
font évidée s,foit que leur partie fupérieure foit I
terminée en rond’ou en retour d'équerre.
• La largeur des tables en fer à cheval eft ordinairement
de trois pieds fur une longueur proportionnée
au nombre des couverts.
Les tables font portées par des tréteaux , ou
par des châffis arrêtés en deffous avec des charnières*.
Les diverfës parties qui compofent les tables
en fer à cheval,- font affemblées à rainures & ’
languettes, & avec des clefs. On peut auifi met- I
tre par deffous les joints des crochets de fer
plat qui les empêchent de s’écarter.
Les petites tables nommées tables de lit, ne font
autre chofe qu’une planche de douze à quatorze
pouces de largeur fur vingt à vingt-deux pouces
de. longueur, au milieu de laquelle on fait une
échancrure en creux d’environ deux à trois pouces
de profondeut fur un pied de longueur.
Cette échancrure fert à placer le ventre de ceux
qui, étant dans le lit , font ufage de ces tables,
dont les bouts font emboîtés & foutenus par de
petits pieds de trois à quatre pouces de haut,
ou par deux petites planches évidées par le milieu.
Ces tables de lit fe font ordinairement en
bois de noyer de cinq à fix lignes d’épaiffeur.
Les tables dites ferrantes, font d’une forme
carrée ou ronde , ou même .triangulaire für leur
plan, de deux pieds au plus de hauteur , fur un
pied de largeur.
La partie fupérieure de ces tables eft faite en
forme de boîte , découverte en deffus de fix pouces
de profondeur, dans laquelle on place un caif-
fon de bois revêtu de plomb ou de fer blanc,
où l’on met de l’eau pour rafraîchir les bouteilles.
Le deffus de cette boîte peut fe fermer avec
deux portes lefquelles étant ouvertes, laiffent
jouir de l’intérieur du caiffon.
Au deffous de la' boîte qui renferme le caiffon,
il y a deux ou trois tablettes à cinq ou fix pouces
de diftance l’une de l’autre, fur lefquelles on
pofe des affiëttés.
Qn fait aulfi de ces tables fervantes pour prendre
le café ou des rafraîchiffemens. Ces petites
tables font quelquefois revêtues de marbre de
deux à trois lignes d’épaiffeur, appliqué fur un
autre fond de bois mince ; & quelquefois il fe
fait en placage, & le plus fouvent en,bois uni.
De toutes les tables a jouer, celle de billard
exige le plus d’attention de la part du me-
nuifier.
Un billard eft compofé d’une table proprement
dite , & de fon pied.
Le pied eft un bâtis compofé de douze pieds
ou montans de trois pouces carrés de groffeur ,
difpofés fur trois rangs , & de plufieurs traverfes
tant du haut que du bas , fervant à entretenir
ces pieds les uns avec les autres.
Un pied de billard bien fait , doit être affetn-
blé avec toute la précifion poflible ; mais il faut
encore qu’il foit difpofé de manière qu’on puiffe
le démonter facilement , & qu’étant monté, les
différentes traverfes foient conftruites de façon
que l’enfemble du pied ne foit fufceptible d’aucun
ébranlement. Il faut fur-tout prendre garde
que les traverfes ne foient pas compofées de pièces
coupées à la rencontre des pieds du milieu,
parce que, lorfqu’elles viennent à fe défaffembler, J
rien ne peut en retenir l’écart.
La grandeur ordinaire des billards eft de onze
à douze pieds de longueur pris du dedans des bandes
, fur une largeur égale à la moitié de leur
longueur, toujours prife du dedans des bandes.
On fait aulfi des billards plus petits, mais rarement
plus grands.
Leur hauteur doit être de deux pieds fix pouces
du deffous des bandes , c’eft-à-dire , du deffus
des pieds, ce qui en donne la longueur totale
; à moins qu’ils ne foient fcellès dans le plancher
, ce qui alors oblige d’augmenter la longueur
des pieds de fix pouces au moins.
Les pieds ont, comme on vient de le dire, trois
pouces de groffeur, & font ordinairement tour? I
nés, entre les traverfes, en forme de colonnes droi-
tes ou torfes , & quelquefois ornes de differens
contours.
Les traverfes du bas font d’une épaiffeur égalé
à celle des pieds , fur deux pouces à deux pouces
& demi de hauteur, & s’affemblent dans les
pieds à environ fix pouces du nud du plancher.
Les traverfes du haut ont quatre pouces de
largeur fur quinze lignes au moins .d’epaiffeur ,
du moins pour celles du pourtour, un pouce fuf*.
fifant pour. celles du dedans.
Les traverfes du haut au pourtour, font d’une
pièce fur leur longueur, & s’affemblent à tenon
& mortaife dans les pieds des angles, avec lel-
quels celles des bouts font chevillées, & celles des
côtées arrêtées avec des vis.
Les autres pieds s’affemblent à tenon & mor* |
taife dans ces traverfes, & le refte de leur épaif |
feur paffe en enfourchement par derrière, en ob?
fervant de ralonger, à l’arrafement du devant, une
barbe de la largeur de la moulure qui eft poul*
fée fur ces traverfes.
Les traverfes du haut de l’intérieur du îpisû
s’affemblent à tenon dans les pieds ou montans
du pourtour; & l’on doit faire paffer les deux intermédiaires
de toute la largeur du billard, ^
pratiquant dans le pied du milieu un enfourche*
ment de la moitié de la largeur de la traverle»
à laquelle on fait une entaille en deffous de n
largeur du pied, moins trois lignes de chaque cot
que cette traverfe entre dans le pied , tant fur
paifléur que fur la largeur. %
C e s t r a y e r f e s , ainfi d’u n e fe u le p i è c e > 1
très-commodes pour les billards qui, comme Celui
dont il eft ici queftion , fe montent à vis.
Les autres traverfes du haut de l’intérieur du
pied du billard s’affemblent à tenons à l’ordinaire.
Les traverfes du bas ne peuvent point, ainfi que
celles du haut, être de toute la longueur & de la largeur
dubillard tanta l’extérieur qu’à l’intérieur, d’autant
qu’elles n’affleurent pas l’extrémité des pieds;
niais comme elles font d’une épaiffeur égale à celle
de ces derniers, on peut y faire un affémblage double;,
ce qui rend l’ouvrage très-folide.
Quant aux pieds du milieu , comme ces affem-
blages doubles pourroient empêcher de faire les
tenons affez longs , on fait paffer juqu’au milieu
des pieds les tenons de celles qui font au-
deffous de celles du haut, qui vont de toute la
largeur du billard , & on ne donne aux autres
que fix à huit lignes de longueur de tenon , ce
qui’leur eft fuffifant;de même qu’aux bouts de
celles qui font chevillées au milieu, & qui reçoivent
des vis à leurs extrémités : ces vis doivent
paffer au milieu de la largeur du pied, &
conféquemment entre les deux affemblages.
En général les pieds; de billards doivent fe
faire de bois de chêne très-fec; il en eft de même
des montans & de toutes les traverfes du haut.
On doit aulfi donner de la refuite en contre-haut
aux chevilles de ces traverfes, pour ne point les
empêcher de faire leur effet.
Comme il eft poflible que le niveau d’un billard
fe dérange par l’affaiffement du plancher, on
remédie à cet inconvénient en callant les pieds
quife trouvent trop courts , ou en rognant les autres
, ce qui eft un • affez mauvais expédient.
Il vaudroit’ peut-être mieux placer fous chacun
des, pieds du billard des vis qui entraffent
au milieu de la groffeur du pied, & dont la tête
fut excédente en dehors , de forte qu’en les faifant
tourner , on pût, par leur moyen, hauffer ou
baiffer le billard autant qu’il feroit néceffaire.
Ces vis doivent avoir cinq pouces de longueur
au moins fur fix lignes de diamètre, & entrer
dans un écrou à lanterne, afin que leur tarau-
dage fe fatigue moins. Leur collet fera d’une forme
exagone, pour donner de la prife à la clef,
& être furmonté par un bouton, afin qu’il y ait
moins dé frottement fur le plancher.
Pour les autres vis qui fervent à monter le
pied d’un billard , on les fait, foit à têtes carrées ,
ou à têtes rondes en faillie ; mais la meilleure
forme eft à têtes plates, lefquelles entrent dans le
bois, au nu duquel elles affleurent.
Ces fortes de vis fe ferrent avec des clefs à deux
branches faites exprès , .dont les extrémités entrent
dans deux trous percés dans la tête de
la vis.
Le deffus d’un billard eft compofé de la table
proprement dite, & des bandes qui l’entourent
& lui fervent de cadre, comme de couronnement
au pied.
La table eft une -efpèce de parquet arrafé, compofé
de battans de traverfe affemblés à tenon &
mortaife à l’ordinaire, & de panneaux affemblés
dedans à rainures & languettes. Ces tables font
tout unies , mais doivent être d’une conftruc-
tion parfaite. On fe fe r t, pouf les dreffer lorf-
qu’elles font affemblées, d’une varlope de trois,
pieds & demi de longueur au moins, qu’on fait
aller de tout fens.
On doit choifir un bois très-fec , fans noeuds
& fans aucune dèfeûuofité , & bien éprouvé à
un air modéré.
Les bâtis des tables de billard doivent avoir
un pouce d'épaiffeur au. moins, fur trois à quatre
pouces de large pour ceux de rempliffage.
Quant à c,eux du pourtour, ainfi que les deux
; battans & les traverfes des bouts , il faut qu’ils
1 ayent affez de largeur pour qu’il y refte un demi-
I pouce âu moins de bois plein en dedans d’après
I ; le .creux de la bioufe, qui eft. percé perpendiculairement
au deffous de l’intérieur de la bande,
& qui ordinairement a trois pouces de diamètre, qui
donne environ cinq pouces de largeur au battanr.
Les bloufes , au nombre de fix, trois de chaque
côté, defeendenr en contre bas de la table d’envi-,
ron quatre pouces, de forte qu’on efl obligé d’é-
chancrer les pieds à l’endroit de ces bloufes, dont
le pourtour, d’après les pieds & le deffous de la
table , eft fermé par un petit caiffon de bois mince.
Le rempliffage des tables doit fe faire en liai—
fon, c’eft-à-dire, qu’il faut qu’il y ait alternativement
des traverfes longues & des courtes, &
que les longues foient à côté des bloufes,
afin qu’étant chevillées , elles retiennent l’écart
du tout , & foulagent l’affeinblage de celles placées
à l’endroit des bloufes , lefquelles coupent
une partie de l’affemblage.
On doit encore avoir foin, en faifant la divx-
fion des panneaux fur la longueur de la rable,
qu’il fe trouve une traverfe au-deflus de celle du
pied, afin que la table porte mieux.
Les panneaux de la table d’un billard doivent
être d’une épaiffeur à peu près égale à celle des
bâtis.
On à foin de mettre les bâtis d’épaiffeur, afin
qu’ils portent également fur toutes les parties du
pied. '
La table d’un billard s’attache avec des vis fur
le pied , avant de la garnir, de fon tapis.
On pourroit fubftituer à ces vis fur le pied y
des équerres de fer attachées au deffous de la table
, lefquelles s’arrêteroient avec des vis en dedans
des traverfes du pied.
Les bandes d’un billard failliffent au deffus de
la table d’environ deux pouces. Ces bandes font
ornées de moulures far leurs parties extérieures,
& portent à feuillure fur le bord de la table, fur
laquelle on les arrête avec des vis placées de