On n ’y trouve pas toutes les finesses du visage humain
comme sur une photographie, mais ce sont les traits de
caractère qu on y retrouve dans la proportion merveilleuse
des méplats des têtes.
Cependant on ne saurait nier que l’artiste n’ait été
ayant tout modeleur et q u ’il n’ai t encore négligé la pensée
du métal.
Lexpression géniale est néanmoins pittoresque; la
division des reliefs et des champs par le portrait et la
légende est d’une conception sublime.
La médaille de Lypold von Kliczinck, par Ludwig
-Krug. penche un peu trop vers les idées ornementales;
la gravure du modèle sur bois ou sur pierre est devenue
Fig. 3.
un peu seche, et la rigidité, suite inévitable de la taille,
est trop sensible.
Mais il faut admirer dans cette médaille la surlacé
entièrement travaillée. On n ’y trouve plus les champs
de fond, faisant si bien chez. Pisanello; tout l’espace est
rempli parle chapeau, le buste et la légende autour de
laquelle le profil du bord,enfermant étroitement le tout,
limite encore le cercle.
Un troisième spécimen, le portrait de van Mierop
(%• 3.}, par Élienne de Hollande, joint au chaud et beau
velouté de 1 Italien, 1 achevé de l ’Allemand. Cependant
dans la répartition des champs et du relief l’artiste a été
moins heureux.
Un revers d’une médaille de Louis XIV (fig. /(), par
Fig. 4.
Roeltiers, donne une preuve du manque de toute compacité
dans la composition, lequel manque se poursuit
sans interruption jusque dans les oeuvres de la grande
École française de la fin du XIXe siècle, laquelle compte
ses disciples parmi presque tous les médailleurs, excepté
toutefois ceux de 1 École moderne allemande.
Des modernes, nous citons la Mathilde Claude.de Cha-
plain (fig. 5); c’est peut-être le portrait le mieux modelé
des médailles contemporaines. Le visage plein d’expression,
la chair du cou et des épaules sont rendus de la
belle manière propre au grand artiste et pourtant... il
nous manque quelque chose, une qualité d’intime grandeur
qui nous rend si chères les oeuvres citées ci-dessus.