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font jointes enfem ble par les bandes de bois tîn’ori I
nom m e icliffcs, & dont la jargeur d éterm ine lé -
paiffeur du corps de l’inftrum ent.
V io l o n d ’a m o u r ; c’eft u n v io lo n ordinaire
auquel on ajoute quatre cordes de la ito n , qui patie
n t par deffous la q u e u e , le chevalet & la touche
du m anche , & font contenues p ar de petites chevilles
qui lés hauffent ou baiffent à volonté.
C es fils de laiton font accordés pour rendre
les harm oniques dés cordes à b o y au .
V io l o n c e l l e ; cet inftrum ent eft fait com m e le
v io lo n , mais il eft beaucoup plus gros & le tient
en tre les jam bes. 11 fert d’accom pagnem ent dans
les concerts & l’on y joue les baffçs. I
V is m lois; on nom m e amfi le s v i s qui tra-
v erfen t les planches à rainures des foufflets d orgue
& qui fé vïffent dans les planches a languettes
p o ur les joindre les unes avec les autres.
V oie de ramereaux; forte de petit poinçon ou
ècarriffoir à pans , d o nt les fad eu rs de c' a^ ^ s
fe fervent p our accroître les trous des lan g u ettes,
afin qu’elles to u rn en t librem ent autour de 1 epingle
qui leur fe rt de charnière. s . . . . . . . '
M Voix a n g é l iq u e , jeu d orgue qui eft d e tam ,
il ne diffère de la voix h um ain e, au tre je u , qu en
ce qu’il eft plus p e tit, & qu’il fonne 1 oétave au
deflus & l’uniffon du preftant.
- Voix h u m a in e ; jeu d’orgue ainfi nom m é parce
' qu’il im ite affez bien la voix de l'hom m e : il eft
d e la claffe des jedx d anches. Il eft d étain a,
fonne l’uniffon de la tro m p e tte , aux anches de laquelle
fes anches font égales ; mais fon corps qui
eft de plus greffe taille , n’a que le quart-de lon-
^ Uy 0LAlîT ; c’eft un arbre garni de quatre a ile s ,
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qu'on pofe au dernier mobile d’un mouvement a
roues, pour modérer leur rapidité. |
Xilo rgano ; inftrument ancien. On frappe
d’une petite verge ou de petits marteaux quelques
cylindres fouterius de deux filets arrangés-'avec
proportion, de façon que le fon varie félon qu’ils
font plus ou moins grands.
Le P.. Kirîter dit qu’on peut les faire dun bois
dur, de métal, de terre cuite, & même de verre.
Il le nomme organunu
On voit cet inftrument dans- les marbres an»
tiques. . ..
~ Y o eft une flûte chinoife à trois trous ; il y en
a à fix trous.
Zampogne ; on nomme ainfî le chalumeau,
petit inftrumènt à v en t, perfectionne par les mo-1
dernes.
ZeugÔs , inftrument des anciens. Nom que 1 on |
donnoit à la flûte conjointe, dont les Grecs jpuoient
en en tenant une dans chaque main.
Varron affure que la flûte de la main droite jouoit
le fuj.et, & celle de la m a in gauche faifoit la
baffe. , j
Zil ; inftrument de mufique militaire dont oit |
fe fervoit dans les armées des Turcs. ?
Ce font deux baflins de cuivre que l’on frappe |
l’un contre l’autre ,. & parfaitement reffemblans
aux cymbales nouvellement établies dans la. mu* |
fi que militaire de France.
Zig -zag (jeux pofés en) y c’eft*à-dire, qui ne
font pas en ligne droite ou fur une ligne, mais-
fur deux , enforte que les tuyaux foient places alternativement
fur l’une & fur 1 autre.
On pratique le zig-zag pour gagner de la place*
lorfquon ne peut pas donner une longeur luttt-
fante à un fômmier..
L A C Q U E .
L a lacque eft une fubftance colorée & colorante
, dont on fait un grand ufage dans lés arts.
On diftingue la lacque naturelle & la lacque, artificielle.
. . . I ;
Nous allons confidérer la maniéré de recueillir
ou de préparer l’une & l’autre forte.
Lacque naturelle.
La lacque naturelle eft une efpèce de cire, que
des fourmis ailées, de couleur rouge, ramaffent fur
des fleurs aux Indes orientales, & qu’elles tranf-
portent enfuite fur de petits branchages d’arbres
pour faire leur nid.
Il eft vraifemblable que ces fourmis y dépofènt
leurs -oeufs. En effet, ces nids font pleins de cellules
où l’on trouve un petit grain rouge quand
il eft broyé, & ce petit grain rouge eft vraifem-
blement l’oeuf même d’où la fourmi volante tire
fon origine.
La lacque n’eft donc point précifément du genre
des gommes, ni des réfines; mais c’eft une forte
de cire recueillie en forme de ruche, aux Indes
orientales, par des fourmis volantes.
Quand cette cire eft féchée au foleil, elle devient
brune, rouge-clair, tranfparente , fragile.
La bonne lacque nous vient du Bengale, du
Pégu, du Malabar, & autres endroits des Indes.'
On la nomme trec dans les royaumes du Pégu
& de Martaban.
Garcie, des Jardins &Bontius, nous ont appris
des premiers la véritable origine de la lacque.
Ceux qui prétendent que la lacque eft une
partie de la fève du jujuba indica qui fuinte à travers
l’écorCe, font dans l’erreur; car, outre que
les bâtons fur lefquels elle a été formée prouvent
le contraire, la réfine qui diftille par incifion de
cet arbre, eft en petite quantité & d’une nature
toute différente de celle de la lacque.
Plufieurs écrivains fe font aufli perfuadés que
la . lacque avoit été connue de Diofcoride & de
Sêrapion ; mais la defcription qu’ils nous en ont
tranlmife, démontre affez le contraire.
Quant au nom de gomme que quelques - uns
lui ont donné, c’eft un nom impropre & qui ne
peut lui convenir , puifque c’eft un ouvrage de
petits infeétes.
La principale efpèce de lacque naturelle , eft
celle qu’on nomme lacque en bâtons, parce qu’on
nous l’apporte attachée à de petits branchages fur
lefquels elle a été formée.
Il ne faut pas croire que cette efpèce de cire
provienne des petits rameaux où on la voit at-
( Art de préparer la )
tachée, puifqu’en la caffant & en la détachant de
ces petits bâtons, on ne voit aucune iffue par où
elle auroit pu couler. D ’ailleurs, comme cette .efpèce
de cire eft fort abondante, & que fouvent
les bâtons font très-petits, il eft vifible qu’elle n’en
eft point produite. Enfin , le fentiment unanime
des voyageurs le confirme.
Ils nous difent tous que les bâtons de la lacque
ne font autre chofe que des branchages que les
habitans ont foin de piquer en terre en grande
quantité, pour fervir de, foutien à l’ouvrage des
fourmis volantes, qui viennent y dépofer refpèce
de cire que nous appelons lacque.
Le mérite de la lacque de Bengale fur celle de
Pégu, ne procède que du peu de foin que les
Péguans ont de préparer les bâtons pour recevoir
le dépôt de leurs fourmis ; ce qui oblige ces infeétes
de dépofer à terre la lacque qu’ils ont recueillie
, laquelle, étant mêlée de quantité d’ort
dures, eft beaucoup moins eftimée que celle du
Bengale qui ne vient qu’en bâtons.
Quant à la nature de l’ouvrage de ces infeétes,
M. Geoffroi qui s’en eft occupé, femble être parvenu
à en dévoiler le myftère. Voici le précis de
fes obfervations inférées dans les Mémoires de VAcadémie
des Sciences de Paris, année 1714.
Il lui a paru , en examinant le travail de ces
petits animaux , que ce ne pouvoit être qu’une
forte de ruche, approchant en quelque façon de
celles que les abeilles & d’autres infeétes ont coutume
de conftruire.
En effet, quand on la caffe on la trouve partagée
en plufieurs cellules ou alvéoles d’une figure
affez uniforme, & qui marque que ce n’a jamais
été une gomme ni une réfine coulante des arbres.
Chacune de ces alvéoles eft oblongue, à plufieurs
pans, quelquefois tout à fait ronde, félon
que la matière, étant encore molle, a été dérangée
& a coulé autour de la branche qui la fout.ent.
Les cloifons de ces alvéoles font extrêmement
fines, & toutes pareilles à celles des mouches à
miel ; mais comme elles n’ont rien qui les défende
de l’injure de l’air, elles font recouvertes d’une
couche de cette même cire , affez dure & affez
épaiffe pour leur fervir d’abri ; d’où l’on peut conjecturer
que ces animaux ne travaillent pas avec
moins d’induftrie que les abeilles, puifqu’ils ont
beaucoup moins de commodités.
Il y a lieu de croire que ces alvéoles font def-
tinées aux effains de ces infeétes, comme celles
des abeilles , & que ces petits corps qu’on y trouve
font les embryons des infeétes qui en doivent for-
tir , ou les enveloppes de ceux qui en font fortis
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