
i i 4 I N . S
favoir, le doigt indicateur de la main gauche fur
le premier trou , le doigt médius lur le fécond,
& l’annulaire ou quatrième de la même main,
fur le troifième trou ; enfuita on pofera le doigt
indicateur de la main droite fur le quatrième trou,
le doigt du milieu fur le cinquième, & le doigt
annulaire de cette main fur le fixième ; l’auricuv
laire ou petit doigt de la main droite, fert à tou- .
cher les clés quand il eft nèceffaire.
On placera l'anche entre les lèvres juftement
au milieu ; on ne l’enfoncera dans la houche que
de l’épaiffeur de deux ou trois lignes, enforte
qu’il y ait environ une ligne & demie de diftance
depuis les lè.vres jufqu’à la ligature g de l’anche:
on la placera de manière que l’on puiffe la ferrer
plus ou moins, félon le bel'oin , & on obfsryera
de ne la point toucher avec les dents.
Tous les tons naturels fe font, comme il eft
démontré dans la tablature de la flûte traverfièré,
à l’exception- de l'ut en haut 6c en bas qui fé font
différemment.
Celui d’en bas ( note onzième ) fe fait en bouchant
le deuxième trou , 6c laiffant tous les autres
débouchés. La cadence fe fait comme fur la flûte
traverftère, excepté que l’on doit trembler fur le
troifième trou, : :
Celui d’en haut ( note z f ) fefeit en débouchant
tous les trous ; ou bien en débouchant feulement
les trois premiers, & en bouchant les 4 , J 8c 6 ;
il y a de plus un ut tout en bas, lequel n’eft
point démontré dans la tablature , par lequel paffe
f étendue de la flûte traverfièré; il fe fait en bouchant
tons les trous, 8c appuyant le doigt fur là
bafcule de la grande clé ; ce qui fait appliquer
la foupape fur le huitième trou qui fe trouve par
ce moyen fermé : on le tremble fur cette même
d é. ,
On doit obferver que fon ne monte gnere plus
Sauf que le r i {note z f ) , enforte que le hautbois
a deux oftaves 8c un ton d’étendue , 8c qu’il
forme l’uniffon des deux oâaves de taille 8c de
deffus des clavecins.
Tous les dièfcs 8c bémols fe font auffi conformément
à la tablature de la flûte traverfièré , excepté
ceux qui fuivent le fo l bémol ( note y f ) , qui
fe forme en débouchant le cinquième trou tout à
fait 8c la moitié du quatrième, & en bouchant
tous, les autres , excepté celui de la grande dé ;
a fe tremble fur le troifième trou.
Le fi- dièfe (note f ) fe fait quelquefois de même,
g, fe tremble fur la moitié du quatrième trou, ;
mais plus ordinairement on le fait fur le hautbois
comme fur la flûte traverfièré.
Le fol bémol en haut (note 41?}. fe forme en débouchant
tous les trous:, excepté le quatrième 8c
celui de la grande d é il fe tremblé aufli fur le
troifième trou.
Le fa dièfe ( note v f } & fait de la même maniéré
8c fe tremble fur le cinquième trou; il fe
fait aùifi comme fur la. flûte traverfièré.
I N S
Le fo l dièfe ou le la bémol fe forme de haut & I
en bas, en débouchant la moitié du troifieme trou, 9
en bouchant le premier & le fécond tout a fait, 1
& en débouchant aulïi tous les autres ; le fol I
dièfe fe tremble fur la moitié du troifieme trou, B
& le bémol fur le deuxième trou plein.
Le la dièfe ou f i bémol fe fait en haut & en I
bas, en bouchant le premier & le troifième trou, I
& en laiffant tous les autres débouchés.
L'ut dièfe ou ré bémol [notes t,2' & 4'>~ ) fe forme I
en débouchant le premier trou, & en bouchant I
tous les autres , même celui de la grande clé; I
Mut dièfe fe tremble fur la clé avec le petit doigt; I
le ré bémol fe tremble fur le fixieme trou , tous I
les trous bouchés , ou comme fur la flûte traver* I
fière. Ce demi-ton fe fait au fi à l’o&ave en haut, I
. en forçant le vent & ferrant 1 anche avec les I
; lèvres. _
On doit obferver en jouant de cet inftrument, I
de fortifier le vent à mefure que l’on monte, & I
de ferrer en même temps les lèvres.
A l’égard des coups de langue , flattemens, I
battemens, &c. ils fe font comme fur la flûte tri-1
verfière.
Taille de Hautbois*
Inftrument de mufique a vent & a anche, &
| qui eft en tout femblable au hautbois ordinaire, |
au deflous duquel il fonne la quinte. Son eten* I
due eft comprife depuis le fa de la clé de f ut fa I
i des clavecins , jufqu’au f o l , a l’octave au deffus I
• de celui de la elè de g ré fo l des mêmes clave-;|
i cins.
Bajfe de hautbois ,. en italien -Bombardo-,
C’étoit un grand hautbois %rvant de baffe aux I
! autres. Aujourd’hui le baffon a pris la place de I
■ f la bombarde , & avec raifon car cette dernière I
I étant toute droite , avoit un. fon beaucoup plus I
; défàgréable que le baffon.
Dans les deux derniers fiècles, on avoit ordi-1
! nairement un accord complet de chaque forte I
d’inftrumens, c’eft-à-dire , une baffe , une. raille,
une haute-contre, & un deffus.
La haute - contre du hautbois s’appelloit auffi I
nicolo ; on avoit encore une baffe de hautbois,I
plus grave que la bombarde,. qu’on- appelait bore.-1
bar-donne , & qui étoit longue d’environ dix pieds. I
Hautbois de Foret,
C ’eft un inftrument fort reffemblant au lîauN
bois ordinaire, mais dont le fon eft plus agréable-1
Il fe démonte en cinq pièces.
i°. Le corps oii s’adapte le bocal, & où il ƒ
a trois trous, dont le troifième eft compofé ^e|
deux à côté Fun de l’autre; ce corps entre dansI
le deuxième.
■ - a°* L e corps où font les deux clés trois trous* I
I N S
Le pavillon flans lequel entra le deuxième
corps.
4°. Le bocal recourbé qui entre dans le premier
corps.
5°. L’anche qui entre dans le bocal.
Cet inftrument a la même étendue que le hautbois,
mais le fon en eft plus anche, c eft-a-dire,
.moins fonore & plus velouté.
Lorfque l’on veut faire ufage de cet inftrument
dans un orcheftre * il faut obferver que la partie
foit copiée à la quinte au deffous du ton dont ou
.a compofé le morceau; c’eft-à-diré, que fi le morceau
eft en ut, il faut copier la partie en fa : on
la copie en ut, fi le morceau eft en fol.
Il faut encore obferver, quand on emploie cet
inftrument, que la quinte du ton où l’on travaille
ne foit point chargée de bémols , encore moins
de dièfes, attendu qu’ils font très-difficiles à exécuter;
il n’en faut faire ufage que dans les tons
naturels , foit majeurs ou mineurs, ou tout au
plus deux ou trois dièfes.
Quant aux tons bémols, on peut les employer
jufqu’à quatre à la clé. ( E(fai fur la Mufique.')
Baffanello.
, Inftrument à vent & à anche, ainfi nommé de
fon inventeur Giovanni Baffano, fameux compo-
fiteur Vénitien du dernier fiècle.
Le baffanello ne différoit guère du hautbois
d’aujourd’hui , excepté qu’il étoit tout droit en
dedans, ne s’élargiftànt ni ne fe rétréciffant ; ce
I qui lui donnoit un ton plus doux.
La baffe du baffanello donnoit le fa au deffous
B de Y ut le plus grave de la baffe, enforte que cet
R inftrument étoit plus bas que nos baffons.
Baffon de Hautbois ou fimplement Baffon.
C’eft un inftrument cle mufique à vent & à anche,
I repréfenté fi g. 40 , 4/, 42 & fuivantes , pi. V l l l
i & IX y des Infirumens de Mufique , tome 3 des gra-
B •vures.
Le baffon eft comp’ofé de quatre pièces de
■ bois A , B , D , C , perforées dans tôutè leur
K longueur.
La première pièce D i , qui eft percée inté-
B rieurement d’un trou conique, qui va en s’élar-
■ giflant de D vers d , a un épaulement a b , que
■ l’on a ménagé en tournant l’extérieur de la pièce.
B Cet épaulement eft percé de trois trous , qui com-
■ muriiqûent au Canal intérieur de la pièce.
y Ces trous notés 1 , 2 , 3 , fuivent pour gagner
B le canal ou tuyau D d , la direéfion des petites
B lignes ponâuées que l’on voit auprès des trous.
Aux deux extrémités de cette pièce font deux
B tenons D d, garnis de filaffe , pour les faire join-
f l dre exa&ement.
Le tenon D entre dans le trou du bocal E ,
B comme on voit dans les figures qui repréfentent
B fe baffon tout monté. L’autre tenon d entrq dans
I N S n$
le trou K de la partie inférieure , qu’on appelle
le cul y lequel eft la feconde partie.
Cette pièce eft percés de deux trous K C f le
premier K , reçoit, comme nous avons d it, la piece
M m & le fécond C , qui eft plus grand, reçoit
la pièce B par le tenon b.
Les deux trous K C , de la piece K L , vont
da ns toute fa longueur ; favoir, le trou K , en s’élargi
ffant de K vers L , & le trou C , au contraire
de L vers C : ces deux trous communiquent 1 im
à l’autre vers L , enforte qu’ils forment un tuyau
recourbé.
On perce les trous comme ceux de tous les autres
inftrumens à vent.
Ces deux trous K C , qui traverfent d outre en
outre la pièce K L lorfqu’on fabrique 1 inftrument,
font enfuite rebouchés en L , par un tampon de
liège , ou autre bois garni de filaffe, pour fermer
exactement : or , avant de reboucher le trou L , on
abat un peu de la cloifon qui fépare les deux
troiis K C , enforte que du coté de L ils ne forment
qu’une feule ouverture, & que la communication
que laiffe la brèche de la cloifon, lorfque la pièce L
eft rebouchée, foit à-peu-près égale à l’ouverture
des tuyanx en cet endroit, enforte que les deux
canaux IC C , forment un tuyau recourbe en L.
On garnit de irettes de cuivre ou d argent les
deux exrrémités de cette pièce K L , pour qu elle
ne fende point lorfqu’on met en L le bouchon ,
& dans les trous K C , les pièces D d & B b , ap-
pellées petite & groffe pièces. . >
Le cul eft percé de fix trous ; les trois marques
4 , 5 , 6 , communiquent au tuyau K de la petite
pièce, en fui vaut la direction des lignes ponétuees
qui partent des ouvertures de ces trous.
Le trou marqué 7 , & qui eft ferme par une
clé que fon reflort tient appliquée fur ce trou
comme celle du mi bémol de la flûte traverfièré,
& qui ne débouche que lorfqu’on appuie avec le
petit doigt fur la patte de cette clé , communiqué-
auffi avec le tuyau K.
Le trou marqué 8 , aù contraire, communique
avec le tuyau C , & eft toujours ouvert quoiqu’il
ait une clé d 8 , fi g. ƒ/ &
Cette clé eft compofèe de deux pièces principales
; de la bafcule A C , a c , & de la foupape
C D , cd.
La bafcule A C 9- a c , fait charnière dans un
tenon f g , fig. S3 » °ù elle eft traverfée par une
goupille ou une vis h , qui lui laiffe la liberté de-
; le mouvoir.
La foupape eft de même articulée dans un tenon
; fig. \m, par le moyen d’une vis qui traverfe fes
j oreilles k k.
Les tenons font fixés fur le corps de l’inffra-
ment , par le moyen de quelques vis qui le traverfent
, & vont s’implanter dans le corps de i’inf-
trument. Ces tenons doivent être tellement éloignés
les uns des autres , que le crochet de la bafcule
puiffe prendre dans l’anneau de la foupape.