
'de la foie charnue. C e t accident arrive lorfque la
fourchette ne porte pas à terre : or , e lle n’y porte
pas i ° . lorfqu’elle eft trop pa rée, que les éponges
font trop fortes ou armées de crampons : a°. lorfque
le pied du cheval porte fur un corps é le v é , le pied
eft obligé de fe renverfer. E nfin, l ’extenfion des li-
gamens vient des grands efforts & des mouvemens
forcés de l’os coronaire.
O n reconnoît l’extenfion du tendon par un gonflement
qui règne depuis le genou jufques dans le
paturon, & par la douleur que le cheval reffent
lorfqu’on le touche.
O n s’apperçoit encore mieux de cettô maladie
au bout de douze ou quinze jo u r s , par une grof-
feur arrondie qu’on nomme ganglion , qui fe trouv
e fur le ten d on , & qui forme par la fuite une
tumeur fquirrheufe, dure , indolente , & pour
l’ordinaire, fixe.
Ce tte maladie e ft bien différente de la nerferrure,
pour laquelle on la prend communément. Pour la
curation , il faut commencer par deffoler le ch ev a l,
parce qu’il ne fauroit y avoir d’extenfion fans une
forte comprefiion de la foie charnue, puis appliquer
des cataplafmes émolliens. Mais s’il furvient un
g anglion, il faut y mettre le feu en pointe, puis
promener le cheval quelques, jours après : il eft
plutôt guéri que fi on le laiffoit à l ’écurie.
O n s’apperçoit que le tendon fléchiffeur de l’os
du pied eft rompu , en ce que le cheval portant le
pied en avan t, ne le ramène pas ; en ce qu’ il ne fauroit
mouvoir cette articulation ; en ce que le tendon
eft lâche lorfqu’on le touche.
O n en juge encore par la douleur que le cheval
reffent dans le paturon ; par un gonflement qui
furvient en cet endroit, &c.
O n ne doit pas tenter la guérifon de cette maladie
fans deffoler le ch e v a l, & fans faire une ouverture
à la foie charnue; & c e la , pour donner iffu eà la
partie du tendon qui doit tomber en pourriture &
qui devient toujours un corps étranger ; puis on
emploie les digeftifs.
Qu and l’effort a été v io len t , & que le tendon n’a
pas été rompu , il arrive que l’os coronaire fe caffe.
ro u r le reconnoître on tire le pied en avant on le
tient d’une main, & on met le pouce de l’autre fur
la couronne : on fe n t , i° . au ta&un petit cliquetis,
qui fe diftingue m ieux lorfque le tendon eft rompu :
2.0. parce que le cheval marche prefque fur le fanon,
le bout de la pince étant en l’air.
Il eft inutHe de tenter la guérifon de l’ os coronaire
f ra âu ré , parce que le mouvement continuel
empêche que ces parties puiffent fe réunir : il fe
forme pour l’ordinaire une ankylofe , qui fèrt
comme d’une foudure aux os du p ie d , coronaire
& de la noix.
Aphtes ou ulcérés de ta louche.
O n appelle aphtes, des ulcères peu profonds,
qui fe trouvent plus-communément dans la bouche
qu’ailleurs. Les lè v re s , les gencives ; le palais, |J
langue^ en font ordinairement le fiége. On eç voit
aulfi dans l’ arrière b ou ch e,le pharynx ,1’oefophagJ
& la trachée-artère. Quelquefois les mauvailes diJ
geftions & la fabure de l’eftomac les font naître *
mais celles-ci fe diflipent aifément. Les autres font
ordinairement noirâtres , livides , & les bords en
font calleux.
A l’égard du tra itemen t, il eft analogue aux
caufes qui ont produit les aphtes. Outre les raédi.
camens internes, on lave la bouche avec le collyre
de Lanfranc, ou bien avec l’huile de myrrhe.
Quelquefois ces aphtes furviennent en peu
d’heures , & tuent promptement le cheval:celles*
c i font ordinairement fituées fous la langue ou i
côté.
Dans ce cas il faut les ratifier* toucher enfuite
les plaies avec la pierre de v it r io l, & avoir foin dê
laver fouvent la bouche avec le vinaigre & l’ail.
t Fiflule au col.
La fiflule à la faignèe du col, n’eft autre chefe
qu’une petite élévation qui furvient à l’endroit dé
la faignée en forme de cul de poule , avec un léger
fuintement d’une eau rouffe»
La veine fe durcit : ce cul-de-poule fe trouve
toujours rempli d’une lymphe épaiffe, qui intercepte
la circulation du fa n g , & devient extrêmement
tendue jufqu’aux glandes parotides : on voit
en outre un petit point rouge , duquel fuintela
partie féreufe du fang. En fondant c e trou, on
diftingue facilement s’il y a fiftule.
L a curation confifte à fonder la tumeur, pour
donner iffue à la matière lymphatique qu’elle contient.
Il faut bien fe garder d’aller au-delà de là
tumeur , d e peur d ’hémorrhagie , qui feroit très-
difficile à arrêter.
C e t accident arrivera d’autant plus facilement,
que la faignée fera près des 'glandes parotides,
que les veines qui forment la jugulaire partiront
de l’intérieur des glandes : dans ce cas , il ne feroit]
pas poffrble de faire la ligature fans endommager
les glandes. ^
U arrive quelquefois qu’en tardant à faire cette
opération, la v ein e jugulaire fe remplit tellement
de lymphe épaifiie, qu’elle fe coagule jufques dans
fa bifurcation : ce qui excite une inflammation
dans les parties vo ifin e s , & forme une tumeur
fe termine par la fuppuration..
Maladie de L’anus
Il eft affez commun de vo ir des chevaux, ^n
l’anus eft dilaté au point qu’on pourroit y introduire]
une demi-bouteille de pinte , & qu’on v oit a u
demi-pied dans le reélum : outre le dévoiementa ^
fuite duquel ce mal v ient * il eft quelquefois occw
fionné par le relâchement des fibres du fphm e
alors il faut fomenter la partie avec les tonup •
La fijlule à l’anus , dont. il. a -déjà été que
cl-deffus, furvient à la fuite d’un dépôt ou d’une
corrofion quelconque, & quelquefois à la fuite d’une
opération de queue à l’A n g lo ife , dont la première
feétion a été faite trop près de l’anus.
C ’eft une ulcère plus ou moins profon d, qui
naît au deffus ou aux parties latérales de l’anus *
& attaque ce corps ligamenteux qui s’étend fous
la queue.
Les incifions multiplées ne fuffifent pas toujours
pour en procurer la guérifon. Alors on en vient
à l’extirpation : en la faifant, on doit ménager &
conferver les fibres du fphinéler.
Fiflule aux bourfes•
La fijlule' aux bourfes eft un écoulement de
matière , qui fubfifte après qu’un cheval a été
coupé. La caufe de cet accident vient de ce qu’on
a laiffé une partie des épididimes, nommées aufli
amourettes.
On peut rarement porter remède à cette efpèce
de fiftule, à moins qu’on ne puiffe couper de
nouveau les cordons : ce qui eft très-difficile , vu
qu’ils fe retirent vers le bas-ventre.
Abcès de la cuijfe.
Il vient affez communément, au plat de la cu iffe,
une groffeur plus ou moins confidérable, qui pour
l’ordinaire s’abcède promptement par le moyen de
quelque fuppuratif : il en réfulte un ulcère qu’il
faut traiter & panfer comme une plaie fimple.
Maldndre.
La malandre eft au g en o u , ce que la folandre eft
au pli du jarret. C ’eft une erevaffe, dont il découle
une humeur âcre. C e mal eft long à gu é r ir , à caufe
du mouvement qui l’irrite fans ceffe.
Si c’eft une fimple Crevaffe qui n’ait point de
caufe interne, il faut tondre la partie, puis la frotter
jufqu’au fang a v ec une b ro ffe , & y appliquer le
bandage indiqué pour les plaies du genou : peu
de jours après la fuppuration s’établit.
La folandre, qui eft une crevaffe au p li du jarret,
fe traite de la même manière.
Mule traverfine.
La mule traverfine eft une crevaffe qui furvient
aux pieds de derrière, au deffus du boulet, d’où
fninte continuellement une humeur féreufe. Le traitement
de cette crevaffe eft le même que celui que
nous venons d’indiquer. .
Javarts de dijfèrentes efpèces.
Le javart en général eft un petit bourbillon ,
ou une portion de peau qui tombe en gangrène ,
«qu i fe détache de fon corps, en produifant une
tegere férofité : il peut être comparé au furoncle
°u clou dans l’homme.
Le mal n’attaque guère que les extrémités , depuis
le genou jufqu’en bas. L a caufe du java rt eft
l’épaîfliffement de la tranfpiration : épaiftiffement
occafionnè pa rles b ou e s, par la malpropreté, par
les mauvais alimens, ou par les exercices violens.
Qu oiqu ’on puiffe regarder cette maladie comme
de peu de conféquence, néanmoins elle fait boiter
les chevaux tout bas.
Il faut obferver que les javarts qui naiffent en
dedans du paturon ou en dedans du b ou let, font
boiter l’animal comme s’ il avoit un écart. B ien
des gens s’y trompent, faute de paffer la main le
long d e la jambe. D ’après ce que nous venons de
d i r e , on vo it qu’il faut traiter le javart avec les
fuppuratifs. -
Le javart fimple eft celui qui n’attaque que la
peau & une partie du tiffu cellulaire : il vient ordinairement
dans le paturon , plus fouvent aux
pieds de derrière qu’à ceux de d e v a n t , & quelquefois
aux côtés du paturon.
C e mal eft plus commun à Paris qu’ailleurs ;
l’âcreté des boues en eft la principale caufe. Souvent
ce javart n’eft pas bien apparent : on ne s’en
apperçoit que parce que le cheval boite, & qu’en
portant la main au paturon, on fent le poil mouillé
d ’une matière qui donne une mauvaife odeur.
L ’indication eft de faire détacher le bourbillon ,
& d’exciter la fuppuration par les moyens ordinaires.
O n a donné le nom de javart nerveux à celui qui
attaque la gaine du tendon.
Ce tte efpèce de javart fe fixe plus fou vent dans
le paturon qu’ailleurs , & vient de ce que l’humeur
du javart fimple a fufé & pénétré jufqu’à la
gaine du tendon.
O n s’en apperçoit parce qu’à la fortie du bourbillon
il fuinte de la plaie une férofité fan ieufe,
qu’il refte une petite ouverture & un fond dont
on s’affure par le moyen de la fonde.
Dans ce c a s , il faut faire a vec un biftouri une
incifion qu’on prolonge jufqu’au foy e r ^ u mal :
elle doit être longitudinale, afin de ne pas couper
les principaux vaiffeaux , ou d’altérer quelques parties
, foient tendineufes, foient ligamenteufes.
O n eft quelquefois obligé d’en venir à une fécondé
& troifième inc ifion, principalement quand
les gaines des tendons font ouvertes. Dans ce cas ,
il faut faire fon incifion en tirant vers le milieu
de la fourchette, pour éviter de toucher au cartilage
latéral de l’os du pied.
Le javart encorné, proprement d i t , ne diffère du
javart fimple que par fa pofition. Le premier a
toujours fon fiége fur la couronne , au comment-
cément du fabot, Les caufes font les mêmes que
celles du javart fimple ; les remèdes font aufli les
mêmes.
Cependant, lorfque le bourbillon ne fe détache
pas au bout de quatre ou cinq jou rs, il faut faire
marcher le cheval ; le mouvement facilite & aide
la fortie de la matière.
On donne communément le nom de javart g