ries ries villes de Flandre débute au commencement du
X IIIe siècle, soit trois quarts de siècle plus tard.
Ensuite, cetoctroi futrapportéà seize mois d’intervalle.
En effet, le paragraphe i des changements introduits
par Thierry d’Alsace à la Keure de Saint-Omer constate
que les bourgeois de Saint-Omer ont restitué au comte la
monnaie en toute propriété, et sans conserver sur elle
aucun contrôle : « La monnaie que les bourgeois de
Saint-Omer ont possédées, ils l’ont rendue au comte,
libre de toute charge. » (i)
Il ne peut donc être question de voir dans la Keure de
Saint-Omer le point de départ d’un monnayage communal
en Flandre ; bien au contraire, nous constatons
que les comtes ressaisissent promptement l’une des plus
importantes de leurs prérogatives qu’un des leurs avait
momentanément laissé échapper.
La question reste donc entière, puisque nous pouvons
dire que ceux qui se sont efforcés de la résoudre n ’ont
apporté aucun argument valable à l’appui de leurs thèses
respectives.
* » * *
Les documents relatifs à la monnaie manquent totalement
au commencement du XIIIe siècle. C’est donc
dans dès actes postérieurs qu’il faudra chercher les
indices qui permettront de déterminer le point qui nous
préoccupe.
Le premier qui fournit une indication précise est de
1275 : c’est l’acte par lequel la grosse monnaie fut intro-
(1) Monetam quam burgenses sancti Audomari habuerunt comiti liberam
reddiderunt. W a r n k ô n ig -G h e l d o l f , Histoire de la Flandre, II, p. 414.
(2) G a il l a r d . Recherches sur les monnaies des comtes de Flandre Pièces
justificatives, p. 4.
duite en Flandre. A cette date, Marguerite de Constantinople
concéda à Claes-le-Doyen 1 exploitation de ses
monnaies d'Alost et de Valenciennes pendant trois ans,
pour la frappe de ses petits gros-à-I aigle valant 2/3
des gros tournois français. Elle stipula, que pendant
ce temps, elle ne pourait frapper d’autre monnaies dans
ses terres, « si ce 11 ’es toi t. artisiens et maailles artisiennes
rondes et valencenois ! »
Cette restriction est pour nous d’un intérêt capital.
Sous le nom A’artésiens, on désignait, comme o n ia
vu plus, haut, les deniers frappés au nom et aux armoiries
des villes.
La maille artésienne, dans les documents relatifs à la
Flandre et rédigés en français, désigne, dans la seconde
moitié du XIIIe siècle, le demi-denier appelé obolus dans
les documents latins. On sen convaincra en comparant
par exemple le tarif du tonlieu de Damme (t) de 1202,
encore rédigé en latin, et celui des tonlieux de 1 Escaut
de 1271 qui est en langue fi’ançaise.
La maille est qualifiée de ronde, épithète qui, a première
vue, paraît inutile: les monnaies de cette époque
ne sont-elles pas toutes rondes? Cette dénomination
s’explique par le fait qu’il existait des demi-deniers,
c’est-â-dire des mailles, obtenues en cisaillant un denier
en deux parties égales. Ces mailles, dont la trouvaille de
la rue d’Assaut, à Bruxelles, a fourni plusieurs centaines
d’exemplaires, n ’étaient pas rondes, mais affectaient la
forme d’un demi-cercle.
Enfin, le oalenciennois ne nous intéresse pas, étant
donné qu’il s’agit d’une monnaie du Hainaut (3,).
(1 ) W a r n k ô n ig -G h e l d o l f , Histoire de la Flandre, II. 444-455.
(2) W a r n k ô n ig -G h e l d o l f , n. c. II, 472-492.
(3) Tout ce qu’a ditHERMAND (Histoire monétaire de la province d A rtois,