principaux d’entre eux présentent au revers l’empereur
et son fils entourés des légendes SALVS ET SPES
REIPUBLICAE ou FELICITAS PERPETVA AVGG
ET CAESSNN,et offrent au droit une effigie d’empereur
entourée de son nom en légende. On peut comparer celles
de Constantin le Grand, de Constantin II , de Constance
II, de Constant I (i).
Toutes ces figures ont des caractères communs, comme
l’arrangement de la chevelure couvrant la nuque, qui est
le même pour toute la famille de Constantin, comme
l’absence de barbe, le front légèrement couvert par les
cheveux sous le diadème ou lebandeau royal. Néanmoins,
les artistes sont parfaitement parvenus à accentuer et à
individualiser les traits propres de chaque empereur.
Constantin le Grand a un air de dignité et même de
majesté, un aspect imposant auquel font allusion Eusèbe
et les Panégyristes. La belle figure que les graveurs nous
ont laissée présente un nez aquilin. légèrement arqué,
un dessin ferme de la bouche, un menton suffisamment
ample et dont le contour se relie harmonieusement à la
ligne du cou, un oeil grand, bien fendu et éclatant sous
une arcade sourcilière suffisamment accentuée. Le visage
a une expression de gravité et même de majesté que
trouble seulement l’ardeur du regard. La force apparaît
dans la nuque qui est épaisse et le cou un peu fort (2).
Si nous passons à l’examen des effigies de ses fils, nous
remarquons que la figure de Constantin II n’est pas sans
(1) Voir lès planches annexés du travail indiqué de E. Babelon dans Revue
Numismatique, 1906, pl. VII, VIII et IX, surtout les beaux médaillons des
planches VII et VIII, >
(2) Ces caractères avaient été indiqués par les auteurs anciens. Voir le
portrait tracé par l ’historien byzantin Cedrenus, qui a dû puiser à de bonnes
sources, Cedreni historiarum compendium, t. I, p. 472; dans la : Byzantine
de Bonn.
charme, maisqueson expression est moins noble quecelle
du visage de son père. Leurs portraits, bien qu’on puisse
confondre les figures idéalisées des deux empereurs ne se
ressemblent pas. Constantin II tient de sa mère Fausta
les contours arrondis de la figure, l ’attache élégante du
cou, le nez légèrement relevé, l’expression de la bouche
aux lèvres plus épaisses. Ses traits, à mesure qu’il sortit
de l’adolescence, prirent bientôt un aspect tourmenté,
bien qu’il mourût à 26 ans (1).
Constance II présente, au contraire, certains traits de
son père, mais exagérés : un nez trop long, un menton
légèrement en retrait, une bouche étroite, un cou dégagé
qui exprime la débilité et qui rappelle que ce prince a
dû employer sa jeunesse à développer à l’aide des exercices
physiques une constitution trop faible (2)^
La figure de Constant I se rapproche de celle de Constance
II ; le nez est également long; le menton légèrement
en retrait lui donne un air peu intelligent. Ce
visage, agréable dans la toute première jeunesse, devient
bientôt sans expression et l ’oeil éteint.
Aucun des fils de Constantin ne donne comme lui
l’impression d’autorité et de puissance, d’ardeur et de
gravité, d’intelligence et de majesté, qui indiquent le
fondateur d’un état de choses nouveau, le créateur et le
conquérant d’un grand empire. Un panégyriste dit avec
raison de l’expression de son visage : « Hic fulgor ocu-
lorum, haec veneranda pariter et grata majestas » (3).
Il faut ajouter que l’art du graveur s’abaissa rapidement
pendant la période d’anarchie qui suivit le règne de
(1) Voir dans Numismatique Constantinieniie, I, les planches IX, XII,
XIII, XIV, XV et XVI Iconographies de Constantin et de ses fils.
(2) Juliani Imperatoris. Oratio I, p. i 3, édition Teubner, I.
(3) Pan eg ., VII, c. 17.