française. Elle n’apparaît que rarement en Scandinavie,
tandis qu’on y a trouvé de grandes quantités de monnaies
romaines et coufiques. Il n ’en est pas moins particulièrement
intéressant d’étudier et d’élucider autant
que possible la question relative à la France, si puissante
et si riche en influence sur d’autres peuples.
Les relations extérieures de la Scandinavie aux époques
les plus reculées avaient lieu par le Sud. Dès les premiers
siècles de l’ère chrétienne, des marchands hardis, montant
par les grands fleuves de l’Europe centrale, arrivèrent
jusqu’au littoral de la mer Baltique et passèrent
de là dans les pays Scandinaves. C’est ainsi qu’à deux
périodes différentes furent apportées dans ces pays de
grandes quantités de monnaies romaines, d'abord le
denier, principalement de l ’époque de Néron-Septime
Sévère (54-2 n ) et, plus tard, après une interruption
d’environ deux cents ans, la monnaie d’or romaine.
Cette importation de solidi s’est continuée pendant un
peu plus d’un siècle après le partage de l’empire romain
jusqu’au règne de l’empereur Anastase (3g5- 5 i 8). Il a
été fait en Scandinavie de nombreuses trouvailles de
monnaies romaines remontant à ces périodes.
Tandis que les marchands des pays étrangers éloignés
ont recherché les peuples du Nord, ceux-ci ne sont guère
allés bien loin au delà de leurs propres frontières; leurs
connaissances des autres peuples étaient trop imparfaites.
Des siècles se sont écoulés avant qu’ils pussent arriver à
la maturité qui fait naître l’initiative; ils „y arrivèrent
avec le temps et les Scandinaves partirent alors par
multitudes à travers les mers accomplir des exploits
aventureux dans les pays éloignés. De la Suède ils
mirent à la voile pour débarquer en Russie, et de la
Norvège,et surtout du Danemark surpeuplé, ils partirent
à l’ouest franchissant la mer du . Nord et envahissant
l’Angleterre, les PaysrBas et la France. D’année en
année les Vikings Scandinaves du IXe siècle reviennent
attaquer ces pays, pillant les villes, les églises et les
couvents, et ils réussirent même à faire la conquête de
grands territoires. L’agression proprement dite des
Normands contre la France fut commencée en 8 4 r et
dans la suite ces hôtes redoutés renouvellent leurs
visites, dévastant le pays par le fer et le feu et exigeant
partout des sommes considérables pour consentir à se
retirer. De France ils s’embarquent pour aller en
Espagne, en Portugal, en Italie et dans l’Afrique du
Nord d’où ils reviennent de nouveau en France. Une
armée de Vikings de 3o à 4o,ooo hommes essaie en 885
de faire la conquête de Paris. En 912, la Normandie
et, plus tard, la Bretagne sont cédées à Rollon, chef des
Normands.
On aurait pu s’attendre à ce que ces incursions, avec
les violentes atteintes qu elles entraînaient aux biens et
à la propriété des nations dépouillées, eussent du laisser
des traces considérables dans les trouvailles de monnaies
et que la monnaie carolingienne ainsi que la monnaie
anglaise contemporaine eussent été relativement
dominantes dans les découvertes faites dans la Scandinavie.
Mais il est loin d’en être ainsi. Bien au contraire,
elles n’apparaissent qu’en très petit nombre. La raison
en est que les Vikings n’ont rapporté que bien rarement
les monnaies chez eux. Us en avaient besoin dans les
pays étrangers, mais non dans leur propre pays où ils
ne pouvaient guère leur trouver un autre usage que
celui de servir de parure. Une seule circonstance peut-
être semblerait indiquer la visite des Normands, l’apparition
dans les trouvailles de sept monnaies de Melle.