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approfondir leurs feuillures ou ôter de leurs épaif-
feurs pour détruire ce défaffieurement.
A ide-m a ço n ; c’eft le nom qu’on donne a ceux
qui portent aux maçons & aux couvreurs les matériaux
dont ils ont befoin ; métier dur .& dangereux
j qui donne à peine du pain :■ heureufement
ceux qui le font, font heureux quand ils n’en manquent
pas. ...
A iguille ou T r é pan ; outil acéré par le bout
pour percer la pierre, avec le fecours d’un levier
à deux branches.
A iguille du lançonnier ; c’eft un bout de chevron
de même épaifteur que le. lançonnier, de trois
pieds &. demi de longueur, terminé par le bas
en tenon d’un pouce d’épaiffeur & de fix de longueur
, entre deux épaulemens d’un pouce environ
de faillie.
A ile, fe dit d’un des.côtés en retour d’angle,
qui tient au corps du milieu d’un bâtiment.
On dit aile droite , aile gauche, par rapport au
bâtiment où elles tiennent, & non pas à la per-
fonne qui regarde.
On appelle aufti ailes les bas côtés d’une églife.
A iles, de cheminée ; ce font les deux côtés de
mur dans l’étendue d’un pied qui touchent au
manteau & tuyau d’une cheminée , & dans lef-
quels on fcelle les boulins pour échafauder.
A ire , eft une place ou fuperficie plane & horizontale
, fur laquelle l’on trace un plan, une
épure.
A ir e , fe dit encore d’un enduit de plâtre dreffé
de niveau, pour tracer upe épure ou quelque
deflin.
A ire de plancher, fe dît de la charge qu’on met
fur les folives d’un plancher , d’une couche de
plâtre pur pour recevoir le carreau.
A ire de moellon ; c’eft une petite fondation au
rez - de - chauffée , fur laquelle on pofe des lambourdes,
du carreau de pierre , de marbre , ou
dalles de pierre.
A ire de chaux & de ciment ; c’eft un maflif en
manière de chape, pour conferver le deflùs des
voûtes qui font à l’air.
A ire de recoupes ; c’eft une épaifteur d’environ
huit à neuf pouces de recoupes de pierre, pour
affermir les allées des jardins.
A isance ; -fiége de commodité propre & commode
, que l’on place attenant une chambre à
coucher, une fai le de compagnie, cabinet, &c. à
la faveur d’une foupape que l’on y pratique aujourd’hui
, ce qui leur a fait donner le nom d'ai-
fance ou de lieux à foupape, aufti bien qu’à la pièce
qui contient ce fiége ; il s’en fait de marbre &. de
pierre de liais , que l’on revêt de menuiferie ou
de marquetterie, orné de bronze.
Ces fortes de pièces font parties des gardes-
robes.
On donne le nom de latrines aux lieux do-
meftiques.
A lignement ; lorfque les faces de deux pavil-
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lons-ou de deux bâtimens, féparés à une certaine
diftance l’un dei’autre, ont la même faillie & font
fur une même ligne droite, on dit qu’ils font en
algnetnent.
Donner un alignement, c’eft régler, par des réparations
fixes , le devant d’un mur de face fur
une rue.
Prendre un alignement, c’eft en faire l'opération.
Aligner ; c’eft réduire plufieurs corps à une
même faillie, comme dans la maçonnerie, quand
on dreffe les murs; & dans le jardinage, quand
on plante des allées d’arbres. Ils font alignés, lorf-
qu’en les bornoyant ils paroiflent à_ l’oeil'fur une
même ligne.
A llée., eft un paflage commun pour aller depuis
la porte de devant d’un logis jufqu’à la cour,
ou à l’efcalier ou montée. C’eft aufti dans les mai-
fons ordinaires un paflage qui communique & dégage
les chambres , & qu’on nomme aufti corridor.
. Allégés ; ce font des pierres fous les pieds-
droits d’une croifée, qui jettent harpe pour faire
liaifon avec lé parpin d’appui, lorfque l’appui eft
évidé dans l’embrâfement.
On les nomme ainfi, parce qu’elles allègent ou
foulagent , étant plus légères à l’endroit où elles
entrent fous l’appui.
Alliement ; c’eft le nom que les charpentiers,
maçons , & tous les ouvriers qui ont à fe fer-
vir de la grue ou d’un autre machine à élever de
grands fardeaux, donnent au noeud qu’ils font à
la corde qui doit enlever la pièce.
A n g a r ; c’eft un lieu couvert d’un demi-comble
qui eft adoffé contre un mur , & porté fur des piliers
de bois ou dé pierre d’efpace en d’efpace,
pour fervir de remife dans une baffe-cour, de nia-
gafin , d’atelier d’ouvriers, & de bûcher dans les
couvens ou hôpitaux.
Annulaires (coupe des pierres) ; ce font celles
dont la figure imité les anneaux' en to u t ou en
partie, telles font les voûtes fur noyau, & dont
le plan eft circulairè ou elliptique.
On doit confidérer ces voûtes comme des voûtes
cylindriques , dont l’axe feroit courbé circulaire-
ment : les joints des lits des claveaux étant prolongés
, doivent paffer par l’ax e, & les joints font
des portions de furfaces coniques. Les joints de
tête doivent-être perpendiculaires à Taxe , & en
liaifon entre eux, comme doivent l’être ceux de
toute bonne efpèce de maçonnerie.
Anti-chambre ; c’eft la première chambre d’un
appartement.
Appareil (pierre de haut & bas) ; celle qui
porte plus ou moins de hauteur, après avoir été
atteinte jufqu’au vif.
Appareilon dit qu’un bâtiment eft d’un bel
appareil, quand il eft conduit avec foin, que les
aftifes font de hauteur égale, & que les joints
font proprement faits & de peu d’écartement.
On dit aufti. qu’une pierre ou aflife eft de bas
appareil■, quand elle ne porte que douze ou quinze
y . • pouces
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pouces de hauteur ; & de haut appareil, quand elle
en porte vingt-quatre ou trente.
Appareilleur , eft le principal ouvrier chargé
de l’appareil des pierres d’un bâtiment; c’eft lui <fui
trace les épures par panneaux ou par écarriffement,
qui préfide à la pôle, au raccordement, &c.
Appartement , s’entend d’un nombre de pièces
nèceffaires pour rendre un logement complet &
commode.
Appentis ; bâtiment bas & petit, appuyé contre
un plus haut, & dont la couverture n’a qu’un
égout.
Appui; c’eft une fealuftrade entre deux colonnes
ou entre les deux tableaux ou pieds-droits d’une
croifée, dont la hauteur intérieure doit être pro-*
portionnée à la grandeur humaine, pour s’y ap-
puyer, c eft-a-dire , de deux pieds un quart au
moins, & de trois pieds un quart au plus.
On appelle aufti appui, un petit mur qui fépare
deux cours ou un jardin, fur lequel on peut s’appuyer.
r
On appelle appui continu , la retraite qui tient
lieu de piédeftal a un ordre d’architeâure, & qui,
dans l’intervalle des entre-colonnemens ou entre-
pilaftres, fert d’appui aux croifées d’une façade de
bâtimens.
On dit appui allégé, lorfque l’appui d’une croifée
elt diminué del’épaiffeur de l’embrâfement-, autant
pour regarder par dehors plus facilement, que pour
foulager le lintot de celle de deffous.
‘i P n, aPPeHe appui évidé, non - feulement les ba-
lultrades, mais aufti ceux ornés d’entrelacs percés
a jour.
On nomme appui rampant , celui qui fuit la
rampe d’un efcalier, foit qu’il foit de pierre, de
bois ou de fer.
Arase ; c’eft ainfi qu’on nomme un rang de I
pierres plus baffes ou plus hautes que celles de
aelious, fur lefquelles elles font aftifes fuccefii-
vement, pour parvenir à leur hauteur néceffaire.
Arasement; c’eft la dernière aflife d’un mur
arrive a fa hauteur.
Araser; c’eft conduire de même hauteur &
■ Æ m ? ne aflife de maçonnerie, foit de pierres,
terminé”106^01181 pour arr*ver a une hauteur démlsPlll
(f dit d’une ftruâure concave qui a la
de f 6 dS • C d’une courbe , & qui fert comme
upport intérieur à tout ce qui pofe deflùs.
arc n C BOYtant & mieux A rc-butant ; eft un
un m» pomon d’un arc rampant, qui bute contre
Da l r ,?,u contre les reins d’une voûte pour em-
voit J ecartement & la pouffée , comme on le
& pA fX ^ , gothiques. Ce mot eft françois,
* eft formé d'arc & de buter.
S jW Î B S p mur9 ou deVerraffe’ , ou amreïCe
arj ISp lp f ne convient qu’à un corps qui
Arts £ Métiers. Tome IV,\ Partie L
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s’élève & s’incline en portion de cercle contre le
corps qu’il foutient.
A rc - buter , c’eft contenir la pouflée d’une
voûte ou d’une plate-bande avec un arc-burant ;
mais contre • buter, c’eft contretenir avec un pilier
butant ou un étai.
A rc-d r o it ; c’eft la feélion d’iine voûte cylindrique
perpendiculairement à fon axe.
A rc-rampant ; c’eft celui dont les impoftes ne
font pas dé niveau.
A rcade ; fe dit de toute ouverture dans un mur;
formée par le haut en plein cintre ou demi-cercle
parfait.
A rcade feinte , eft une fauffe porte ou fenêtre
cintrée , pratiquée dans un mur d’une certaine
profondeur, pour répondre à une arcarde percée
qui lui eft oppofée ou parallèle, ou feulement pour
I la décoration d’un mur.
A rceau , eft; la courbure du cintre parfait d’une
voûte, d’une croifée ou d’une porte ; laquelle courbure
ne comprend qu’une partie du demi-cercle,
un quart de cercle au plus, & au deffous.
A rchitecte ; artifte qui fait les plans & les
élévations des bâtimens , qui en dirige tous les
détails, qui dreffe les devis & marchés , & qui
règle les prix des ouvrages lorfqu’ils font terminés.
A rchitrave ; fous ce nom on entend la principale
poutre ou poitrail qui porte horizontalement
fur des colonnes , & qui fait une des trois parties
d’un entablement.
Les architraves font ornées de moulures nommées
plates-bandes, parce qu’elles ont peu de faillie
les unes fur les autres. Ces plates-bandes doivent
être en plus ou moins grande quantité, félon que
ces architraves appartiennent à des ordres rufti-,
que, folide, moyen ou délicat.
Il eft des architraves mutilées, c’eft-à-dire, dont
les moulures fon arafées ou retranchées pour recevoir
une infcription.
Il eft auffi des architraves qu’on nomme coupées ;
parce qu’elles font interrompues dans l’efpace de
quelqu’entre-pilaftre, afin de laiffer monter les croifées
jufque dans la frife.'
A r ch ivol te, arc contourné. Sous ce nom l’on
entend le bandeau ou chambranle qui règne autour
d’une arcade plein cintre, & qui vient fe terminer
fur les impoftes. Les moulures de ces archivoltes
imitent celles des architraves , & doivent
être ornées à raifon de la richeffe & de la fimpli-
cité des ordres.
On appelle archivolte retourné, celui qui retourne
horizontalement fur l’impofte.
On nomme archivolte rujlique, celui dont les
moulures font fort Amples, & font interrompues
par des boffages unis ou vermiculés.
A rener ; fe dit d’un bâtiment qui s’eftaffaiffé;
qui a baiffé, n’étant pas bâti fur un fond folide.
On diti-ce bâtiment efi arèné.
A restières , font les cueillies de plâtre que les
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