qu’on imagina pour l’argent la formule parallèle AG(i) ?
En tout cas, sous Macrin, il apparaît bien que les lettres
A©, placées en plus de SG sur nos monnaies, expriment
la mainmise de l’empereur. Gela se continua sous
Elagabale.
IV0 Sébie?,SL.’ Monnaies de bronze a la légende KOINON
CÏPIAC, frappées par VAssemblée de la Province.
On ne connaît de cette série que des petits bronzes de
Trajan, sans nom de ville, mais évidemment frappés à
Antioche et une seule fois; ils ont un type antiochéen,
le buste de Tyché. L’abbé Beurlier (2) croit que des
jeux étaient célébrés à Antioche tous les quatre ans (3);
il a retrouvé les noms de deux syriarques. Un moment,
le Koivov Eupia;, KOaxiaç, $oivîxtiî se réunit dans notre
métropole, sous Domitien, et compta jusqu’à dix-sept
villes; plus tard, l’érection en métropoles de Samosate,
de Tyr, de Damas, de Laodicée, dut porter un coup à
cette organisation. Quoiqu’il en soit, la numismatique
n ’a gardé, comme on voit, que bien peu de traces des
jeux d Antioche (4), et l ’activité de son Koivo[3qiW.iov —
(1) AE signifie A^uapyjx s ’E^u-riaç ( Tribunicia potestatë), cela ne pa ra ît pas
contestable. Que AE soit quelquefois écrit EA (rétrograde) ou EA, que
AHMAPX ES persiste simultanément comme légende dans la titulature de
l'empereur, il n’importe.
(2 ) E. B e u r l i e r , L e Koinon de Syrie et les syriarques Artabanès et
Hérode, d a n s Rev. num.> 1 8 9 4 , p . 2 8 6 .
(3) Pour la date de nos petits bronzes, on a proposé l’an 115 ap. J .-C ., où
l’historien, racontant le tremblement de terre, dit que Trajan se trouvait à
Antioche, préparant la guerre, avec un grand concours de peuple (attiré sans
doute p a r les jeux). Mais on objectera que le petit bronze ne donne pas à
l’empereur le titre AAKIKOC ; il est donc antérieur.
(4) La déesse d’un petit bronze antiochéen (sous Néron, Hadrien) votant
assise su r un trône s’acquitte évidemment d’une fonction agonistique et doit
être l’Assembléé de la province ou Kot-jo/3».hG'j (ce type se rencontre à Aspenpour
employer le terme connu par la Cilicie — est,
comme pouvoir monnayant, à peu près négligeable.
Ve S é r i e . — Monnaies de bronze fra p p ées par la ville
d A ntioche.
Deux groupes sont à distinguer dans ces monnaies qui
portent le nom des « Antiochéens » : les grands bronzes,
a effigie impériale, et les petits bronzes, sans effigie.
Les premiers rentrent dans la vaste série des « impériales
grecques » frappées par les villes-du monde hellénique,
qui mettaient généralement l’image du souverain
sur leurs espèces, soit quecelui-cil’exigeât, soit par l’effet
d’un consentement tacite, sous réserve duquel l’empereur
ne s’occupe pas de ce numéraire d’échange courant en
Asie Mineure, ou du moins la monnaie ne laisse pas
soupçonner d’ordinaire qu’il s’en occupe.
Il n’en fut pas tout à fait de même à Antioche. Les
premiers de ces grands bronzes, à la légende APXIE-
PATIKON ANTI0XEI2 , furent dédiés à Auguste, qui dut
autoriser qu’on lui fît cette dédicace. Puis nous rencontrons
des monnaies avec nom de légat dans une couronne
précédé de EIII. Cette formule bien connue pourrait
n avoir d autre but que de dater l’émission ; mais comme,
elle prend toute la place du type, nous sommes obligés
dus de Pamphylie, et Pallas votant àSidé, à Tarse)* Autre indice.On connaît,
à p a rtir de Sévère Alexandre, ces bronzes coloniaux d’Antioche qui représentent
l’empereur couronnant la Tyché de la ville (comme à Séleucie de
Cilicie, à Tarse) en présence d’une autre Tyché, que j ’ai appeléela Fortune
(ingenere ?) ; cette seconde Tyché ne serait-elle pas la représentation abrégée
des autres villes de la province qui auraient assisté aux jeux et auraient été
témoins de la victoire d’Antioche ? Ces statues (cf. les assemblées de Tyché à
Laodicée) auraient été érigées en souvenir de ce prix à la place des rois
Antiochus et Séleucus qui auparavant accostaient la Tyché.