de Saint-Victor de Marseille, paraît en
1219 (4). D’autre part, M. INicollet a découvert Bré-
mond d’Orange, chanoine à Arles (1201) (5). Le procü-
rator de l’évêque de Gap, en 1219, pourrait avoir été
MfA de Aurasica, à mon sens (6).
III.
On a voulu attribuer à Guillaume III de Baux, prince
d’Orauge, la création d’un nouveau blason. Rien n ’est
moins certain. Si aucun sceau du XIIe siècle de la maison
d’Orange n’a été découvert, le sceau de Raimbaud TV
a cependant été publié (août 121$). Le prince s’intitule
Raimbaudi Aurasicensis, et un cornet ou coi' de chasse
orne le champ du revers du sceau (7). Hugues de Baux,
vicomte de Marseille, frère de Guillaume III, avait conservé
ou repris l’étoile à seize rais (1215), connue depuis
( 1) Cart de Saint-Vcitor de M arseille, t. II, pp. 441 et 449.
(2) Ibid., p. 441.
(3) B a r t h é l ém y , Inv. chron. et anal, des chartes de la maison de B au x ,
ii° 954. M. Busquet, archiviste départemental des Bouches-du-Rhône; a bien
voulu se reporter à l’acte où on lit : « Raymurido de Aurayca.scûtifero,
nobilis v iri domini Hugonis de Baucio. »
(4) C a rt.y etc., n® 911.
(5) Annales des Alpes, novembre-décembre 1902., p. 121. —- Gallia novis-
sima. Arles, n° 740.
i ■ (6) V. ci-après.
(7) B l a n c a r d , ïbid., pl. 3 1- n°