n’est pas fortement usé, l’image d’un trait quelconque
apparaît avec un double contour. Ce fait s’explique très
aisément, si nous nous reportons à la figure 5 qui nous
fait voir qu’en coupe, la zone de moindre densité affecte
la forme d’un V. Tant que la surface usée traversera les
deux branches du V. l’image d’un trait en relief aura deux
contours très nets; si l’on continue l’usure, ces deux contours
s’atténuent, se pénètrent l’un l’autre pour ne plus
donner qu’une image floue. C’est ce que l’on peut parfaitement
voir dans les photographies de la figure 8.
Les mêmes expériences ont été faites avec des disques
portant en relief sur les deux faces des lignes parallèles,
celles de l’avers placées à angle droit par rapport à celles
du revers. La pièce ainsi battue, usée jusqu’à la moitié
de son épaisseur, a fait voir au « développement » une
image participant en même temps des deux faces, c’est-à-
dire un quadrillé très net.
Tout ce que nous venons de dire concernant les disques
d’argent frappés avec des coins spécialement destinés aux
expériences, se vérifie pleinement avec les monnaies
légales.
Nous nous sommes procuré dix pièces de 5o centimes
complètement usées par la circulation; ces pièces étaient
réduites à l’état de jetons ne présentant plus aucune
empreinte, ou bien ne montrant que des traces d empreintes
impossibles à déterminer. Par le traitement à
l’acide nitrique, nous avons pu identifier ces pièces et
faire apparaître les moindres détails Nous donnons ici
un agrandissement photographique de deux de ces pièces
(fig. q et 10). ; ^
L’une est une pièce suisse, l ’autre une piece belge. On
pourra constater, malgré que nous n ayons affaire ici
qu’à une reproduction agrandie, qu’il est impossible de
se tromper sur l’origine de ces monnaies et que les
détails des empreintes primitives se sont montrés au
développement.
Fig. 9. Fig. 10.
Une remarque intéressante à faire, c’est qu’une longue
circulation n ’a pas altéré la texture moléculaire de ces
pièces.
Nous avons ainsi identifié une pièce de 5o centimes de
Napoléon III, i 865. Cette pièce avait donc circulé une
quarantaine d’années et avait perdu environ un cinquième
de son poids.
Le temps, pas plus que la circulation, n’altère l’agencement
des molécules. Nous avons traité, par notre procédé.
des monnaies romaines de bronze et d’argent usées
mécaniquement. Les empreintes ont réapparu parfaitement.
Au point de vue numismatique, ces expériences peuvent
avoir de l’importance.
En voulant déterminer le millésime d’une pièce d’argent
de Louis XV enfant, nous avons été fort surpris de
voir apparaître, au développement, les empreintes complètes
d ’une pièce de Louis XIV (pièce aux trois couronnes).
Nous avions donc affaire à une surfrappe.