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pour le deflus ; 8c s’il n’y a point d entre f o l , on
remplit le cintre par un panneau de menuiferie avec
plus ou moins d’ornemens.
On pratique quelquefois dans le milieu du deflus
de porte une petite croifée ronde ou^ ovale.
Lorfque le plafond de la porte va jufqu en haut
du cintre , on peut, au lieu de croifée, mettre un
rond ou un ovale dont les moulures 6c les champs
régneront avec ceux de la porte. ^
Les vantaux des portes cocheres font ordinairement
compofés chacun d’un gros bâtis, au haut
duquel eft un panneau faillant que 1 on appelle
table (Tattente , 8c de deux guichets dont l’un eft
dormant & l’autre mobile.
Il eft inutile d’obferver que. l’épaifleur des gros
bâtis des portes cochères doit etre proportionnée
à leur hauteur. .
Les battans qui portent le guichet dormant
doivent être rainés fur leur champ ; la largeur de
la rainure doit être le tiers de lépaifleur du
^ guichet. , . x • 1
La traverfe au deflus du guichet doit etre rainée
de même. On ne fera point de rainure pour celle
du .bas. .
Il faut mettre dans les guichets & les battans
de bâtis une clef fur la hauteur aux plus^ petites
portes , & deux aux grandes, d’une largeur & êpaif-
feur fuffifantes pour retenir l’écart des battans &
empêcher la porte-de fléchir.
Le guichet ouvrant doit être traite de meme que
le dormant, excepté qu’à la place des rainures,
on y fait des feuillures d’un pouce de profondeur.
On remplit l’efpace qui refte entre le deflus du
guichet 8c le .haut de la porte de différentes manières
, en y pratiquant des tables faillantes, des
cadres renforcés, des ctofettes, des panneaux ».des,.
moulures. & d’autres ornemens.
Les affemblagës des gros bâtis doivent avoir
d’épaiffeur le tiers au plus de celle des bâtis, en
obfervant que leur force eft principalement fur leur
largeur. IL faut fur-tout avoir grand foin qu’il ne
refte aucun vide entre les affemblages. On . arrondit
les arrêtes des battans des rives , afin qu’elles
ne nuifent point à l’ouverture de la porte ; & 1 on
forme ordinairement une baguette méplate fur le
battant du milieu de la. largeur de la feuillure ou
de la noix. v
Quant à l’ouverture des portes cocheres, on
eft indécis s’il faut faire la feuillure en parement
au vantail dormant ou bien à celui qui porte le
guichet ; cependant lorfque les portes font ferrees
d’efpagnolettes, on eft bien obligé de faire la feuillure
en parement au guichet dormant, parce qu’il
eft très-rare qu’on la pofe fur le vantail qui porte
le guichet, ce qui n’eft pourtant pas fans exemple.
Il paroît préférable de faire l’ouverture du milieu
des portes cochères à noix , parce qu’il n’y a plus
alors de difficulté pour la ferrure, & que par ce
moyen, les deux vantaux tiennent mieux enfemble,
& font beaucoup plus clos.
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Les guichets font compofés d’un bâtis, d’un
parquet par le bas, 6c de cadres & de panneaux
par le haut : leur èpaiffeur doit égaler celle qui
refte d’après la feuillure ou les. rainures des gros
bâtis.
Les cadres s’affemblent à tenons & mortaifes
que l’on fait doubles à, ceux d’une èpaiffeur confi.
dérable ; & l’on y met, pour plus de folidité, des
clefs fur leur hauteur pour les tenir avec les bâtis,
Les panneaux fe joignent à plat- joint, a v e c des|
clefs que l’on met au nombre de deux ou trois furl
la hauteur , & entre lesquelles on rapporte -des j
languettes qui doivent être très-minces.
Le pourtour eft orné de plates-bandes plus oui
moins larges à proportion de la largeur du cadre,
c’eft-à-dire , depuis un pouce jufqu’à un pouce &|
demi , 8c d’une faillie proportionnée à la largeur,!
Les planches qui compofent les panneaux feront
étroites autant qu’il eft poflible, afin d etre moins
fujettes à fe tourmenter ou à fe fendre étant expo-
fées au grand air. ■
Le bas des guichets eft communémènt revêtu
d’une table faillante nommée parquet ^ que l’on
fait, foit en planches jointes enfemble à rainures
8c languettes, foit d’affemblages à panneaux arrafés
comme les parquets des appartemens.
Les parquets s’attachent ordinairement , fur les
guichets avec des v is , ou mieux on les f a it entrerI
en embreuvement dans les battans & les traverfesI
des guichets.
Des portes charretières. -
Ces portes font peu fufceptibles de décorations,
mais de folidité.
Elles font compofées, comme les autres portes;!
de gros bâtis & de guichets auxquels on met queM
quefois des parquets faillans.
La fécondé manière eft de faire ces portes comme
les autres, compofées de gros bâtis 6c de guichets,
lefquels font remplis par des montans de trois il
quatre pouces de large, 8t par des planches de
fix à huit pouces aufli de largeur, lefquelles font!
à joints recouverts fur ces montans : ces planches
montent de toute la hauteur, ou font féparées pari
une traverfe. • -
La troifième manière eft de les faire de plaît'
ches arrafées dans les bâtis. . ^ 1
Dans ces deux dernières manières , comme les
planches n’affleurent pas les bâtis par derrière,on
y affemble des traverfes ou barres difpofées dia*
gonalement ,-pour retenir la retombée de ces porte5.
Portes d’èglife & de palais.
Ces portes ne different des autres que parle111
grandeur 8c leur décoration.
Il n’eft pas d’ufage de mettre des parquets au
portes d’églife , par lefquelles il ne paffe pas ?
voitures, d’autant que les parquets ne font l*1
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que pour conferver le bas des portes, 8c non pour
leur fervir d’ornemens.
Les portes des palais étant extrêmement larges,
& n’étant pas conféquemment expofées au frottement
des voitures, ne doivent pas npn plus avoir
; de parquets.
On fait ouvrir ces portes de toute leur hauteur,
du moins autant que cela eft poflible; on n’y met
j point d’impoftes ni de tables faillantes , 6c on doit
arranger les cadres du haut conformes à fceux
I du bas ; on n’y fait point de guichet ; ou s’il y en
a, il faut éviter qu’il ait aucune forme apparente,
& le faire ouvrir dans le compartiment des cadres.
Ces portes font prefque toujours à double parement,
6c aufli riches en dedans qu’en dehors.
Des portes bourgeoifes ou bâtardes. •
On nomme portes bourgeoifes ou bâtardes, celles
qui n’ont qu’un vantail, 6c qui n’ont de largeur
’ que depuis' quatre pieds jufqu a fix au plus ; elles
font femblables aux guichets dès portes cochères,
tant pour la groffeur des bois , que pour leurs
formes 8c dimenfions. -
Quand ces portes ont au deflus de cinq pieds
de largeur, on fait un bâtis, lequel faille d’environ
deux pouces au pourtour de la b a y e , avec
une moulure fur l’arrête.
Lorfque ces portes n’ont point de bâtis, on
tient leurs battans de deux à trois pouces au moins :
plus larges d’après le champ , afin que cette largeur
ferve de battement.
Souvent on tire du jour par le haut de ces portes,
qui font deftinées à fermer une allée , ce qui fe
fait de deux manières.
La première eft de pratiquer dans le haut du
panneau une ouverture d’une forme ronde ou ovale,
ornée de moulures, 6c dont on remplit le milieu par
un panneau de ferrurerie.
La fécondé manière eft de mettre des impoftes
à ces portes aux trois-quarts de la hauteur de la
baye : l’on difpofe au deflus un panneau percé à
jour, dont les champs 6c les moulures tombentà-
plomb de celles de la porte.
On ne peut guère fe difpenfer de mettre des
parquets à ces fortes de portes.
Portes en placard.
On 'nomme portes en placard celles qui fervent
d’entrée aux appartemens, 6c dont les bayes font
revêtues de menuiferies.
Les chambranles de ces portes ont différentes
formes 6c profils, félon les Ouvertures des portes ;
& lorfque dans chaque appartement il y a plufieurs
pièces d’enfilade , on fait enfcrte que les ouvertures
s'alignent du milieu de chaque ouverture,
& foiènt égales en largeur 8c hauteur.
Les ouvertures des portes fur les. chambranles
fe font à recouvrement, à noix, ou à feuillure
à vif;
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Il faut obferver que l’on doit toujours pouffer
devant foi le vantail à droite d’une porte, lorfque
l’on entre dans un appartement, quand même 1 entrée
de cët appartement feroit à gauche. 3
On fait quelquefois dans les tres-grandes pièces
des portes en arcades, ayant foin qu’elles foient
fymétriques avec les arcades des croifees.
Il eft facile de remédier à l’inconvénient que
caufent fouventles différentes grandeurs des pièces,
6c par conféquent des portes des petits 8c"grands
appartemens. On ne fait ouvrir qu un vantail du
placard de toute la hauteur , lorfqu’il n’y a pas plus
de huit pieds de haut, 6c on laiffe 1 autre dormant.
Lorfque les vantaux des grandes portes deviennent
trop hauts, on les coupe a la hauteur de la
baye des petites pièces, 6c on rapporte une fauffe
traverfe par derrière.
Quand on ne veut pas couper le vantail , on le
fait ouvrir de toùte la hauteur, & on y rapporte
par derrière une traverfe flottee, laquelle , lorfque
la porte eft fermée, forme un placard du cote de
la petite pièce.
Des chambranles.
Les chambranles font des parties de menuiferie
dont on revêt extérieurement les bayes des portes,
6c qui reçoivent les ferrures des vantaux.
Si les chambranles font carrés ou d’une forme
bombée par le haut, on les affemble d onglets à
tenons 6c mortaifes, lefquels fe font dans les traverfes
ou emboîtures , afin que le bout des tenons
ne paroiffe point par le côté ; on y fait ordinairement
un enfourcheraient ou tenon double, afin de
les rendre plus folides. _
Quant aux épaiffeurs des chambranles , on leur
donne premièrement la faillie ou le relief necef-
faire ; plus, quinze à dix-huit lignes pour recevoir
les lambris , lefquels entrent dans les chambranles
à rainures 6c languettes. On termine le bas des
chambranles par une plinthe ou focle qui faille de '
quatre à cinq lignes fur la face 8c par le côté du
battant, 8c qui doit avoir de hauteur la largeur
du champ de la porte.
Des embrafemens des portes.
Les bayes des portes , tant par le haut que par
les côtés, font revêtus, de parties de menuiferie que
l’on nomme embrafemens ; on les fait d aflemblage
à grands ou à petits cadres, ou fimples félon la
richeffe des portes. t '
S’ils ne font pas affez larges pour être d aflemblage
, on les fait d’une feule pièce fur la largeur,
laquelle eft lifle ou ravalée. Ces embrafemens
entrent des deux côtés , à rainures 6c languettes ,
dans les chambranles.
L’ufage eft de leur faire des arriere-corps de
trois ou quatre lignes , d’après les chambranles , 6c
de iaiffer l’arrête intérieure du chambranle à vif.
O o o o ij