superbe exposition pour célébrer le millième anniversaire
de la.constitution de l’État hongrois, Beck fut chargé par
le gouvernement de: modeler la monnaie « millénaire »,
et trois médailles pour les exposants. Il s’acquitta de cette
tâche avec un parfait succès.
Il en fut récompensé, il reçut d’autres commandes et
comme il faisait des progrès constants, sa réputation de
médailleur ne tarda pas à s’établir.
Son succès l’excita à de nouveaux efforts. Il abandonna
le style pathétique qui lui avait été imposé par la nature
de ces premières commandes et àfoi-ce d’études acharnées
il parvint à perfectionner son style.
Après l’année du millénaire il se rendit à Munich, où
il fit la connaissance de nombreux artistes de talent pour
tirer profit de leur expérience. Puis il se rendit à
Francfort et à Hanau, et fournit des plaquettes pour
plusieurs fabricants d’argenterie.
En J898, il rentra en Hongrie et partagea son temps
entre l'art des plaquettes et entre l’art décoratif, mais
bientôt il se consacra exclusivement à ses plaquettes. Il
fit plusieurs voyages en Italie et, en 1909, il fit un long
séjour à Munich et sut visiblement tirer profit de ses
voyages. C’est un artiste qui joint à son talent une
extrême scrupulosité. Il sait bien que le médailleur ne
doit point se contenter d’avoir appris les règles techniques
et de modeler la cire et ne doit point s’en remettre
pour tout le reste au procédé de la réduction, au coin et
à la patine. Il sait que le vrai médailleur doit être un
bon sculpteur et un bon graveur à là fois, qu’il doit
connaître à fond tous les, secrets de l ’art et du métier. Il
doit tout d’abord modeler, car c’est la chose principale;
comme graveur il doit connaître les qualités des pierres
et des métaux. Son travail n’est point terminé quand il a
modeléson sujet, il doit savoir corriger son oeuvre,même
quand elle est déjà moulée en plâtre et il doit savoir
manier le burin.
Telle est sa méthode pour le travail. Il connaît a fond
les secrets de son art ainsi que les instruments qui sont à
sa disposition ; il discerne à merveille les limites de son
art, il ne cherche jamais à être trop pittoresque. Il n a produit
qu’une seule oeuvre — le revers de la plaquette du
professeur Frédéric K orányi—dont la composition tend
à être pittoresque. Elle remonte à 1901 et constitue un
spécimen à part. Il observe méticuleusement la limite
qui sépare la médaille de la plaquette, et lorsqu il
•commence à s’occuper de la sculpture monumentale, il
ne se laisse pas entraîner à l’extrême opposer.
Dans la plaquette de Petôfi il montre 1 effet monumental
qu’on peut obtenir, la force et le mouvement que
l’on peut exprimer sur la petite superficie de la plaquette.
Les oeuvres ultérieures montrent une assurance calme
et distinguée ; la composition est toujours très soignée,
l’espace y est utilisée avec le coup d ’oeil du maître: il ne
se trompe pas dans les formes, ses notions anatomiques
le guident avec sûreté et ses figures sont disposées avec
un grand sens d’artistè. La place qui lui reste sur la
plaquette ne,sert pas pour des détails qui font 1 effet
d’artifices d’un jongleur de la perspective ; son sens de
décorateur sait toujours remplir le fond de sa composition.
L’exergue n’est pas un ballast pour lui, mais un
nouveau moyen pour rehausser l’effet artistique.
A toutes ces belles qualités Beck unit encore celle
d’être un artiste bien hongrois. Il recherche surtout les
thèmes hongrois. Il a modelé, à plusieurs reprises, le
portrait de François Rákóczy II, le grand champion de