
ï îé I N S
L ’Smbouclnîfê de ces deux inftrumens eft û différente
, que les mufîciens cpii fe font exercés a ,
donner Ou les tOils aigits du les pltts graves, peu- ;
vent difficilement palier des uns aux autres.
Un côr de llx pieds eft à la quinte en bas de
celui qui n’en a que quatre-, & un cor de trois
pieds fonnera la quarte du fécond.
Ceux qui jouent de cét inftrument dans les concerts
, Ont des pièces de cuivre qui ^entrent les
.unes dans les autres, afin de mettre le cor dans
le ton qu’ils veulent, ,
Il y a des cors nouvellement inventes , qui
s’àlbftgent & fe raccourcirent à Volonté , & par
conféquent peuvent jouer dans tous les tons. 13e
cette manière ils jouent toujours comme s ils
jouoient en àt -, quoiqu’ils foie'nt dans un autre
tOIOn conçoit que plus cet infiniment eft dans
un ton élevé, moins il doit avoir d’étendue.
Pour employer un premier cor dans les tons
mineurs, il faut que le fécond foit dans le ton
du morceau qu’on joue , parce que ce qu il fait
le plus fouvent, c’eft la tonique & la dominante
qui font également majeures & mineures.
Le premier cor doit être à une tierce au def-
fus du fécond. Ainfi ,
En fo l mineur, le premier cor doit être en f i
bémol, & le fécond en fol.
En ut mineur, le premier cor doit etre en mi
bémol, & le fécond en ut. Il en eft de même des
autres, ' A
On peut fe fervir des cors du meme ton que
celui des morceaux que l’on exécute; mais alors
ion ne peut employer la tierce fans mettre le poing
dans le pavillon, afin de bailler le ton.
Les cors ne doivent êtuè employés pour les
fo lo , que dans les tons de ré, de mi bémol, &
de faf , . , .
Les autres ne font bien placés qu en fymphome.
Les cors dits à Vangloife, font avec des coulifles
qui fervent à alonger ou à raccourcir la totalité
du cor, & par ce moyen a s accorder facilement
dans tous l'çs tons avec les autres inftrumens de
gnufique,
Grandeur des cors en dijfêrens tons.
Si graye, doit avoir dix-huit pieds fix pouces»
So l, dix pieds huit pouces.
Ut en haut, huit pieds, & les autres à proportion,
Qn leur donne des formes différentes, moyennant
le plomb fondu que l’on jette dans les bran- I
ches qui fe font de différentes longueurs, Sc qui |
doivent être bien polies en dedans, d abord pour I
la pureté du fou, enfuite pour retirer plus faci- |
lement le plomb en le faifant fondre doucement I
à un feu de forge.
11 eft indifpenfable à un compofiteur de con- ■
noltre l’étendue commode d’an cor-de-chaKe, & ■
les tons qu’en peut tirer tout homme qui en donne |
fans être fupèrienr, parce que cet inftrument eft I
d'une grande expreffion , quand il eft employé a I
propos, & parce qu’un compofiteur doit toujours I
s’attacher à faire une mufique facile a exécuter. I
Nous allons donc expliquer tout ce que Ion peut ■
& doit attendre d’un cor-de-chaffe médiocre.
L’étendue ordinaire du cor eft de trois octaves, ■
à compter depuis 1’« qui eft à l’umffon des baffes ■
du clavecin, bu du huit-pieds ouvert de 1 orgue, ■
à-l’ar qui eft trois oftaves plus haut.
Dans la première oftave, le cor donne outre I
le fon principal ut, fa quinte fol ; dans la fécondé I
oâave , on trouve l ’accord parfait u t, mi, Jol; ■
enfin, dans la troifième, le cor donne toute le - |
chelle diatonique ut, re , mi, fa , Jol, la , mm |
mais il faut remarquer que le fa du cor-de-chaffe I
eft naturellement un.peu trop haut, & le /a trop ■
bas, & que ce n’eft que par 1 art que le muficien I
parvient à donner le fa & le la jutte.
Outre ces tons, le cor en donne encore: plu-1
fleurs autres, fuivant le plus ou moins d habileté I
de celui qui en joue. ' I
Naturellement le cor a cinq oftaves complettes I
d’étendue, c’eft-à-dire, une plus baffe & une plus I
haute que les. trois que nous venons d indiquer,!
mais il eft très-difficile de les <JonIJer- . , I
L’étendue véritable-du cor-de-chaffe eft dont!
depuis l’at à l’umffon du feize-pieds ouvert de!
l’orgue , jufqu’à \'ut cinquième oftave du pre-1
Dans la première & dans la dernière oélave, I
le cor a tous les femi - tons ; mais il eft rare, ou I
plutôt impoffible, que le m êm e muficien qui donne I
les fons les plus graves , puiffe aufii donner I
plus hauts.
Voici l’étendue complette du cor. • I
Les rondes indiquent les fons faciles, K qn I
tout muficien peut employer fans fcrupule I
blanches indiquent les fons un peu plus difficiles,
& qui demandent un homme bien maître de 1 I
inftrument ; enfin , les noires indiquent les ions
tout-à-fait difficiles, & qui ne peuvent etre tout
nis que par un très-habile muficien,
: Remarquez encore que fe f i b du cor-de-chaffe,
eft un peu plus bas que le f i b ordinaire.
Comme les tons que le cor-de-chaffe fournit
commodément , appartiennent aji mode majeur
d'ut & à fes relatifs majeurs de fol & de f a , on
ne peut pas employer le cor dans les autres modes»
Pour remédier à cet inconvénient , on s’eft
avifé de fabriquer des cors de fept fortes ; favoir,
des cors dont le fon fondamental eft ut; d’autres
où re eft le fon fondamental ; d’autres où c’eft
mi, fa , fo l3 la , & enfin f i bémol ; enforte que ,
par ce moyen, on peut s’en fervir dans les modes
majeurs d'ut, de re, demi, de fa , de f o l , de la,
& de f i bémol.
Mais il faut bien faire attention que plus le
ton naturel du cor monte, plus la difficulté d’emboucher
les tons aigus augmente.
Remarquons en paffant, qu’on peut à toute force
mettre des cors-de-chaffe à l’accompagnement d’une
pièce au mineur ; mais dans ce cas , on eft a s treint
à ne fe fervir que des tons que le mode
majeur à de communs avec le mineur. ’ •
Remarquons encore que par le moyen des petites
branches ou tuyaux poftiches qu’on infère1
entre le cor & fon bocal, on peut baiffer le fon
fondamental d’un femi-ton , enforte qu’on peut
encore avoir des cors en ré bémol ou ut. dièfe ;
en mi bémol ou ré dièfe ; en fol bémol ou fa dièfe;
en la bémol ou fo l dièfe ; enfin, en ut bémol ou
f i dièfe ; mais comme par ce moyen on gâte la
proportion totale de l ’inflrument, les tons deviennent
durs & faux.
Tous les cors étanf, à proprement parler, en
C fol u t, tranfpofé d’un ou de plulieurs tons, la
méthode de noter toujours les parties du cor en
C fol ut, en écrivant au deftiis le nom de la tonique
, comme corni in D lare, paroît préférable
de beaucoup à celle de noter ces parties dans
tous les modes, & d’armer la clé de dièfes ou de
bémols. Il feinble encore qu’on feroit bien de les
noter toujours fur la clé de la baffe ou de fri ,
I parce qu’alors les tons de l’infirument font dans
leur vrai diapafon.
Trompette.
Inftrument de mufique , le plus noble des inftrumens
à vent portatifs; on s’en fert principalement
à la guerre pour faire faire le fervice ou l’exercice à
la cavalerie.
Le mot eft françois ; Ménage le dérive du grec
Tçof/fiàç turbo, qui eft une conque dont on fe fer--
voit autrefois au lieu de trompette. Du Cange croit
que ce mot vient du latin corrompu, trompa, ou
de l’italien tromba ou trombetta. D ’autres penfentf
qu’il dérive du celtique trombill, qui fignifie la;
même chofe. Voye^-en la repréfentation dans la
fié' 3 » p | VU de la Lutherie , tome y des gravures.
Cet inftrument fe fait ordinairement de cuivre
quelquefois d’argent, de fe r , d’étain & de bois.
Nous lifons que Moïfe fit faire deux trompettes
d’argent pour l’ufage des prêtres. N-urn, X ; $£,