<1 ailleurs surtout des artistes étrangers qui travaillent à
cette époque en et pour l’Angleterre : les Dassiers, Han-
nibal, Hautsch, Luder, Natter, les Holtzheys, les Smelt-
zings, Tanner, etc. Les deux Kirks, Gpsset, Yeo, ef
quelques autres, font exception. Les médailles de cette
époque sont monotones de solennité, comme les portraits
du même âge.
Au commencement du XIXe siècle, sous l'impulsion
de deux graveurs éminents, l’Italien Benedetto Pistrucci
et son collègue à la Monnaie royale de Londres, William
Wyon, la médaille prend un nouvel essor et l’opinion
publique redevient plus attentive et sympathique
aux oeuvres de glyptique. Mais, dès le début du règne de
Victoria, le mauvais goût reprend le dessus, et l’on peut
dire que le « Victorian âge », dans le domaine de l’art,
brille surtout par sa médiocrité. La décadence va s’accentuant
jusquau commencement de notre siècle, avec
lequel semblent renaître de nouvelles tendances artistiques
annonçant une èreide progrès.
Je vais retracer aussi brièvement que possible l’historique
de 1 art du médailleur en Angleterre au XIXe
siècle.
Tandis qu’en France Napoléon I encourage les artistes
et leur fait commémorer ses triomphes successifs par
une suite de médailles destinées à former une « Histoire
métallique » de son règne, l’art de la médaille est absolument
négligé en Angleterre pendant les quinze premières
années du siècle, toutes les énergies du pays
paraissant concentrées dans la lutte titanique qui se termine
à Waterloo. Ce n'est qu’après l’exil de Bonaparte;
à Sainte-Hélene que l ’on songe à frapper des médailles
en souvenir de la longue guerre entre; les deux nations et
des hauts faits d’armes britanniques.
Les meilleures productions en médailles de la fin du
XVIIIe et du commencement du XIXe siècle sont les
oeuvres de deux étrangers, Jean-Pierre Droz et C.-H.
Küchler, queMatthew Boulton sut s’adjoindre aux ateliers
de frappe de Soho, à Birmingham, et â la renommée desquels
ils ne contribuèrent pas peu. Les essais de monnaies
de J.-P. Droz et ses médailles de Georges III et du
général Elliotl, le vaillant défenseur de Gibraltar,
offrent une supériorité incontestable sur les productions
contemporaines et témoignent d’un grand perfectionnement
dans l’outillage de frappe. Küchler est aussi un
graveur habile, délicieux de grâce et de finesse, qui,
moins ambitieux que Droz et d’un commerce plus facile,
demeura jusqu’en T820 l’associé fidèle de Boulton et fit
école. Un autre étranger, Rainbert Dumarest, fit un
court stage à Soho, non sans y graver quelques médailles
qui lui font honneur.
Le successeur de Küchler, Mills, est un ciseleur adroit
et minutieux. Sa médaille de Sir Henry Englefield, imitant
une médaille grecque, est d’une grande délicatesse
de style et d’exécution; mais son essai dê la couronne de
Georges IV, au buste remplissant la totalité du plan de
l’avers, n ’a que le mérite d’une extrême minutie. Cet
artiste a signé, en collaboration avec Brenet, Gouriguer,
Depaulis, J .-P . Droz, Dubois, Gayrard, Hancock,
Lafitte, Petit et Webb, plusieurs médailles de la « série
nationale », éditée par James Mudie en 1820.
John Milton, le graveur attitré de la Monnaie royale
de 1789 à 1798; Nathanael Marchant, graveur dé
gemmes et de même employé à la Monnaie dé 1782 à
i 8 i 5 ; Louis Pingo, Thomas et 'P ierre Wyon, Philip,
sont tous des artistes consciencieux, mais auxquels
manque l’originalité.