
glesdes pieds, & par des taffeauxqui y font attachés.
On pratique à- droite fur le coté du liège ,
un petit efpace qui fe ferme d’une petite planche
fervant de couvercle. La lunette de ces lieges^ doit
être faite de quatre pièces affemblées à, bois de
fil , dont les arêtes intérieures font bien arrondies,
1 ,
On a encore imaginé des chaifes faites a L exemple
des lieux à l’angloife. Ces chaifes font com-
pofèes d’un fiège plein & d’un dofiier de trois à
quatre pouces d’èpaiffeur , dans lequel eft un re-
fervoir de plomb qu’on remplit d’eau. Au bas de
ce rèfervoir eft placé un tuyau qui communique
à une main, laquelle , lorfqu on la fait tourner ,
donne paffage à l’eau. Cette eau entre dans un
autre petit tuyau nommé flageolet, qui tient avec
la main & tourne avec elle, de manière que l’eau
n’en fort que quand le bout de ce tuyau eft exactement
au milieu de la lunette.
Des Lits.
Il y a des lits de différentes formes, & qui ont
en conféquence diverfes dénominations. Les lits
à la françoife font compofés de deux parties principales
; (avoir, le bois de lit ou couchette , qu’on
appeloit autrefois châlit, & du dais , autrement dit
ciel, pavillon, ou impériale.
Le bois de lit ou couchette eft compofé de quatre
pieds, de deux pans ou battans, de deux traverfes
, & d’un chevet ou doflier.
Le dedans du lit fe garnit de deux façons différentes.
La première admet fept barres ou goberges,
lefquelles entrént en entailles dans les pans & les
affleurent en deffus.
Au deffous de ces_ barres font placées deux autres
beaucoup plus fortes , qu’on nomme barres
d’enfonçures, lefquelles entrent de neuf lignes do
profondeur au plus dans la traverfe de devant,
& en entaille dans celle de derrière.
La fécondé manière de garnir les lits eft d y
mettre un châflis , qu’on garnit de fangles. Ce
châflis eft compofé de deux battans , de deux traverfes
, de quatre éçharpes , & au milieu dune
traverfe , laquelle doit être d une forme creufe en
deffus, afin que la fangle ne porte pas , & qu elle
puiffe même ployer fans rencontrer la barre ou
traverfe du milieu. On doit avoir la même attention
pour les écharpes , qu’il faut creufer de
même, ou faire défaffleurer d’environ deux lignes
le deffus du bâtis.
Les châftis fanglés doivent entrer dans le bois
de lit , & font portés par dés taffeaux qu’on y
rapporte fur les battans ou.pans, & fur les traverfes
: on peut aufti les ravaler de cinq à fix
lignes fur l’épaiffeur , pour réferver la portée du
Il eft bon de mettre en deffous de ces châflis
une ou deux barres à queue, pour retenir 1 écart
des deux pans.
Les bois de lit ont ordinairement fix pieds de
longueur fur quatre de largeur. Il y en a dont la
largeur eft de quatre pieds & demi à cinq pieds.
On fait même pour les grands appartenons, des
lits qui ont depuis cinq jufqu’à fept pieds de large,
fur fept & même huit pieds de long.
Ces lits font fuppofés faits pour coucher deux
perfonnes : ceux à une feule perionne ont depuis
deux pieds & demi jufqu’à trois pieds & demi de
large , fur 6 pieds de long.
Les pieds de lit ont ordinairement trois pouces
de groffeur, fur deux pieds deux à trois pouces
de hauteur, ceux de devant; &>deux pieds neuf
à dix pouces , ceux de derrière : les pans & les
traverfes ont trois pouces à trois, pouces & demi
de large , fur un pouce & demi d’épaiffeur au
moins,, lorfqu’ils doivent recevoir des goberges,
& deux pouces lorfqu’ils font ravalés pour recevoir
un châftis.
L’affemblage des pans & traverfes dans les pieds
fe place à huit ou neuf pouces du bas en deffous
du pan, d’après lequel on y fait tourner une ef-
pèce de baluflre ou quelque autre ornement.
Au deffus de l’affemblage des pieds de devant;
on creufe l’angle intérieur du pied en forme de quart
de cercle , en lui laiffant douze à quinze lignes de-
paiffeur fur le devant; ce creux fert a placer 1 angle
des matelas.
Lés pieds de derrière s’élégiffent au deffus de
l’affemblage, à quinze ou feize lignes d epaiffeurj
& cet élégiffement doit être terminé en forme de
doucine (impie, en obfervant pourtant d’y laiffer
environ un pouce de bois plein, du commencement
de cette doucine au deffus de laffemblage,
afin que le deffus de la' mortaife ne foit pas fu-
jet à s’éclater;
Les lits fe montent ordinairement à vis ; & ces
vis paffent au travers du pied pour venir joindre
leur écrou , qui eft placé dans le pan au milieu
de fa largeur.
On commence par percer le pied au milieu de
l’affemblage, avec une mèche de cinq a fix lignes
de diamètre. Enfuite on affemble le pan dans le
pied , & on le perce à la profondeur de fept à
huit pouces au moins avec la même mèche , en
la paffant par le trou déjà fait au pied ; on dèfaf*
femble alors le pan, & à trois pouces environ de
l’arrafement , on y perce une petite mortaife ƒ
bois de traverfe de la largeur & de l’épaiffeur de
l’écrôu , en obfervant de ne la pas faire descendre
plus profond qu’il ne faut , pour que l’écrou le
trouye vis-à-vis le trou percé-dans le pan.
Lorfque la mortaife eft percée , on y ajufte
l’écrou , & on y fait entrer la vis pour voir u
elle tourne aifément. • , _ |
On affure l’écrou des deux côtés, s’il a un peu
de jeu, ce qu’il faut cependant éviter ; enfin, on
bouche le devant de la mortaife avec un coin a
colle , qu’on met ordinairement à. bois de bout,
pour plus de (plidité. On
On ne met des vis qu’aux affemblages des pans.
Quant aux traverfes , on les cheville. Les pieds
de derrière font chevillés avec le doflier, qui ordinairement
a dix à douze pouces de largeur, &
deux tenons.
Les vis à tête ronde font préférables, parce
qu’outre qu’elles font plus propres quelles autres ,
elles n’ont pas autant de faillie.
Les affemblages des lits doivent être très-juftes,
fur-tout ceux des traverfes.
Les tenons des pans doivent être très - courts,
quinze lignes étant fuffifantes pour que la mortaife
deftifiée à les recevoir ne paffe pas dans celle
des traverfes.
Quand les lits à la françoife font à colonnes,
c’eft-à-dire, que les pieds portent le dais ou ciel
du lit, on les élégit d’après l’affemblage des pans,;
& lorfqu’ils font très-hauts , il eft à propos d’y
mettre une écharpe de fer par le bas, qui en empêche
l’écart.
Le haut de ces pieds ou Colonnes eft ordinairement
garni d’une broche de fer deftinée à re^
cevoir le châflis. Quelquefois le bout de cette
broche eft taraudé pour recevoir un écrou , lequel
retient le châftis en place. On a foin aufti de garnir
le haut de la colonne d’une yirole de fe r , pour
l’empêcher de s’éclater.
Il eft convenable que tous les affemblages des
lits à colonnes foient montés à vis , afin qu’on
puiffe les démonter tout-à-fait. Dans ce cas , on
fait palier les vis les unes fur les autres,- celles
des pans par deffus celles des traverfes.
Le doflier des lits à colonnes fe place derrière
les pieds , par le moyen de crochets & de pitons
qu’on y met. Cependant, il vaut mieux attacher
fur les faces intérieures des colonnes, des
coulifles dans lefquelles on fait entrer le doflier,
qu’on arrête toujours avec des crochets pour empêcher
l’écart des colonnes ; & au deffus , on place
des chantournés, lefquels y font retenus par des
clefs & par des barres qui, étant attachées derrière
, paffent dans des chappes de fer placées vers
le milieu du doflier.
Ces chantoùrnés fe font de fapin pour être plus
légers, & font revêtus d’étoffe par le tapiflier. En
général , toutes les arêtes des bois employés doivent
en être bien arrondies , . afin qu’elles ne blef-
fent pas les mains , & qu’elles ne déchirent pas les
étoffes. 1
On monte quelquefois lès lits fur des roulettes
tournantes à pivot. Ces roulettes ont environ cinq
pouces de diamètre , & fept pouces de hauteur du
deffous de la boîte dans laquelle leur tige entre
a pivot. Çe font les menuifiers qui placent ces rou-
1 (fttes fous les pieds des lits ; & pour cet effet,
ils y percent des trous d’une grandeur capable de
contenir la boîte de la roulette. Quand la boîte
e« ajuftée , on arrête fa platine fur le pied avec
des vis.
Il y a des roulettes nommées à la polonoife,
Arts 6* Métiers, Teint IV% Partit LU
lefquelles font plus compliquées que les premières,
mais plus commodes , parce qu’étant plus
grandes & plus courbées que les autres , elles
roulent & fe retournent plus aifément : ces roulettes
tîe fe pofent pas fous les pieds du lit, mais
on les attache diagonalement fous les pans & les
traverfes, avec de bonnes v is , en obfervant de
les placer de manière qu’elles puiffent tourner autour
d’elles-mêmes fans toucher à l’angle intérieur
du pied. Un autre avantage de ces roulettes à la
polonoife , c’eft qu’elles n’élèvent pas les pieds qui
femblent alors pofer fur le plancher.
Les bois de lit fe font de chêne ou de hêtre ,
& pourroient être de noyer.
Les ciels des lits à la françoife, appelés aufti
pavillons ou impériales, font ordinairement garnis
d’étoffe.
Leurs bâtis doivent être légers & folides. Ils
font ordinairement compofés de deux battans &
de deux traverfes d’environ deux pouces & demi
de largeur fur un pouce d’épaiffeur, lefquels font
affembiés carrément. La largeur du châflis eft
dérerminée par celle du lit , d’après laquelle on
la fait plus ou moins excéder, félon que le lit
eft à colonnes ou bien à l’ordinaire.
Si le lit eft difpofé pour avoir de doubles rideaux
& des eantonnières, il faut forcer la largeur
du châflis, enforte que du dedans de la colonne
il y refte environ un pouce & demi de largeur,
ce qui eft nèceffaire pour placer ,urie tringle , afin
que le rideau puiffe tourner aifément , & qu’il
refte environ un pouce en dehors de la colonne,
de forte que la pente du lit paffe aifément par deffus
là cantonnière.
Si les lits à colonnes n’ont pas de eantonnières ,
& fi les rideaux paffent par deffus les colonnes,
on fait affleurer le dedans du châftis au dedans
de cês colonnes, & on porte toute la largeur en
dehors, afin d’éloigner les rideaux du lit le plus
qu’il eft poflible.
Lorfque les lits n’ont pas de colonnes, on dé--
termine la largeur du châflis, en augmentant deux
pouces ou deux pouces & demi au pourtour de
la grandeur du bois de li t , de manière que la tringle
qui porte les rideaux foit affez écartée du lit
pour que les rideaux tombent d’aplomb.
Les ciels font Couvent compofés de deux châflis-,
lefquels forment en dedans comme une vouffure ,
foit en pente, foit en arc.
Dans l’une ou l’autre manière, ces châflis font
foutenus par des montans placés de diftance en
diftance pour porter l’étoffe, & affembiés à tenon
& mortaife dans les deux châflis, quand les montans
font droits ; ou bien à tenon dans le châflis
du bas & en entaille dans le châflis du haut ,
quand ils font d’une forme creufe.
Ces montans fe placent ordinairement à un pied
de diftance les uns des autres, tant fur les battans
que fur les traverfes, fans en mettre dans les an-
gles,
S s s s