Les Postulances ne pouvaient se donner de règles particulières;
elles étaient toujours régies par les règles, les
lois, les décrets de l’Ordre,-ainsi que par les actes de la
Langue, du Baillage, de la Commanderie et du Convent
dont elles dépendaient, et ce dernier recevait chaque
trimestre leurs actes et jouait vis-à-vis d’elles le rôle
quelles avaient tenu à l’égard des Maisons d’initiation.
Les réunions et les séances étaient nombreuses et suivies
assidûment par les Postulants qui briguaient l’honneur
d’être admis au rang de Novice et de Chevalier (i).
C est la qu avant d’etre agréés, ils étaient jugés et appréciés
par tous les Chevaliers de leur Convent.
Nous ne reviendrons pas sur l’Insigne et le Sceau des
Postulances que nous avons décrits dans notre précédente
étude sur les Templiers, mais nous pensons devoir
dire quelques mots sur l’habit, les titres et les honneurs
dont jouissaient les Postulants, afin de faire connaître
l’organisation complète des Postulances.
Les statuts de 1 Ordre,formés des Règles sanctionnées
dans les divers Couvents généraux d’après la Règle de
Saint-Bernard et la Charte de Transmission donnée par
Larinénius le i 3 Février i 3a4 -, avaient été rédigés en un
seul code dans le cours du Convent général tenu à Versailles,
en l’année 1705. sous la présidence du Grand-
Maître Philippe^ duc d’Orléans. L’organisation, les coutumes
du Moyen Age, tout ce qui avait pu être maintenu
( 0 Chaque Postulant, qui désirait être armé chevalier, devait signer la
requête suivante :
« A Son Excellence le Grand-Maître (ou Régent),
» Aux Frères Illustres de l’Ordre du Temple,
» J e soussigné, membre de la Postulance d e ...............j depuis le ................
vous supplie de lu i accorder l’honneur d’être-admis au Noviciat. Il prie Dieu
de répandre sur vous et en tous temps et en tous lieux, le bonheur et la paix.
» A . . . . . , l e ........................... »
des règles primitives l’avait été,'ét c’est d’après ces nouT
veaus statuts qu’eut liçu à Paris, en t8o&; à l’église
Saint-Paul-Saint-Antoine,avec l’approbation du gouvernement,
un somptueux service funèbre,célébré le jour de
la fêle de l’Ordre, jour anniversaire de la mort de Jacques
de Molay. Tous les chevaliers y figurèrent en grand costume,
et lePrinsat.l abbé Clouet, chevalier Pierre-Romain
de Rome, chanoine de Notre-Dame, revêtu du camail et
décoré du Grand Cordon de l ’Ordre, donna l’absoute et
prononça l’oraison funèbre du martyr.
Ce fut un spectacle qui dut paraître bien extraordinaire!
Citons le costume des Postulants, qui portaient :
une chlamyde blanche de laine, une dalmatique verte
de laine et un collier noir de soie borde de rouge, auquel
était snspendu 1 insigne : croix orientale d’or émaillée
d’argent, chargée d’une petite croix orientale de gueules
au delta d o r. Comme coiffure, une toque verte de laine
ornée d une plume de même nuance et autour des reins
une ceinture blanche de soie,dont les extrémités frangées
en blanc étaient ornées d’une croix latine noire bordée de
rouge; les chaussures étaient noires. Ils portaient enfin
une épée d argent suspendue à un baudrier de soie
verte.
Les Postulants n avaient pas droit aux armoiries et
dans leurs relations avec les membres de l’Ordre ils portaient
le titre de très sage ou de très cher fr è r e ; lors des
cérémonies, le Maître des Cérémonies de la Maison d’in itiation
devait venir au-devant d’eux accompagné de deux
frères.
Enfin, chaque Postulance avait un étendard formé
du beauceant de l’Ordre, voilé d’une part et d’autre d’iin
plus petit étendard noir, sur lequel était appliquées les
croix orientales de l’Insigne des Postulants; un écusson