
99 9 8 I N S
mains du joueur.touchoient en même temps les
même trous fur chaque flûte, ou la tierce, lorfque
les deux mains touchoient différens trous.
La diverflté des fons , produite par l’inégalité
des flûtes , ne pouvoit être que de deux efpèces,
fuivant que ces flûtes étoient à l’o â a v e , ou -feulement
à la tierce ; & dans l’un & l’autre cas , les
mains du joueur touchoient en même temps les
trous fur chaque flûte, & formoient par confé-
quenr un concert ou à l’oétave ou à la tierce.
Au refie, Apulée, dans fes Fiorides , attribue
à Hyagnis l’invention de la double flûte. Cet
Hyagnis étoit père de Marfyas, & paffe généralement
pour l’inventeur de l’harmonie phrygienne. Il
florifloit à Célène , ville de Phrygie , la 1242e
année de la chronique de Paros,-i^o6 ans avant
J. C.
Flûte d'accords.
Inftrument de mufique , compofé de deux flûtes
parallèles , & pratiquées dans le même morceau
de bois : on touche la flûte droite de la main
droite, & la gauche de la main gauche.
Fiflule ou -.'Petite Flûte.
C ’étoit, dans la mufique ancienne, un infiniment
à v ent, femblable à la flûte ou au flageolet.
Les principaux inftrumens à Vent des anciens,
étoient la tibia & la fiflule. A l’égard de la manière
dont ces inftrumens étoient faits,., ou en quoi ils
différoient l’un de l’autre , ou comment on en
jouoit : cela nous eft abfolument inconnu. Nous
favons feulement que la fiflule étoit faite de ro-
feau , & que, par la fuite , 011 employa d’autres
matières pour la fabriquer.
Quelquefois la fiflule avoit des trous , quelquefois
elle n’en avoit pas ; fou vent ,ell.e n’étoit com-
pofée que d’un feul tuyau , & quelquefois elle
en avoit plufieurs, comme la flûte de Pan.
Chalumeau.
Cet infiniment pafle pour le premier des inftrumens
à vent dont on ait fait ufage. C’étoit un
rofeau percé à différentes diftânces.. On en attribue
l’invention aux Phrygiens , aux Libyens , aux
Egyptiens , aux Arcadiens, aux Siciliens : ces origines
différentes viennent de ce que celui qui per-
feélionnoit, paffoit, à la longue , pour celui qui
avoit inventé. C ’eft en conféquence qu’on lit dans
Pline, que le chalumeau fut trouvé par Pan , la
flure courbe par Midas, la flûte double par Marfyas.
• Notre chalumeau eft fort différent de celui des
anciens : c’eft un inftrument à vent & à anche,
comme le hautbois. Il eft compofé de deux parties;
i°. de la tête, dans laquelle eft montée Tanche
femblable à celle des orgues : excepté que la
languette eft de rofeau, & que le corps éft de
• buis ; 2°. du corps de Tinftrument où font les
trous, au nombre de neuf. •
I N S I N S
„ . I , , \ ,, , ... | . , rc nafmie & de Béarn, il faut que ce tam-
Le premier trou i , place a 1 oppofite des J | | P ^ t“ qcc01.dé für je çdoubet, & qu'on entres
, ell tenu ferme par le pouce de la main g ,J f f ™ la tonique & la dominante ; ce qui
/4ia* 1 ac «-.-/-.ic fnitj-'anc o Kg . a . (ont Dar les HniJ tende reiouuci ** i i i
empêche qu on ne forte du ton dans lequel on
M ç , - & ce qui rend cet inflrumënt alors très-
borné ; au lieu que le tambourin de Provence peut
index , moyen , & annulaire de la même mainfl
les trous 5, 6 , 7 , 8 , font fermés par les quatr^H
doits de la main droite. Il faut remarquer quejfl
huitième trou eft double, c’eft-à-dire, que le corJ|
.de Tinftrument eft percé dans cet endroit de dsJ|j
petits trous, placés à côté l’un de l’autre. Celui wg
joue de cet inftrument, qui fe tient & s’embonclfl
comme la flûte-à-bec, ferme, à-la-fois ou féparé-j I
ment-les deux trous comme il convient, & tiifl
un ton pu un femi - ton, ainft qu’on le pratiqué ;
fur divers autres inftrumens.
Ce chalumeau a le fon défagréable & fauvage|, j
j’entends quand il eft joué- par un muficieû or& |
naire; car il n’y a aucun inftrument qui ne piiiilj-
plaire fous' les doigts d’un'homme fupérieur ; _
nous avons parmi nous des maîtres qui tirent c. £
violoncelle même , des fons suffi juftes & aiiÉ
touchans que d’aucun autre inftrument^ Il Pa^|g|§jg|r ^UnUn
que ce chalumeau, dont la longueur eft moin: ■ ■ py
que d’un pied, peut .fonner Tuniffon des tailles ;r (.:j n T ( | »
des deffus du clavecin. Il n’eft plus çn ufage ti
France. Voyez fig. 20, 21 & 22, pi. VIII & /X *
Inflrumens de Mufique , tome 3 des gravures.
La figure 20 repréfente Tinftrument entier vs
en deffous; la fig. 21, le corps de Tinftrument |
en deffus; & la fig. 22, Tanche féparée.
fegvù dans tous les tons , fans être défagréable à
iffeille. (E fa i fur la Mufique.)
I Flûte de tambourin ou à trois trous.
' fc’eft une efpèce de galoubet qui n’a , comme
onLvient de le dire, que trois' trous, deux du
c.Mé de la lumière, & un du côté oppofé. Malgré
cefbetit nombre d’ouvertures , elle a l’étendue
d’ùne dix-feptième : voici fa tablature ordinaire.
9-©-®- -#— ^ —c»-o
—Qr-®-©-0 ■ ©—0—©~0-
Calandrone.
.Les trous que nous avons marqués comme bouchés,
ne le font pas tous exactement ; c’eft le
plps ou moins qu’on y laiffe d’ouverture , avec
la [quantité de vent, qui donné la différence des
La calandrone eft une efpèce de chalurneauL - fciis. . _ . . .
deux clés , en ufage parmi les payfans Irai,.b c«. faute de l’itt de la pre-
Cet inftrument eft troué comme,1a flûte , & | nSiere |o ftave ail fo l, parce que mcettttAe première octave
ne peut s’exécuter en entier ;- au lieu qu’on
exécute fans interruption tous, les tons compris
depuis le fo l de la première o&ave jufqu’au fol
df la fécondé, & depuis ce fol jufqu’à Yut.
[Il y a dès hommés qui fe fervent de cette flûte
fijhabilement , & qui en connoiffent fi bien-les
diffère ns fauts, qu’ils en tirent fans, peine jufqu’à
T|tendue d’une vingt-deuxième.
lombarde.
« L a lombarde eft le nom vulgaire d’une autre
flûte à trois trous.
I K e t t e flûte effectivement n’a que trois trous ;
c|jui par où on l’anime , celui de la lumière, &
celui du pavillon. On couvre celui par où on 1 embouche, d’une cannepin de cuir fort délié. On
P|ut concerter avec la jombarde, quand on en a
plufieurs de différentes grandeurs proportionnées.
ü S
deux reffo.rts à l’embouchure, qui, étant preilesB
rendent deux fons diamétralement oppofés. I
On joue de la. calandrone comme de la fiute, nffi -
on n’en tiré qu’un fon enroué & peu agréable. I
Galoubet.
Le galoubet eft la plus perçante de toutes f l
efpèces de flûtes, puifqu’elle eft deux octaves pfl
élevée que la flûte traverfière , & une oftave f l
deffus de la petite flûte.
Son étendue n’eft pas fi corifidérable que cel®
de la petite flûte.
Cet inftrument ne donne pas f i bémol aigfl
mais il eft à remarquer, qu’il eft le feul inftrumefl
à vent qui fépare un fon en trois , puifqu’ii doni®
le mi bémol, le mibéquarre, & le mi dièfe. I
Les tons les plus favorables à çet inftrunient|B
font ceux de ré majeur , la majeur & mineur B
fo l & ut majeurs, & mi naturel \ majeur ou ®’l
j ‘.neur. * -
Quand le galoubet eft accompagné de la caiWg dmoife à fix trous, fermée par un tampon
du tambourin de Provence , il ne faut pas cher-j ^ «ans fa partie fupérîeure. Ce tampon ne laiffe
cher à les accorder enfemble , parce que le i°| fort petite ouverture qui fert d’embouchure
de la caiffe n’eft pas âffez déterminé pour cebyg *a uute, _
mais s’il eft accompagné du tambourin à Cordesl
I N S
Flûtes des Nègres.
Les flûtes ou flageolets des NègreS ne font la
plupart que des rofeaux percés , & chaque flûte
ne donne qu’un ton : cependant , on trouve des
figures de flûtes percées de plufieurs trous latéraux
, comme nos flûtes à. bec; ce qui femble contredire
ce qu’on vient de rapporter , d’apçès la
plupart des voyageurs.
Dans le royaume de Juida, les flûtes font des
cannes de fer percées dans leur longueur , &
n’ayant qu’un trou latéral; leur fon eft très-aigu.
Dans le même royaume , ils fe fervent encore
d’une efpèce de flûte très-fingulière ; c’eft un cylindre
de fer d’un pouce de diamètre , qui tourne
en fpirale. autour d’un bâton, & qui eft couvert
à l’extrémité. Le fommet du bâton -eft orné d’un
coq de cuivre, & l’embouchure eft du côté oppofé.
Flageolet.
Il y a deux fortes de flageolets; l’un qu’on appelle
le flageolet, d’oifeau ; & l’autre , le flageolet
gros.
. . Le flageolet d’oifeau eft le plus petit : il eft côni-
pofé de deux parties qui fe féparent ; Tune qui
eft proprement le flageolet, çompofée de la lumière
& du, canal percé de trous ; l’autre qui eft
un porte-vent, formée d'un petit tuyau & d’une
cavité aft'ez confidérable -, où Ton enferme une
petite éponge qui laifle paffer l’air & qui retient
l’humidité de Thaleine. Voyez fig-1 6* d, pi. VIII
& IX des Inflrumens de Mufique, tome 3 des gravures
, ce flageolet affemblé , fes parties fé-
parées.
Le gros flageolet ne diffère du précédent, qu’en
ce qu’il n’a point dé porte-vent, qu’il eft à. bec,
& tout d’une, pièce. Voyez fig. 7 , même planche.
Ces flageolets ont l’un 8c l’autre la même tablature
; & tout ce que nous allons dire leur eft commun
, excepté que les fons du flageolet d’oifeau
font plus légers, plus délicats, ont moins de corps,
& s’écoutent avec plus de plaifir. Il eft appelé
flageolet d’oifeau , parce qu’on s’en fervoit pour
fifner les ferins’, les linotes & autres ôifeaux , avant
qu’on eût la ferinette, qui eft moins parfaite, mais
qui épargne beaucoup de peine. ^
Le flageolet a fix trous ; le fécond , le troifième,
|è quatrième, & le fixième font deffus, du même
côté que la lumière; lé premier & le cinquième
font deffous, ou du côté oppofé à la lumière. Le
premier trou & le dernier ont deux caractères : le
premier peut être confidéré comme le dernier ,
en paffant de l’aigu au grave ; & le dernier peut
être confidéré comme le premier, en paffant du
grave à l’aigu.
Pour boucher les fix trous , il fàüt que la main
gauche bouche le premier, le fécond, le troifième,
& le quatrième.
La main droite bôuche les deux autres trous
. avec le pouce 8t l’index,.
N i]